Segment 31 : Du sang sur une balle

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Une colère impulsive mit un grand silence pesant dans la pièce. La lumière réchauffait de plus en plus ma peau que le sang qui coulait de ma blessure se mélangeait avec de la sueur. Et je n'étais pas la seule entrain de mourir de chaud. Takahi, Masani et Ayamaki étaient dans la même situation, nous quatre sur des chaises inconfortable.

Mais je ne désespérais pas. Je continuais discrètement à gigoter mes poignets, étirant ainsi la corde de plus en plus qui fut moins serré.

Pendant ce temps, le commissaire était dans un état critique. Après avoir hurlé, il était là, à se pencher en ayant sa main droite sur son visage et respirant bruyamment dans sa paume. Si bruyamment que le son qui résonnait fut dérangeant...

"Je... ne laisserais pas... des sales gamins... m'insulter de la sorte..." marmonnait-il entre de multiples expirations.

-S'il vous plait commissaire, calmez-vous ! Vous avez prit vos traitements ?

-Je m'en FOUS de mon TRAITEMENT !

Demandait l'officier Taishi de manière hésitante. Visiblement, les mimiques de l'homme n'étaient pas une première.

L'officier restait en retrait, derrière Jun qui était toujours parterre. Il semblait avoir du mal à respirer.

Il y eu une tension... Personne n'avait remarqué que j'essayais de libérer mes mains.

Mais je réussis. Après acharnement, la corde abîmée avait cédé.

Alors... Attendant le moment d'inattention...

Je me libérais de l'emprise en me levant de la chaise et sauta sur le flic en grognant, comme dans un film d'action !

"Graaaaaaaah !"

J'avais pour but d'attraper le pistolet qu'avait le commissaire à sa ceinture. Mon geste alerta Keisatsu, et tout les autres personnes présentes.

Le commissaire réussit à me saisir les poignets, mais je ne me faisais pas renverser. J'appuyais sur mes muscles aussi fort que possible alors qu'il résistait.

Takahi, Ayamaki et Masani essayaient tout les trois de se libérer, en gigotant leurs bras et râlant chacun de leurs langage. Coté prisonniers, ils ne voyaient rien mais je me doutais qu'entendre nos agissements ils allaient s'affoler.

Alors que la tension était au maximum, alors que j'essayais tant bien que mal que d'attraper son foutu flingue, le commissaire avait de plus en plus de mal de retenir mon agression. D'un regard en direction de son inférieur, il cria de manière colérique :

"Mais qu'est-ce que tu attends ! FAIS QUELQUE CHOSE ESPÈCE D'ANDOUILLE !!!"

-D-D'accord !

Alors que j'étais concentrée sur le commissaire...

J'ignorais sur le coup que l'officier saisit son pistolet, de mains tremblantes, avant de le lever en ma direction.

Je le remarquais uniquement quand j'entendis Ayamaki me hurler :

"Ueda, attention ! Il va te tirer dessus !"

Au moment où l'information est arrivé au cerveau, je n'ai pas eu le temps de me retourner que la balle fut tiré de l'arme de l'officier Taishi sous un bruit sonorisé par les ondes...

Et la balle toucha une chair sur un petit éclat de sang.

Mais pas la mienne... Pas ma chair.

La balle ne m'avait pas touché car... Sous un regard qui s'agrandissait,, sous des émotions qui se dévoilaient sur mon visage, je réalisais à la seconde que...

C'était Jun qui s'était prit la balle.

Cet idiot s'est levé exprès pour se prendre la balle dans le dos !

"JUUUUUUN !" hurlais-je.

A cet instant, il n'y avait plus de "Kuudere-chan". Juste une jeune fille qui venait de voir son petit ami la protéger en se prenant la balle à sa place.

Et là... Comme je l'ai dit, il n'y a plus de Kuudere-chan à cet instant. Donc, mes émotions étaient similaires à ceux d'autres êtres humains : visible et expressifs.

Ma rage...

était visible.

Ni une, ni deux, je réussis à saisir l'arme du flic avant de la pointer vers lui et de lui tirer une balle dans l'épaule à sang-froid.

Cet enflure s'effondra au sol en hurlant de douleur. Aussitôt fait, je me tournais de mon pied gauche en direction de l'officier.

"Pose ton arme ou je te descend !" lui ordonnais-je.

A ce stade, je n'avais aucune pitié. Si il ne m'écoutait pas, j'allais vraiment lui envoyer une balle entre les deux yeux. Mais heureusement, le jeune homme avait bien trop peur pour me résister. Il posa son arme parterre, me l'envoya d'un coup de pied avant de reculer de deux pas en gardant ses mains levés au niveau de sa tête.

Sans attendre, je ramassais le pistolet avant de reculer vers mes alliés. J'arrachais tout en gardant un flingue vers l'officier la corde qui retenait Ayamaki avant de lui tendre le second pistolet en disant :

"Détache les autres."

Chose qu'il fit sans broncher. Pendant qu'il libérait Takahi et Masani, je fonçais vers Jun avant de m'accroupir devant lui. Il était allongé sur le ventre, immobile. Le fait qu'il ne bougeait pas me rendait extrêmement inquiète.

"Jun...?"

Je le retournais doucement après avoir examiné sa blessure. La balle n'a pas été incrusté dans sa colonne vertébrale... Mais le sang continuait de pisser.

Takahi libérait Magira et Chansuno. Cette dernière était tellement sous le choc qu'elle se plongeait dans les bras de Zero-kun en pleurs, chose qui étonna ce dernier mais finit par la consoler. Ayamaki gardait en surveillance l'officier Taishi et le commissaire Keisatsu, qui continuait de gémir de douleur au sol. Quant-à-Masani, elle appela notre patron pour leur expliquer la situation et de venir les chercher, précisant d'avoir des blessés. Par chance, le portable de Masani a été facilement géo-localisable.

Et moi... Je tenais fermement Jun, essayant de le réveiller. Malgré l'adrénaline des événements qui étaient censé me calmer, je ne pouvais pas m'empêcher de trembler.

"Jun... Je t'en prie, réveilles-toi..."

Même si je sentais sa respiration contre ma peau, j'avais une grosse peur. Peur de le perdre. Peur de perdre celui que j'aimais.

Je me suis mit... A pleurer. Mes larmes effleuraient mes lunettes avant de tomber de mes joues pour atterrir sur l'épaule de Jun, qui était inconscient.

Je priais pour qu'il ne me lâchait pas. Je priais pour qu'il tient le coup le temps que les secours arrivent.

Oui, traitez-moi de gamine fleur bleu si vous voulez...

A ce stade, j'avoue être amoureuse.

Et je regrettais de ne pas lui avoir dit "je t'aime" plus souvent.

Je voulais qu'une seule et unique chose...

Qu'il tient le coup pour lui dire une dernière fois.

Quand une KUUDERE est une Yakuza [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant