Chapitre 37

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Pdv Antonio Salieri:

Il était presque 23 heures et j'étais assis au salon dans un canapé, en train de lire un livre. En face de moi et près de la cheminée, Therese était en train de lire le même livre que j'avais en plusieurs exemplaires. C'est elle qui avait voulu le lire et avait insisté pour que je me joigne à elle. Cela faisait donc une demi-heure que nous étions tous les deux plongés dans notre lecture. De temps à autre, je pouvais l'apercevoir me fixer en rigolant par dessus les pages de son roman. Sans doute devait-elle trouver ça amusant de me voir lire une histoire d'amour romantique et tragique qui de plus est, elle avait déjà lue. Elle avait de la chance que cela ne me dérangeait pas plus que ça de lire avec elle. Bien que l'histoire ne soit pas très passionnante en plus d'être prévisible. J'étais à peine au quart du roman que je me doutais déjà de comment celui-ci allait se terminer. Sans vouloir critiquer le travail de l'artiste bien évidemment, il avait mon plus grand respect. Je refermai doucement le livre, en ayant lu assez pour le moment, et posa mon regard sur Therese, qui avait l'air captivée par sa lecture.

- Au lieu de me regarder reprend ton chapitre sinon je vais le finir avant toi.

Elle releva les yeux vers moi et m'adressa un magnifique sourire tout en tournant la page de son livre. Je rigolai légèrement et soupirai tout en reprenant ma lecture là où je l'avais arrêtée. Qu'est ce qu'il ne fallait pas faire… Je fis semblant d'être intéressé par le contenu de l'histoire lorsque du coin de l'oeil, je l'aperçu poser son livre et se lever pour venir dans ma direction. Elle s'assit sur mes genoux et me retira brusquement le roman des mains en le jetant sur un fauteuil qui se trouvait à ma gauche.

- Tu aurais pu attendre que je termine ma page, il y avait enfin un passage avec des rebondissements.

Je fis mine d'être déçu et elle enroula ses bras autour de mon cou en rigolant.

- Je sais très bien que tu faisais semblant de lire depuis tout à l'heure.

Je hochai la tête pour acquiescer et confesser ma culpabilité lorsque j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir brutalement, accompagnée de rires et de bruits. Je n'avais pas besoin de me poser la question pour savoir de qui il s'agissait. Aussi bruyant et indiscret, cela ne pouvait être que les Mozart au grand complet.

- On dirait bien que notre tandem infernal est de retour, annonça Therese en rigolant.

- Pauvre Constance, prise au piège entre ces deux énergumènes.

Elle ria doucement et s'écarta de moi afin que je puisse me relever pour aller les accueillir. D'un pas lent, je traversai le salon et le contre salon avant de me retrouver dans le hall où les trois regards se posèrent sur moi. Je me raclai la gorge, ne sachant pas vraiment ce qui leur prenait de me fixer de la sorte, et posai mon attention sur Mozart qui affichait son éternel sourire d'homme perfide.

- Maestro, vous vous souvenez certainement de ma très ravissante soeur, Maria-Anna.

D'un mouvement de bras, il m'indiqua sa soeur et je hochai la tête pour la saluer. C'était évident que je me souvenais d'elle. Je ne l'avais pas vu souvent, mais je n'oubliais pas un visage si facilement. Surtout lorsque celui-ci ressemblait étroitement à une personne que je côtoyais tous les jours.

- C'est un honneur de vous revoir maestro Salieri.

Elle s'inclina légèrement pour me saluer à son tour et m'adressa le même sourire provocateur que son frère. C'était vraiment son portrait craché. Presque en même temps, Therese arriva derrière moi et adressa un immense sourire aux trois nouveaux venus. Elle me tapota doucement le bras et me chuchota à l'oreille qu'elle montait pour se coucher. J'acquiesçai et lui répondit que je ne tarderai pas à la rejoindre. Elle me sourit et je la regardai monter les escaliers avant de reporter mon attention sur Mozart.

Victime de ma victoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant