PDV d'Alizée 5

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J'amène la fourchette à ma bouche tandis que nous discutons. C'est mon dernier repas, je repars déjà chez moi demain. Après avoir régler les derniers détail à propos de la fête de ce soir, les parents de mon amie sondent nos préférences pour le dessert. Crème chantilly ou biscuit à la cannelle ? C'est la dernière fois que je peux choisir mon dessert, ça fait bizarre.

-Zimtplätzchen ist besser (1), râle le frère de Tina d'un ton sans appel.

-Entschuldigung. Ich bin allergisch gegen Zimtplätzchen (2), je m'excuse.

-Ist mir egal. Ich will Zimtplätzchen, Alice(3).

-Das ist Alizée.(4)

Tina fusille son frère du regard pour l'oubli de mon prénom. Elle semble aussi être exaspérée par son comportement que moi déçue. Je sens mon cœur se serrer et relève la tête pour ne pas rougir. Depuis le début de mon séjour, le frère de Tina semble m'ignorer et Alexia vient de plus en plus souvent à la maison. 

Ses yeux bleu azur se posent sur moi. Il est trop beau ! Pour sa fête d'aujourd'hui, j'ai décidé de marquer le coup. C'est le dernier soir et je m'accroche toujours à l'espoir qu'il craque pour moi. Hier, j'ai profité que Tina soit chez le dentiste et qu'elle ait le dos tourné pour me faufiler dans un magasin allemand qui devait être une sorte d'équivalent aux magasins où vont les filles populaires que je connais. Je l'avoue, oui, je me suis beaucoup inspirée d'Alexia. Un peu beaucoup. À la limite du plagiat même. Mais bon, elle a tellement d'habits, elle peut me pardonner. Et puis, même si je n'étais pas du tout à l'aise dans ce magasin entourée de moutons de la société, rien que le faite de penser aux yeux de l'homme à conquérir me donnait un coup de fouet. Avoir des papillons dans le ventre et se sentir légère; c'est tellement doux d'être amoureux. Même lorsque la personne ne daigne nous démontrer le moindre intérêt, c'est tellement agréable. Depuis que je suis arrivée, je suis sur un petit nuage. Il suffit de voir ma bonne humeur avec Tina, nous faisons que de rire toutes les deux. Il y a comme de la magie dans l'air.

J'ai finalement opté pour une jupe en jeans volontairement effilochée et un des tee-shirt les plus tendance. Un petite veste accordée à la jupe et le tour est joué. Enfin, presque joué. J'ai aussi acheté une palette de maquillage et deux ou trois autres cosmétiques. J'aurai eu quatre jours pour m'entraîner à me peinturlurer le visage dans tous les sens. Maintenant, je maîtrise presque la pose de fond de teint et d'highlighter mais il y encore du bouleau.

 Je pouvais m'isoler devant le miroir de la salle de bain quand Tina allait rejoindre Moris. Elle lui faisait signe de plus en plus souvent et, même si au début, elle faisait au moins semblant de faire mine d'aller prendre son bains ou sortir acheté de quoi compléter les provisions, ces derniers temps, elle ne se souciait même plus de se cacher. Quand je repense aux explications de sa lettre sur Moris. "Moris est mon meilleur ami...bla bla bla" Croit-elle vraiment que je ne vois pas clair dans son jeu ? Mais je sais comme Moris la regarde, je ne suis pas dupe. Il la regarde comme si c'était la plus belle chose au monde. C'est si intense et elle passe tous son temps avec lui. "Mon confident...bla bla bla". C'est bon, je ne suis pas non plus née de la dernière pluie. Tina a tout le comportement d'une personne amoureuse. Elle ne fait que de rire et de sautiller partout. Rien que de voir son regard heureux et son sourire illuminant son visage. 

Le père de Tina s'avance alors vers nous. Dans une main, il tient une boite de biscuits à la cannelle et dans l'autre, une crème chantilly. Le frère de Tina attrape une friandise et se précipite hors de la salle à manger pour se préparer à la fête. 

1: Des biscuits à la cannelle sont mieux.

2: Désolé. Je suis allergique aux biscuits à la cannelle.

3: ça m'est égal, je veux des biscuits à la cannelle, Alice. 

4: C'est Alizée.

Toi, moi et la choseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant