Pdv Wolfgang Amadeus Mozart:
Quelques jours plus tard.
La semaine venait à peine de débuter et je sortais tout juste du bureau de Salieri à l'issue de la toute petite heure qu'il pouvait m'accorder. À l'origine, il était prévu que nous travaillions ensemble sur une partition, mais il semblait en avoir décidé autrement. Pourtant pour une fois, ce n'était pas moi qui avais cherché à contourner le travail. J'étais sincèrement motivé pour me mettre l'oeuvre lorsqu’il a commencé à me parler d’autre chose. Ainsi, il m'avait longuement expliqué et exposé en détails les étapes de l'apprentissage de son précieux Antoine. Celui-ci savait déchiffrer parfaitement une partition mais apparemment, il n'était pas très à l'aise lorsqu'il s'agissait de la jouer au piano.
Salieri comptait sur mes talents de virtuose pour lui enseigner tout l'art et la manière du succès d'un pianiste d'exception. Par la suite, il m'avait suggéré des dizaines de petits exercices que je pouvais exécuter avec lui pour l'aider. Je n'avais pas vraiment écouté. J'avais passé les trois quarts de mon temps à l'observer parler sans prêter grande attention à ce qu'il racontait. Toutes ces méthodes étaient bien trop pédagogues et pas assez amusantes à mon goût. J'allais me contenter d'improviser une fois le moment venu. Une fois que le solfège était maîtrisé, que la personne savait décrypter une partition et connaissait son clavier, ce n'était plus très sorcier de jouer. Du moins, c'est la version que j'en avais si l'on était un minimum habile avec ses doigts et suffisamment fluide dans ses mouvements. C'était juste un coup à prendre. Peut-être aussi n'avais-je pas une vision subjective de la chose.
La seule information que j'avais réussi à retenir était l'heure et le lieu où le petit Antoine m'attendait. Je ne savais pas exactement quel âge il pouvait bien avoir puisque je l'avais juste entraperçu l'espace de quelques secondes la première fois que je l'avais vu, avant qu'il ne soit obligé de s'absenter, me laissant juste avec son simple nom qui m'avait totalement désorienté. De toute manière, je ne lui donnais pas plus de vingt ans. J'étais curieux de le connaître un peu mieux puisque de toute évidence, Salieri veillait sur lui comme s'il s'agissait de la prunelle de ses yeux. Ce qui était assez ironique et exceptionnel car tout ce qui l'intéressait c'était sa carrière, sa femme et son fils.
Après quelques heures à vagabonder dans l'enceinte du palais, je finis par arriver à l'heure au lieu de rendez vous et j'ouvris la porte qui claqua contre le mur, réalisant trop tard la brutalité de mon geste. Je sursautai à l'entente de ce bruit sourd et refermai rapidement la porte derrière moi. Lorsque je me retournai, je le vis devant moi, me fixant d'un air à la fois surpris et amusé.
- Le jeune Antoine Gassmann je présume.
- C'est tout à fait ça.
Il me salua poliment et d'un signe de main, je lui indiqua que toutes ces formalités n'étaient pas nécessaires. Je n'étais pas l'Empereur, j'étais simplement moi, un jeune compositeur et musicien insouciant qui profitait de la vie.
-Ça alors, déclarais-je, c’est fou comme vous ressemblez à votre père.
-Comment le savez vous?
Je me remémorrai rapidement le portrait de ce dernier dans les affaires de Salieri et me rappellai qu’il ne valait mieux pas en parler.
- Qu’importe, fis-je, ce n’est pas important. Autant vous prévenir tout de suite, le si grand maestro Salieri m'a vaguement briefé sur la méthode à suivre, mais je n'ai pas écouté. Nous allons donc faire à ma manière si cela ne vous dérange pas.
- Non, aucun soucis pour moi. C'est vous qui décidez.
Il me plaisait bien. Il était poli, mais sans trop être abusif dans ses manières et semblait être de très bonne humeur.
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Victime de ma victoire
FanfictionIl était frivole, excentrique , désinvolte et quelque peu insouciant, une joie de vivre évidente et communicative, porté par un seul et ambitieux rêve. Un jeune homme libertin, qui méprisait la société et se jouait de tout, passant son temps à rire...