Segment 33 : Une certaine vengeance à terminer

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Les jours passaient.

Le médecin avait été formel : Ils ont pu extraire la balle du dos de Jun et elle n'a pas touché d'organes vitaux. Cependant, il fallait un temps pour qu'il se réveille.

Alors, je venais à l'hôpital tout les jours. Quand l'école fut de nouveau ouverte, je la quittais juste après l'heure du nettoyage pour rejoindre l'hôpital. Et j'y restais environ deux heures aux cotés de Jun.

A chaque fois, je souhaitais qu'il se réveille... Mais il restait dans son espèce de coma. Mais je savais qu'il allait se réveiller à un moment.

Je devais juste être patiente...

Quant-à-l'école... Les travaux n'étaient pas si important que ça. Je n'étais pas la seule à me demander ce qui avait changé... Là aussi, j'espérais qu'ils nous ont pas fait perdre ces jours de révision pour le diplôme.

Et coté "boulot"... Aucune nouvelle.

Bref, la vie de nouveau calme.

Enfin... Jusqu'à ce jour.

Un jour de lycée. Matinée normale, mais à la pause Midi je fus arrêté par Magira qui me cherchait et me demandait de le suivre. Étonnée, je le suivis curieusement jusqu'au toit où nous attendait Chansuno et Takahi. Certes, c'était notre "bande" habituelle, mais de là à nous rejoindre au toit...

Il n'y avait personne sur le toit. Le calme du vent qui souffle sous ce ciel gris, comme si il allait bientôt neigé.

"Bon, pourquoi tu nous a fait venir ici ? Il fait froid, là !" grogna Takahi en se frottant les bras.

-Je ferais vite, répondit Teruki, promis...

Après un partage de regard entre nous trois, qui était dans le silence, Magira poussa un soupir pour se prendre du courage, et commença son monologue :

"Voilà... Après presque un an j'ai enfin trouvé la dernière fille qui a... poussé Ran au suicide. Elle s'appelle Teizoku Kisu, elle est en classe 2-7 de ce lycée. J'ai réussi à la trouver grâce aux informations qu'il y a écrit dans le journal de Ran... Ça m'a mit du temps, mais je sais son identité."

Alors que je gardais le silence avec mes bras croisés, Chansuno passa sa main sur ses cheveux en demandant d'une petite voix :

"D'accord mais... Pourquoi tu nous en parle, au juste ?"

-J'en parle parce que... D'habitude, je demande à des employés "compétents" de s'occuper des cas des filles... Mais là je... Je n'ai plus vraiment les moyens.

-Et tu veux qu'on s'en charge ? demanda Zero en enfonçant ses mains dans les poches de son pantalon.

-Baaah, hésita Magira en détournant le regard, en fait...

Je voyais dans les gestes nerveux de Magira qu'il était en stress. Il serrait les poings, ayant une tremblote.

Mais alors que j'ouvris la bouche dans le but de décrocher un mot, une voix soudaine hors de nous quatre proposa à haute voix :

"Et si tu t'en occupais toi-même ?"

Je tournais aussitôt ma tête en direction de la voix, comme le fit les autres.

C'était Atsuji, fermant tout juste la porte de sortie derrière lui. Il avait son sourire narquois habituel.

Puis il s'approchait de nous, pendant que j'entendais Takahi demander :

"T'espionnes, maintenant ?!"

-Non, répondit Ayamaki avant de s'arrêter devant nous, c'est un pur hasard.

Takahi n'aimait vraiment pas Ayamaki... A ce stade, c'était vraiment visible avec le ronchonnement incompréhensible qu'il suivit.

Néanmoins, Ayamaki ignorait les ronchons de Takahi afin de regarder de nouveau Magira de haut en bas avec son regard de jugeur.

"C'est vrai qu'à première vue, tu as des formes féminines... On croirait pas que tu es un garçon. J'espère que tu n'as pas d'admirateurs secrets qui te suivent dans les douches." dit-il avant de rire.

-Écrase mec, répondit Takahi, garde tes remarque pour toi.

-Attends, Takahi... Ayamaki, qu'est-ce que tu me disais plus tôt...?

D'un regard vers Magira, je remarquais qu'il avait été intéressé par les propos d'Ayamaki. Le ton de sa voix était soudainement plus interrogative, mais confiante.

Content d'avoir attiré l'attention de Teruki-kun, Atsuji remettait sa paire de lunettes correctement sur le nez, regardait ensuite derrière lui pour vérifier que personne n'est arrivé avant de reposer son regard sur chacun d'entre nous en s'expliquant plus clairement :

"Vois-tu, mon travail chez la mafia de Nagoya consiste à ramener de la... marchandise pour que plusieurs parties soient revendues. Donc, j'ai mes techniques pour attirer de jeunes demoiselles avant de les endormir pour les ramener ensuite inconscientes. D'après ce que j'ai compris, tu cherches à te venger de ta sœur... Mais est-ce une vengeance si tu payes des personnes pour leurs mener la vie dure ? N'est-ce pas plus simple de t'occuper toi-même de son cas ? Surtout si cette fille est la pire de toutes."

-Et donc, demandais-je, tu serais prêt à aider Magira ? Te connaissant, ce ne serait pas par "gentillesse". Qu'as-tu en tête, encore ?

-Tu me connais que trop bien, Kuudere-chan... En effet, je peux t'apporter la demoiselle en échange d'une compensation.

-Je veux bien mais... hésita Teruki en serrant les poings de manières tremblantes, mais je n'ai plus les moyens pour payer...

-Oh, je ne parle pas d'argent. Comme je te l'ai dit, j'apporte des "marchandises" pour les trafics... Donc si tu me laisses emporter les restes de la fille après avoir terminé, je veux bien jouet le transporteur. Si tu pouvez juste éviter de la charcuter partout, qu'il reste des organes en bonnes états...

-Je... C'est glauque... Mais... D'accord.

Finit par répondre Magira en faisant un "oui" de la tête. Sa respiration était si troublée qu'il avait une petite difficulté à respirer.

Il finit par avaler sa salive avant de se tourner vers le reste du groupe, demandant plus rassuré :

"Mais comment faire...? Je n'ai jamais fait ce genre de choses de mes propres mains..."

-Je peux peut-être t'aider, lui répondis-je.

-Ah bon ?

-Je peux te trouver une grange ou un entrepôt désinfecté et te dégoter une arme avec l'aide de Masani.

-Et vue que j'imagine que tu ne vas pas faire ça proprement, ajouta Zero-kun en secouant la tête, je peux m'occuper du nettoyage avec l'aide de mes produits. Depuis que le commissaire Keisatsu a été interné, les flics de la ville semblent à cran.

-Vous feriez ça pour moi...?

-Bien sûr, répondis-je.

D'un sourire, le garçon poussa un soupir, visiblement rassuré. Je sentais dans son regard qu'il était rassuré. Et ses mots suivants étaient remplis de gratitude :

"Merci à vous tous..."

-On s'en occupe pour demain ? Demanda Takahi en se grattant la tête.

-Je pense trouver l'entrepôt pour demain soir, répondis-je.

-Ça me convient, ajouta Ayamaki, on se tient au courant.

C'est sur ces mots que se termine la conversation.

Et comme prévue, le lendemain soir...

Tout était prêt.

Quand une KUUDERE est une Yakuza [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant