Pdv Antonio Salieri:
Je refermai la porte derrière moi et rejoignis mon bureau, satisfait. J'avais finalement trouvé le temps d'aller présenter la fameuse partition à l'Empereur et il l'avait trouvé très à son goût. Il avait même souhaité que nous la jouions à sa réception de demain soir.
Évidemment, Mozart était introuvable et on entendait dire qu'il célébrait le succès de sa dernière représentation depuis deux jours entiers. Cela ne me surprenait même plus venant de lui et je l'imaginais complétement ivre mort, en charmante compagnie, à festoyer pendant quarante-huit heures. Très typique du personnage qu'il était, pensais-je.
Je m'assis dans mon nouveau et constatai que je m'étais très vite adapté à mon nouveau cadre de travail, me rendant ainsi plus performant. Il fallait dire que j'étais moins souvent dérangé et l'atmosphère me semblait plus silencieuse, me permettant d'optimiser mes capacités à leur maximum.
Alors que venais tout juste de me munir d'une plume pour écrire une lettre à l'un de mes collaborateurs, j'entendis frapper à la porte et celle-ci s'ouvrit en un éclair, sans même que j'ai eu le temps de répondre d'entrer, laissant apparaître la seule personne que je craignais fortement qu'elle finisse par trouver mon nouvel emplacement, Mozart.
- Dites donc, c'est que vous n'êtes pas facile à débusquer maestro, s'exclama t-il. Vous savez combien de temps cela m'a pris pour venir jusqu'ici? La réponse est beaucoup trop!
Il referma la porte de façon beaucoup plus prudente qu'il ne l'avait ouverte et commença à scruter la pièce en s'avançant vers les étagères et les différents meubles, touchant à tout et en déplaçant certains objets. Il n'allait pas commencer tout de même? Pourquoi fallait-il sans arrêt qu'il soit obligé d'inspecter chaque détail d'une nouvelle pièce ?
- Oh c'est tout à fait charmant! Très lumineux et suffisamment spacieux, j'aime beaucoup.
Il continua son inspection des lieux.
- Évidemment rien dans ce bureau n'est aussi plaisant que vous mon cher Antonio. Je veux dire. . . Salieri, excusez moi.
Il s'était repris en effectuant un signe de main vif, qui m'agaça bien plus qu'autre chose. Que me voulait-il? Je me rappelai alors qu'il fallait que je le tienne au courant de la décision de l'Empereur et le fait qu'il débarque à l'improviste m'évitait finalement un déplacement, ce qui n'était pas si mal tout compte fait.
- N'avez-vous rien d'autre à faire que de passer votre temps à me poursuivre sans arrêt ?
Il tiqua à ma remarque et reposa le livre qu'il tenait sur l'étagère pour venir s'appuyer sur mon bureau.
- Salieri, je ne vous poursuis pas voyons, je vous courtise! Ce sont deux choses bien différentes sachez-le.
À ce moment précis, j'éprouvais la très forte envie de l'égorger vif. Il était intenable.
- Du moins, j'essaye. Ce n'est pas chose facile avec vous, ajouta t-il.
- Sachez à votre tour que je n'ai aucune envie d'être courtisé. Et encore moins par vous.
- Parce que vous me trouvez insupportable?
Pourquoi diable posait-il toujours autant de questions et pourquoi perdais-je mon temps à lui répondre? Cette conversation n'avait encore une fois aucun intérêt, pour lui comme pour moi. Il se redressa et fit quelques tours dans la pièce, pour venir se placer derrière moi. Il pressa ses mains sur mes épaules et posa son menton sur ma tête. Je détestais plus que tout les contacts physiques et il avait de la chance que j'ai une force mentale suffisante pour ne pas m'énerver.
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Victime de ma victoire
FanfictionIl était frivole, excentrique , désinvolte et quelque peu insouciant, une joie de vivre évidente et communicative, porté par un seul et ambitieux rêve. Un jeune homme libertin, qui méprisait la société et se jouait de tout, passant son temps à rire...