Partie 10

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      —  Ça va mieux ?
      —  Ça fait effet, il murmure.
      —  Tu es fatigué. Dors.
      —  Et toi ?
      —  Je vais veiller sur toi.
      —  Mais... il commence
      —  Chut. Dors, j'ordonne gentiment.

Il me fait un maigre sourire en fermant les yeux.

      —  Merci Louis, il finit par dire dans un souffle.

***

Et je ne m'endors pas une seule fois. Je veille sur lui, comme je lui ai indiqué plus tôt. Au bout d'un moment, il commence à avoir de la fièvre. Je vais donc chercher un petit bac d'eau avec une serviette et essaie tant bien que mal de faire baisser sa température. Et c'est comme ça jusqu'au matin.
Il se réveille vers six heures, au moment où j'entame mon café et me brûle. Il faut vraiment que j'apprenne à être patient...

      —  Ça va mieux depuis hier ? je demande sans même le saluer.
      —  Ouais... je crois...
      —  Je vais appeler l'hôpital du centre, je dis alors.
      —  Non... ! il essaie vainement.
      —  Quoi « non » ?
      —  Je ne veux pas y aller, il souffle.
      —  T'es complètement perché toi ! Tu auras de meilleurs soins là-bas !
      —  Tes soins me suffisent, il dit doucement.
      —  Harold enfin...
      —  S'il te plaît Louis.... il insiste.

J'hésite un moment avant de soupirer.

      —  Il y a les dragons et...
      —  Tu n'es pas obligé de jouer les nounous Louis... s'il te plaît...
      —  Rah, d'accord, je finis par dire.

Il soupire avec un grand sourire.

      —  Merci Lou...

Je lève un sourcil.

      —  Lou ? je répète.
      —  Oui... ça te va bien.
      —  Ah ?
      —  Ça te dérange ?

Je réfléchis un petit moment avant de hausser les épaules.

      —  Non... du moins, je ne crois pas.
      —  Cool...

Je finis mon café et lui prépare un thé sans même lui demander ce qu'il préfère. Puis je m'approche de lui. Je l'aide à s'asseoir avant de lui passer le liquide chaud. Il me remercie et bois doucement le contenu de la tasse.

      —  Alors, tu m'expliques ce que tu faisais au milieu des dragons en pleine nuit ? je demande.

Il esquisse un petit sourire.

      —  Je me baladais.

Je m'étouffe avec ma salive.

      —  Pardon ?!

Il rit mais une grimace prend place sur son visage et il soupire.

      —  Non, c'était une blague...

Je soupire de soulagement.

      —  Eh bien ? j'insiste.
      —  Je... suis parfois... victime de terreur nocturne.
      —  Ah... ouais... c'est... À ce point-là ? je demande choqué.
      —  Ouais. Une terreur nocturne quoi.
      —  Je ne pensais pas que ça pouvait aller jusque-là, je dis lentement.
      —  Tu sais une terreur nocturne ce n'est pas que du somnambulisme. Tout le monde a l'impression que tu es réveillé mais tu ne l'es pas. Et selon le cauchemar, la personne peut être particulièrement violente, émotionnelle, ou « aventurière ». Bref, il existe différents types... il m'explique.
      —  Je suppose que tu es dans la catégorie « aventurière » ?
      —  Mm... et émotionnelle quelquefois, il m'annonce.
      —  Je vois...

L'Île aux DragonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant