Partie 16

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Quand soudain je sens une pression sur mes lèvres. C'est doux et agréable. Léger et tendre. Et mon ventre se tord dans tous les sens. Je sens mes entrailles se déchirer et mon coeur exploser.
Harold a posé ses lèvres contre les miennes. Sa bouche contre la mienne. Harold Styles est en train de m'embrasser. Et je ne bouge pas. Je n'y arrive pas. Je suis comme déconnecté.
Mais la réalité me frappe de plein fouet et j'ouvre de grands yeux, complètement paniqué. Je me décale doucement avant de battre en retraite. Je m'enferme dans les toilettes. Parce que... c'est tout ce que j'ai trouvé.

***

Merde, merde, merde... ! Mais qu'est-ce qu'il vient de se passer ?! Et qu'est-ce que j'ai fait moi putain ! Je suis le plus âgé et je me suis barré ! Non mais aussi pourquoi il m'a embrassé lui là ! Et re-merde, maintenant il va croire que je le déteste ! Je suis nul ! Ouais non mais c'est de sa faute aussi là ! Putain !
Ok Louis, respire. Respire. Respire. C'est bien. Maintenant tu sors et tu vas le voir. Aller... Aller. Aller !
Je sors finalement des toilettes mais il n'est plus là. Et je panique encore plus que lorsqu'il avait ses putains de lèvres sur les miennes. Je réagis au quart de tour et prends ma veste avant de mettre mes chaussures quand je constate que ses affaires ne sont plus là.
Je sors de ma caravane et me dirige vers le seul endroit où lui se dirigerait. L'arrêt des navettes. Je cours littéralement comme un dératé, sachant qu'il est grand et qu'il fait des enjambés de malade, bah moi, je ne suis pas près de le rattraper si j'y vais en marchant. Et j'ai de la chance d'être endurant parce que quand j'arrive près de lui, nous sommes déjà à la fin du chemin et une navette s'apprête à partir. Ce qui lui fait presser le pas et me fait redoubler d'effort.

      —  Harry ! j'appelle.

Il se stoppe.

      —  Harry attend ! je recommence.

Il hésite un instant avant de finalement faire un signe à la navette lui intimant qu'elle peut partir. Et il se tourne vers moi. Il semble perdu. Mais je ne dis rien et reste en face de lui essayant tant bien que mal de reprendre mon foutu souffle. Putain de merde... et pourtant je suis endurant ! C'est peut-être à cause de l'angoisse... ouais sûrement... ça doit être ça...
Une fois que mon souffle est à peu près normal, je me redresse et le regarde. Il attend toujours que je parle. Et je suis surpris. Surpris qu'il ne s'excuse pas. D'habitude il s'excuse pour tout et pour rien. Là, il vient de m'embrasser et je me suis carrément barré. Alors oui, ça me surprend qu'il ne s'excuse pas. Ça me surprend tellement que j'en oublie pourquoi je lui ai couru après.

      —  Tu ne t'excuses pas ? je demande les sourcils levés exprimant ma surprise.

Il fronce les sourcils mais comprends.

      —  Non, il dit simplement.
      —  Pourquoi ? je l'interroge curieux.
      —  Parce que je n'en ai pas envie Louis. Parce que ce baiser, je le voulais.

Mon estomac se retourne et j'ai du mal à penser normalement.

      —  Ah... ah bon ? je demande.
      —  Oui.

J'en suis tout retourné. Je ne sais pas quoi dire. Je le regarde juste, complètement sidéré.

      —  Louis ?
      —  Mm ?
      —  Pourquoi tu m'as fait rater la navette ? il demande finalement.

Je détourne le regard un instant, réfléchissant. Pourquoi j'ai fait ça ? C'est vrai ça ? Pourquoi je voulais le poursuivre ? Oh....

      —  Je ne voulais pas que tu croies que je te déteste, je dis finalement dans un murmure.
      —  Ah ?
      —  Non parce que je sais que... parfois dans ta tête tu te dis des choses complètement absurdes parce que ton cerveau essaie d'analyser le pourquoi de mes réactions, sauf qu'en plus c'est toi qui devrais me détester et bon... je ne voulais pas que...
      —  Je pense que tu me déteste, il termine.

L'Île aux DragonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant