Chapitre 28

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Pdv Therese Salieri von Helferstorfer: 

Je caressai tendrement le visage de mon époux, attendant patiemment qu'il se réveille enfin. Connaissant ses habitudes, il n'allait pas tarder à le faire. Il devait être aux alentours de 6 heures, peut-être un peu plus tôt. Je ne savais pas exactement. C'était un homme magnifique. Je comprenais parfaitement pourquoi ses anciennes maîtresses avaient tant de mal à l'oublier. J'avais vraiment énormément de chance de l'avoir à mes côtés. 

Évidemment, j'étais totalement consciente qu'au départ, il m'avait épousé pour brouiller les pistes quant à sa relation avec Mozart, mais à présent tout était vrai et sincère entre nous. Il m'avait tout raconté et je l'avais parfaitement accepté. Il n'y avait pas un seul détail de sa vie que j'ignorais. J'aimais qu'il soit si transparent avec moi. 

En réalité, il n'y avait pas une seule partie de lui et de sa façon d'être que je n'appréciais pas. Je l'aimais dans son intégralité et pour tout ce qu'il représentait et incarnait. 

Après un certain temps, il finit par se réveiller et comme il avait l'habitude de le faire, il resta quelques minutes à mes côtés avant de se lever pour aller travailler. 

Je crois que je n'avais jamais rencontré quelqu'un qui était autant attaché à son travail. Tout ce qu'il faisait chaque jour, il le faisait pour faire perdurer sa carrière et se battait pour celle-ci à chaque instant de sa vie. Elle représentait sa plus grande fierté et il préférerait mourir plutôt que de l'abandonner. C'était absolument admirable.

Je l'observai enfiler sa veste, la tête légèrement surélevée par mon coude qui supportait ma main sur laquelle elle était appuyée. Il se retourna pour constater que je le fixais et m'adressa un sourire que je lui rendu. 

- Qu'est-ce que tu regardes comme ça?

- N'ai-je pas le droit de t'admirer? 

- C'est quelque peu déstabilisant.

Je souris et m'enroulai dans le drap afin de me lever et faire quelques pas vers lui. Je me plaçai derrière lui et posai mon menton sur son épaule alors qu'il ajustait sa tenue à travers le miroir.

- Tu rentres tard? 

Il haussa les épaules, sans doute ne connaissait-il pas encore la réponse. Cela devait dépendre de ce qu'il avait à faire aujourd'hui. C'était un homme débordé. 

- Je vais faire aux mieux pour rentrer le plus tôt possible. 

- N'en fais pas trop non plus, je n'ai pas envie que tu te tues au travail. Je préfère que tu gardes un peu d'énergie pour moi.

Je lui adressai un sourire en coin à travers le reflet du miroir qui était devant nous et il baissa la tête en riant. Je lui embrassai la joue en lui souhaitant de passer une bonne journée et me retournai pour retourner me coucher quelques temps.

- Où tu comptes aller comme ça?

À ces mots, il attrapa mon avant-bras dans un geste rapide et me fis pivoter pour que je me retrouve face à lui. Je posai mes mains sur ses joues et lui adressai un immense sourire. Il posa ses lèvres contre les miennes et m'attira contre lui pour approfondir ce contact. Je rigolai légèrement de son attitude et reculai ma tête pour me décoller quelque peu de lui alors qu'il me tenait toujours fermement contre son corps. 

- Je ne voudrais pas te retarder. 

Il sourit et relâcha l'emprise qu'il avait sur moi. 

- Passe une bonne journée, ajouta-t-il. Je te revois ce soir. 

Je croisai les mains derrière mon dos en me mordant la lèvre inférieure et le regardai quitter la pièce en silence avant de lui adresser une dernière phrase.

Victime de ma victoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant