L'Île aux Dragons

Partie 17

Je soupire. Je l'espère fortement même si c'est carrément impossible. On marche un petit moment avant qu'il ne s'arrête.

      —  Harry ?
      —  En fait... passe devant, je n'ai aucune idée d'où on va.

***

Je le regarde longuement et hoche juste la tête avant de l'entraîner avec moi. On arrive plutôt rapidement à la caravane et comme je m'y attendais, plusieurs personnes m'attendent. Ou nous attendent je n'en sais trop rien.
Harry semble perdu dans ses pensées.

      —  Ma mère... il dit pour lui-même.

Et merde... Je presse sa main dans la mienne.

      —  On la mettra en sécurité Haz, je te le promets.

Il presse ma main à son tour et on arrive devant la caravane.

      —  Louis ! Où étais-tu passé ?! s'exclame le premier.
      —  Les dragons sont incontrôlables ! enchaîne le second.
      —  On a vraiment besoin de toi sur ce coup, dit un autre.

Je les regarde longuement avant de secouer la tête.

      —  J'avais prévenu Wilson qu'il se casserait la gueule. Ce n'est pas encore fini. Maintenant, laissez-moi tranquille vous voulez bien.
      —  Quoi ?! Tu ne vas rien faire ?! Parce que tu es en conflit avec le chef ?!
      —  Et toute cette population ?! qu'est-ce que t'en fais ?!

J'ai du mal à retenir la rage qui m'envahi.

      —  La population a choisi de vivre entouré de dragons, ce n'est en rien ma responsabilité.
      —  Tu as décidé d'être dresseur !
      —  Oui, je l'ai décidé et alors ? je demande mauvais.
      —  Tu devrais nous aider !

Je secoue la tête.

      —  J'ai décidé d'être dresseur pour ma mère. Je n'ai jamais signé de contrat comme quoi je travaille pour quiconque. Il a cédé à mes caprices, peut-être qu'il n'aurait pas dû. Je n'ai de compte à rendre à personne. Sauf peut-être à Harry, je dis en levant les yeux vers lui.

Il me fait un petit sourire.

      —  Maintenant, pour la deuxième fois, laissez-moi tranquille.

J'entraîne Harry avec moi, ouvrant la porte de la caravane. Les trois autres me regardent éberlués alors que nous entrons dans la mini maison. On va directement dans la cuisine et je m'apprête à commencer le dîner mais il m'en empêche.

      —  Haz ! J'ai la dalle !

Il me sourit.

      —  Je veux te faire à diner ! il dit finalement.

Je le regarde les yeux ronds.

      —  Mais pourquoi ? je demande perdu.
      —  Parce que toi tu l'as déjà fait pour moi.

Je fronce les sourcils.

      —  Hein ?
      —  Quand... j'étais blessé, il explique.
      —  Oui... d'accord mais... enfin...
      —  Pourquoi maintenant ? Parce que je pense que c'est le bon moment, il dit simplement.

Je lève un sourcil. Finalement je hausse les épaules et m'assoie à table. Au fur et à mesure qu'il fait la cuisine, l'odeur des aliments m'envahit et mon ventre grogne.