Épilogue 1 : Un souvenir d'enfance

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"Je fais souvent ce rêve. Enfin, "rêve" c'est un mot trop vague, vue que ça c'est vraiment passé. C'est plutôt un souvenir, que j'aimerais oublier...

Tu vois, quand j'en rêve la nuit, ce n'est pas mélangé avec d'autre souvenirs pour faire un rêve bizarre... Non, j'en rêve exactement comme ça c'est passé. Comme si j'y étais.

Cette nuit... Je ne peux vraiment pas l'oublier. Je crois que c'est gravé dans mon cerveau à vie.

Tout a commencé quand j'étais dans ma chambre. La fenêtre montrait une nuit noir. J'étais dans mon lit, entrain de bouder parce que mon père m'avait privé de repas. Je m'étais encore bagarré à l'école et il m'avait puni...

Bref, la porte de ma chambre s'ouvrit. C'était ma mère. Elle venait me dire bonne nuit, comme tout les soirs. Elle s'assit au bord du lit, et me sourit. Elle était vraiment belle...

Depuis plusieurs mois, j'avais prit l'habitude de lui poser la même question tout les soirs, avant de m'endormir.

"C'est quand qu'elle arrive ?" était ma question.

Maman pouvait s'en lasser, mais ce n'était pas le cas. Elle avait toujours ce sourire aux lèvres tout en posant ses mains sur son ventre tout rond.

"Bientôt, me disait-elle, sois encore patient."

Et après ma bise, elle sortait de ma chambre en fermant la porte derrière elle.

Bref... Après je m'endormais, enfin, j'essayais de m'endormir.

Puis... Je dirais une bonne heure après, j'entendais des voix provenant du salon. Je reconnaissais parfaitement la voix de mon père, qui semblait s'énerver. Par contre, je ne sais plus ce qu'il disait. En tout cas, Il parlait assez fort pour que je l'entend depuis ma chambre.

Puis, il y avait une seconde voix, qui répondait à mon père. Elle était grave et... menaçante, je ne la connaissais pas mais je te jure que j'en ai eu des frissons. Rien que d'y penser là j'ai les poils qui hérissent.

Après, alors que j'entendais toujours les voix, j'entendis des pas se rapprocher. Quelqu'un prenait les escaliers. Alors je regardais la porte de ma chambre.

Et là, ma mère déboule dans ma chambre. Elle avait l'air effrayée. C'était la première fois que je la voyais comme ça.

"Qu'est-ce qui ce passe, Maman ?" lui demandais-je.

Elle ne répondit pas. Elle s'approchait de mon lit avant de m'attraper et de me porter. Depuis des mois elle avait arrêté de me porter, et là, soudain elle me soulève. Je ne comprenais pas ce qui se passait. Mais en tout cas, comme Maman avait laissé la porte ouverte, les voix que j'entendais était de plus en plus forte et violente. On aurait dit que Papa se disputait mais vraiment méchant...

Encore bref... Maman me porta jusqu'au placard de ma chambre. Elle glissa la porte, me posa dedans et elle me donna la peluche qu'elle avait acheté pour celle qui était censé être la nouvelle arrivante de la famille. C'était un petit lapin pour bébé.

"Surtout tu restes ici, d'accord ? Tu ne bouges pas et tu attends que je viens te chercher, ok ? C'est comme un jeu de cache-cache, tu ne fais aucun bruit pour que personne ne te trouve." Ses mots m'avaient glacé le sang. Elle avait les yeux qui tremblaient...

Le pire, c'est que je me sentais pas lui demander "pourquoi"... Alors j'ai fait un oui de la tête. Elle m'embrassa à nouveau le front, et m'enferma dans le placard. Je me souviendrais à jamais de ces derniers mots :

"Ton père et moi on t'aime plus que tout au monde. Ne l'oublie pas."

...

C'était comme si elle avait compris la suite.

En étant dans ce placard, j'avais tout entendu. Les voix... Les cris... Les "PANG" à deux reprises... Même des pas qui montaient les escaliers et la porte de ma chambre qui s'était ouvert.

J'avais peur, mais je restais dans le silence. Comme m'avait demandé ma mère.

Et au bout d'un moment... Plus rien.

Je m'étais même endormi. Je ne sais pas combien de temps je m'étais assoupie, mais assez pour que la police débarque. Ils m'ont trouvés dans le placard. L'un d'entre eux me disaient qu'il était gentil, et il m'a porté, me sortant de la maison.

Et d'ailleurs, quand on passait à coté du salon, il y avait des flics qui mettaient des banderoles, tu sais, comme dans les séries pour isoler la scène de crime.

M'enfin... C'était tout ce que j'ai pu voir... Et d'un coté, c'était pas plus mal.

Mes cauchemars s'arrêtent au moment où je passe la porte d'entrée.

Mais en vrai, j'ai été emmené au commissariat. Quelques minutes après, ma tante et mon oncle sont arrivés...

Puis tu connais la suite...  Ils sont devenu mes tuteurs.

...

Voilà... En gros."

...

-Tu ne m'avais jamais dit que ta mère était enceinte.

-Je sais... D'un coté, j'ai essayé d'oublier ce détail. Mais ouais. De 7 mois...

-Tu allais avoir une petite sœur ?

-Ouep. Elle aurait eu 14 ans cette année... Ma mère voulait l'appeler Mulan.

-Comme le dessin-animé ?

-Comme le dessin-animé...

-Hey... ça va aller ?

-Ouais ouais, t'inquiète ma puce. En parler ça me fait repenser à tout ça, c'est tout...

-... Et est-ce que tu sais pourquoi... s'est arrivé ?

-Les types ont été arrêtés 2 ans après, avec un cas similaire qui a fait deux orphelines de 13 mois et 5 ans. En fait, c'était des types qui organisaient des séances de jeux d'argents, rendaient addict les clients et à la fin ils demandaient leurs thunes. Papa leur devait de l'argent alors qu'il croyait jouer que des jetons. Et ce soir-là... Ils voulaient vraiment l'argent.

-Au point de tuer un homme et une femme enceinte... Mais ils n'ont pas pu sauver le bébé ?

-Nan... Elle aussi a... prit un coup.

-Jun... Si ces enfoirés n'ont pas hésité à tuer une femme qui attendait un enfant, ils n'auraient pas non plus hésité de tirer sur un petit garçon de 8 ans. De plus, tu dis que tu avais entendu quelqu'un monter après les coups de feux, non ? Ils cherchaient l'argent, et sûrement un témoin...

-...

-Si ta mère ne t'avait pas caché, tu aurais pu aussi y passer. C'est pour elle et ton père que tu dois vivre ta vie pleinement. Je ne suis pas du genre à croire à quelque chose après la mort mais... Dis-toi que où ils soient, ils veillent sur toi.

-Ouais, t'as raison.

-Allez, je vais dormir. J'ai cours tôt demain... Cette fac me prend toute mes forces.

-Ouais pareil. Le patron du salon a beau être sympa, mais il est hyper chiant coté horaire.

-Hé...

-Hm ?

-Tu sais que tu n'es plus seul, hein ?

-Evidemment que je sais !

-...

-Mon avenir à tes cotés, Yuzuho.

Quand une KUUDERE est une Yakuza [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant