Chapitre 32

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Pdv Therese Salieri von Helferstorfer:

J'étais resté avec Constance et les deux enfants dans le salon. Wolfgang, après s'être levé extrêmement tard, avait fini par aller travailler dans une pièce un peu plus loin. 

Bizarrement, il semblait être bien plus sérieux dans son travail depuis que les répétitions avaient commencées et il l'était davantage depuis la représentation. Je devais avouer que ça me surprenait beaucoup. Cela ne lui ressemblait pas d'être aussi terre à terre.

Je l'avais toujours connu très enjoué et plein de vie, débordant de bonne humeur. Selon moi, c'était le genre de personne qui ne prenait rien au sérieux et vivait au jour le jour tout en produisant un travail exceptionnel, Dieu seul sait comment.

C'était bizarre et perturbant de le voir si impliqué et de voir qu'il se levait le matin en sachant très bien ce qu'il devait faire dans la journée. Je l'avais toujours perçu comme quelqu'un qui improvisait toujours tout au moment venu. Ce n'était pas plus mal, un peu de changement et de rigueur ne pouvaient lui faire que du bien. 

- Je vais devoir m'absenter pour aller rendre visite à ma soeur.

Je tournai la tête vers Constance et me concentra afin d'écouter ce qu'elle avait à me dire.

- Elle ne va pas très bien en ce moment et elle m'a demandé de passer la voir. Wolfgang est déjà au courant mais comme il a l'air d'être occupé avec ses compositions, cela vous dérangerait si je laissais Louisia s'occuper quelques heures de Karl?

J'avais vaguement été informé qu'Aloysia était en train de divorcer avec son mari. Elle l'avait confié à Wolfgang et il faut croire qu'il ne savait pas tenir sa langue puisque Antonio avait été au courant avant de me le dire. Je comprenais très bien que Constance ait envie de passer prendre des nouvelles de sa soeur et cela ne me dérangeait pas du tout. 

- Non évidemment, il n'y a aucun problème voyons. J'irai le lui dire lorsque je monterai pour lui déposer Johann. En attendant, je peux m'occuper de lui.

Elle me remercia et me laissa la charge de son fils avant de se lever pour se rendre chez Aloysia. Une demi-heure plus tard, je me décidai à confier les deux petits à Louisia afin qu'elle les surveille le temps qu'ils fassent une sieste. Ils étaient encore tous les deux très jeunes et ils avaient besoin de beaucoup de repos.

Louisia aimait beaucoup les enfants et à chaque fois, elle se faisait une joie de se mettre au travail. Je lui laissai donc mon fils ainsi que celui de Constance et descendis doucement pour rejoindre le rez-de-chaussée.

Alors que je ne l'avais pas entendu de toute la journée, je finis par distinguer les notes de piano qui s'envolaient à travers les murs. Je me dirigeai donc vers la provenance de cette agréable mélodie et c'est sans grande surprise que j'aperçu Wolfgang qui était en train de jouer.

C'était toujours assez surprenant de le voir si calme et concentré lorsqu'il se mettait à jouer d'un instrument. Cela contrastait énormément avec son comportement habituel. Ce n'était pas souvent qu'il se mettait derrière le piano pour travailler. La plupart du temps, il arrivait à composer sans toucher une seule fois à un instrument. Il savait d'avance à quoi ressemblerait la mélodie avant même d'avoir écrit les notes sur le papier. C'était extraordinaire et je pensais même que cela relevait du génie. Il était vraiment prodigieux. J'admirais beaucoup sa musique et son talent.

Je restai un petit moment dans le coin de la pièce à le regarder et à l'écouter jouer. C'était absolument merveilleux. Après de nombreuses minutes, il finit par s'arrêter et se retourna vers moi en souriant.

Victime de ma victoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant