PDV d'Alizée 4

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Tina sort de la cabine et prend une pause exagérée. J'avais réussi à calmer mon fou rire pendant quelques instants mais là, je repart de plus belle. Je ne sais même plus pourquoi je ris. Il me semble que c'est parti d'un essayage raté d'un pull trop petit ou quelque chose comme ça. Rire à en oublier pourquoi on rit, c'est le principe d'un fou rire, non ? Malgré notre hilarité, le top qu'elle a essayé lui va plutôt bien. Très bien même. Il fait ressortir ses yeux bleus. 

-Das ist gut. Wirklich.( 1 (traduction en bas de chapitre))

-Danke Alizée.(2)

Une vieille dame me bouscule, une veste à la main pour accéder à l'autre cabine. Le shopping dans les friperies, c'est vraiment bien. Derrière moi, une autre dame s'impatiente. 

-Können sie schneller gehen?(3)

Oh, mais qu'est-ce qu'elle est énervante, elle ne peut pas attendre comme tout le monde ? Toujours en riant, Tina sort de la cabine et je m'apprête à rentrer à mon tour mais la dame me dépasse. J'étais là avant! Par une vague de colère, je m'exclame.

-Pousse-toi vieux dinosaure. 

Je suis folle d'avoir dit un truc pareil. Mais après tout, je ne la reverrai sans doute jamais et puis elle m'a aussi manquée de respect. Elle devient rouge écarlate quand un monsieur lui explique ce que signifie "pousse-toi vieux dinosaure" et avance ulcérée dans notre direction.

 Ni une, ni deux, Tina et moi nous faufilons dans les rayons. Notre jeunesse physique nous avantage bien heureusement. Le magasin est un vrai labyrinthe mais Tina semble s'y repérer mieux que moi. Je manque de faire tomber une pile de pantalons et Tina doit se contorsionner pour ne pas bousculer le groupe d'enfant qui fouille dans un étalage rempli de peluches. Grâce à notre pas de course, nous avons le temps de payer le top à la vendeuse au chandail en laine entre deux éclats de rire et quelques autres babioles accompagnées de vêtements avant de nous enfuir du magasins. 

Quelques instants plus tard, nous sommes déjà à une bonne distance des portes du magasin et on peut voir et entendre une furie débouler des portes du magasin en profilant toutes sortes d'injures incompréhensibles. 

Ma correspondante et moi nous arrêtons au coin de la rue pour reprendre notre souffle et repartir en fou rire. C'était vraiment drôle. 

Nous passons tout le chemin du retour à rire et à imiter notre dinosaure en suivant les rues pavés qui mènent à notre domicile. 

Quand nous passons les barrières de la maisonnette, j'aperçois des nouveaux visages. Un groupe, des amis du frère de Tina visiblement, se tient sous l'arbre. Le rap diffusé par haut-parleurs résonne dans l'allée. Mon cœur fait un bond quand je m 'approche d'eux et vois le frère de Tina. La lumière du soleil le rend encore plus beau. Dans le groupe de quelques personnes, l'une d'elle attire mon attention. La fille en question a une  belle silhouette dont les habits accentues les formes. Je suis verte de jalousie en voyant comme le frère de Tina regarde ses yeux. En même temps, il y a de quoi: un trait d'eye-liner idéal côtoie des yeux maquillés à la perfection. Certes, elle n'a pas les yeux resplendissant de Tina ou de son frère, mais elle manie les pinceaux de maquillages à la perfection. Ce qui fait plus que compenser. Elle porte un sweet de marque qui côtoie un pantalons stretch et des chaussures nike. 

Ce n'est pas possible, le frère du Tina ne peut pas l'apprécier. Pas elle. Je ne peux rivaliser avec une fille comme ça. J'ai vraiment eu un coup de foudre pour la plus mauvaise personne. De toutes façons, depuis que je suis née, je n'ai jamais eu de chance. 

Pendant que je tends l'oreille pour remarquer que la fille se nomme Alexia, Un voix me sort de mes pensées. Tina me demande pourquoi je ne rit plus, je hausse les épaules et elle me jette un regard désobligeant. Cela va faire trois jours que je suis arrivée et parfois, elle me regarde de travers sans que je comprenne pourquoi, alors que d'autres fois elle est adorable.

Je jette un dernier coup d'œil au soleil qui se couche tranquillement et au petit groupe avant d'entrer dans la maison, sur les talons de Tina. 



1: C'est bien. Vraiment

2: Merci, Alizée

3: Pouvez-vous aller plus vite ?

Toi, moi et la choseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant