Le sens de nos pleurs

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Harry frapppa à la porte de l'infirmerie avec force et impatience.

'' Qui est-là ? '' aboya Mme Pomfresh.

'' Euh, c'est Harry Potter. Je viens pour Sev... Le professeur Rogue ! se rattrapa Harry.

'' Vous pouvez entrer. ''

Harry bondit sur place et entra  précipitamment dans l'infirmerie, un sourire radieux aux lèvres. Il s'efforça d'avoir l'air surpris de voir le professeur, comme s'il ne s'était pas trouvé ici il y a quelques heures à peine, mais ça ne servait à rien car Mme Pomfresh était occupée à soigner Cho et lui tournait le dos. La Serdaigle était en train de se faire retirer le plâtre. Mme Pomfresh guidait de sa baguette des fées dociles qui s'affairaient autour du plâtre avec minutie et application. Harry se tourna vers Severus et dut se retenir pour le serrer dans ses bras. Une expression de pure joie ressortait du visage de l'aîné, un sourire discret affiché sur ses lèvres pour ne pas que Mme Pomfresh se doute de quelque chose si elle les voyait. Les deux amants parlèrent à voix basse, et dans le doute, masquèrent le véritable sens de leurs phrases autant qu'ils purent.

- Comment vas-tu ? demanda Harry.
- Très bien et vous ? répondit Severus en appuyant sur le dernier mot, arrachant un grimace à son amour.
- Tu sais bien que je déteste te vouvoyer, Sev...
- Je le sais, et moi aussi, mais nous le devons Harry ! Fais un petit effort, pour moi au moins.
-D'accord...
- Très bien. Pour répondre à ta question, ça va.
- Sev ! On avait dit qu'on se vouvoyait !!
- Merlin, je ne pensais pas que c'était si difficile !
- Oui, c'est difficile de reprendre de mauvaises habitudes.
- C'est vrai...mais ça dépend pour quoi.
- ...
- Bon. Comment allez-vous, Potter ?
- Bien, merci. J'ai passé une matinée assez mouvementée. Éprouvante, quelque peu désagréable, mais ensuite j'ai découvert quelque chose de merveilleux, fantastique et... réel.
- Réel ? C'est-à-dire ?
- Et bien... C'est une découverte inattendue et incroyable mais qui est réelle, qui va se produire quoiqu'il arrive.
- Je ne comprends rien à ce que vous dites, Potter.
- Tant mieux.
- ... ??
- Laissez tomber, professeur.

- Potter, je vous demanderai de sortir car le professeur Rogue a besoin de repos.
-  Oui, Mme Pomfresh. Bon rétablissement, professeur.
- ...
- ...
- ...
- Bon allez, sortez, Potter ! Vous dérangez le professeur Rogue.
- Oui, madame.

Harry sortit de l'infirmerie en sautillant d'un pas léger. Il pensait à son mariage avec Severus, un événement merveilleux qui représentait pour lui la raison d'une vie.

En fermant la porte derrière lui, Harry ne put empêcher un sourire euphorique de se dessiner sur son visage. Il se marierait avec la personne qu'il aimait le plus au monde ! Harry revit la bague sublime que portait le Severus du Riséd. Le brun souriait tout seul, en arpentant les couloirs distraitement. Soudain, Harry eut une pensée qui lui arracha brutalement le sourire et qui le fit s'arrêter de marcher brusquement.
Et s'ils n'allaient pas se marier et que ce qu'il avait vu n'était, comme était le but de ce miroir magique, de refléter ses plus profonds désirs ? Et si la bague qu'avait Severus au doigt n'était justement que son rêve, sa plus grande envie ? Pris par une peur grandissante qui enflait dans ses entrailles comme une bête monstrueuse, Harry traversa le couloir avec précipitation et résolut de retrouver le miroir, et descendit d'un étage les escaliers mouvants qui, étonnamment, ne lui jouèrent pas de mauvais tour et restèrent docilement immobiles, comme étaient censés l'être des escaliers normaux. Après avoir parcouru la moitié de l'étage sans trouver la salle du Riséd, Harry reconnut la porte cadenassée et rouillée qu'il avait ouverte le matin même. Le coeur battant, le Gryffondor tendit d'une main tremblante sa baguette magique et murmura l'incantation pour ne pas que Rusard soit attiré par sa voix. Alohomora ! chuchota Harry d'un ton fébrile. Le cadenas sauta, comme il l'avait fait plus tôt dans la matinée et Harry se faufila dans l'entrebaillement de la porte. L'air frais et la semi-obscurité du lieu était désormais familière au Gryffondor, et il avança sans hésiter cette fois devant le miroir magique. D'un geste doux, il retira le voile qu'il avait posé comme il l'avait trouvé quelques heures plus tôt et contempla le verre abîmé avec appréhension. Dumbledore avait encore une fois eu raison, se dit-il. Ce miroir est très dangereux. J'y suis allé deux fois, et j'y reviens. Maintenant je comprends pourquoi il est caché derrière un voile sombre et dans une salle cadenassée.

Nos coeurs naissent des TénèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant