Partie 13

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Je soupire, réfléchissant à toute allure. Mais rien ne me vient. Je soupire encore.

      —  Tu as peur ? je demande.

***

Il perd un peu son sourire et baisse la tête.

      —  Lou...
      —  Réponds, Harold.
      —  Tu sais bien qu'oui, depuis l'accident, j'ai un peu de mal à retrouver « l'étincelle » on va dire. Mais je suis guérisseur. C'est l'occasion pour moi de pardonner entièrement et reprendre mon activité.
      —  Harry... tu es un très bon guérisseur. Je le sais. Tu n'as pas besoin de ça, je dis.
      —  Si. Je dois pouvoir prendre soin des dragons sans avoir besoin d'un dresseur. Établir un sentiment de confiance avec l'animal. Tu comprends ?

Je soupire.

      —  Bien sûr que je comprends, mais ce n'est pas pour ça que j'y adhère quand même, je grommèle.

Il sourit.

      —  Je sais bien oui. Écoute, si ça ne va pas, je crie. Tu m'entendras, j'en suis sûr.
      —  Et si je ne t'entends quand même pas ? je réplique.
      —  Tu m'entendras.

Je le regarde longuement avant de céder. Avant, je n'aurais pas hésité une seconde, mais face à lui, je suis presque impuissant. Les dragons sont mon seul amour. C'est ce que je me suis toujours dis. Mais je commence à douter. Et ça me fait un peu peur.

      —  Très bien, je dis en soupirant.

Il crie presque de joie. Ce qui d'ailleurs, alerte la dragonne, qui se redresse quelque peu. Je la calme et elle se recouche.

      —  Bon, je vais quand même t'enseigner quelques trucs avant, je dis, mon inquiétude reprenant quelque peu le dessus.

Il rit doucement tout en hochant la tête.

      —  Si ça peut te rassurer ! il sourit.

Je secoue la tête et l'aide à entrer dans la caravane.

- Plus tard -


Je suis dans ma voiture. J'ai pris une des routes qui m'éloigne le plus de nos installations. La carte est avec moi. Je roule en faisant attention à chaque chose, imprimant les nouvelles choses dans mon cerveau. Puis je rencontre un cul de sac, enfin, pour la voiture. En revanche à pieds peut-être que je peux... ? J'éteins le moteur de ma caisse avant de respirer un grand coup. Je descends avec ma carte, regardant droit devant moi. Bon aller Louis. T'as plutôt un bon sens de l'orientation. Alors...
J'entre dans l'immense forêt et chaque chose que je vois, je l'imprime. Pour pouvoir retrouver mon chemin. Mais bref. Au bout de quelques heures, je tombe sur un endroit époustouflant. C'est l'endroit parfait pour les dragons. Je suis soudain pris d'un enthousiasme grandissant. Je retourne à la voiture sans mal et rentre. Harold est assis près du dragon et semble lui parler. Lorsque j'arrive il se tourne vers moi.

      —  Il y a un problème ? il demande inquiet.
      —  J'ai trouvé ! je dis enjoué.
      —  Ah ?
      —  Oui, c'est un endroit absolument magnifique avec...
      —  Chut ! Louis. Je ne suis pas censé savoir, tu te souviens ? il me rappelle en souriant.

Je fais la moue en hochant la tête. Après quoi je décide d'emmener directement la dragonne. Chaque fois qu'il y aura une nouvelle naissance je ferais en sorte qu'ils soient en sécurité là-bas. Leur redonnant leur liberté totale. Ils pourront faire ce qu'ils voudront. C'est ce qui leur faut. Vivre comme avant. Avant qu'on ne débarque et qu'on leur pique leur territoire. Si je fais ça, il y aura de moins en moins de dragonnes. Il faudrait les ramener.... Ou alors... je m'en sers pour virer les hommes. Mais je ne peux pas faire ça. Je ne peux pas décider pour les dragons. Ce serait me réduire à ce qu'Il fait. Je dois les sauver. Pas les mener à la mort.

L'Île aux DragonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant