Chapitre 33

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Pdv Therese Salieri von Helferstorfer:

Antonio était parti travailler dans son bureau après notre petite conversation et quant à moi, j'étais allée voir comment se portait mon fils. Constatant qu'il dormait toujours à poings fermés et que Louisia veillait sur lui avec toute son attention, je restai de nombreuses minutes à l'observer et décidai de les laisser tranquille.

- Lorsqu'il sera minuit, vous pourrez aller vous coucher Louisia. Je m'occuperai de lui demain matin et vous ferai appeler aux alentours de 11 heures.

- Bien sûr madame, il n'y a aucun problème.

Elle m'adressa un sourire et je refermai doucement la porte derrière moi dans le but de faire le moins de bruit possible. Alors que je traversais le couloir afin d'emprunter l'escalier pour me rendre à l'étage inférieur, je croisai Giovanni qui devait très probablement se rendre dans le bureau de mon époux en vue des lettres qu'il tenait fermement dans sa main.

- Encore au travail? demandais-je.

- Oui, ce sont les lettres de monsieur qui viennent tout juste d'être apportées.

- Laissez donc Giovanni, je vais les lui apporter ne vous en faites pas. Prenez donc une petite pause.

Il me remercia et me confia le courrier qui était destiné à Antonio avant de repartir au rez-de-chaussée. D'un pas relativement lent, je me dirigeai jusqu'au bureau de mon époux afin de les lui faire parvenir.

Je poussai la porte et la refermai derrière moi lorsque j'aperçu Antonio en compagnie de Wolfgang qui se tenait devant lui, les mains sur les accoudoirs de sa chaise et le visage extrêmement proche du sien. Je déposai les lettres sur le meuble qui se trouvait à ma droite et croisai les mains devant moi en affichant un air sérieux et mécontent.

J’étais très perturbée par la scène qui se tenait devant moi. Ils étaient très proches l'un de l'autre et je n'arrivais pas à percevoir le regard de mon mari, mais celui de Wolfgang en disait très long. Il le dévorait littéralement des yeux et avait ce petit sourire mesquin au coin des lèvres. Je me doutais bien qu'il m'avait aperçu entrer mais pourtant, il ne bougeait pas et restait captivé par Antonio.

- Je vous parle de cette tension sexuelle plus qu'évidente entre nous. C'est clair que vous la ressentez également.

Je serrai les dents à cette remarque. Même moi qui venais juste d'arriver et qui n'était pourtant pas à leurs places, j'arrivais à la percevoir. Il y avait décidément une forte alchimie qui les attirait l'un à l'autre.

Brusquement, il s'écarta de la chaise sur laquelle était assis mon mari et porta son regard sur moi, qui était restée debout devant la porte de la pièce. Aussitôt, un immense sourire décora son visage, comme s'il était fier de lui.

- Rebonjour ma douce.

Je ne pris même pas la peine de lui sourire faussement et gardai mon air sérieux et impassible. Il se fichait vraiment de moi. Dire qu'il osait me pourchasser nuits et jours en disant ne penser qu'à moi et l'instant d'après, je le découvrais en train de papillonner avec mon mari. Tous les deux cachaient bien leur petit jeu. Ils m'avaient bien eu, il fallait le reconnaître.

Antonio me reprochait de ne pas assez repousser les avances de Wolfgang et pourtant, il attendait que je sois partie pour le retrouver et faire je ne sais trop quoi avec lui. Quant à Wolfgang, il me courtisait pour mieux dissimuler qu'il ait toujours une liaison avec l'homme que j'avais épousé. Je me sentais ridicule et trahie. Ridicule de ne pas m'en être aperçue plus tôt et trahie parce que j'avais eu la naïveté de croire Antonio lorsqu'il m'avait affirmé qu'il n'y avait plus rien à part de l'amitié entre eux. Il m'avait mentit et je voyais bien qu'il y avait bien plus que ça. La preuve était juste sous mes yeux. 

Victime de ma victoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant