PDV d'Alizée 17 (partie 2)

11 0 0
                                    

Je reprends un rythme respiratoire normal.Mais c'est quoi ce délire ? Si il croit qu'il va m'avoir avec ce maigre chantage de merdre il se met le doigt dans l'œil. J'abandonne le verre en cristal sur son plan de travail et bouscule Maxime afin de mettre les pieds hors du carrelage de la cuisine. J'arrive au pas presque de course, toute essoufflée près de mon père, à présent assis sur le canapé, son téléphone à la main, suivie de très près par mon agresseur.

-Papa ! C'est grave !

Mon père détourne lentement les yeux de son écran avant de me regarder lassement.

-Qu'est qu'il y a ? Pépite a encore cassé une assiette ?

En se tournant vers moi, l'écran est repositionner dans ma direction et je constate qu'un page instagram est ouverte. Parfois je vois qu'il écrit des banalités au summum de l'inintelligence du genre "Et dire que vous êtes suisses, j'espère que vous avez honte de l'image que vous renvoyez de notre pays". Dans des cas plus exotiques, il commente aussi des "allez pourrir en enfer" ou des joyeuseries du genre sous des publications de la communauté LGBT.

Mais là, le"Quelle honte, si c'était ma fille je l'emmènerai se faire soigner !"me donne la nausée. Les filles de la photos ne semblent pas encore se soucier de mon père et sourient en se donnant la main sur la photo. Elles pourraient très bien être Tina et moi.  Les images de ma correspondante entrecoupées de relectures du commentaire et de mon regard posé sur l'expression de bonheur éphémère des amoureuses sont interrompus par l'auteur du commentaire:

-Alizée ?

Je sens la peur tapie au fond de moi rien qu'en imaginant mon père prenant connaissance de la relation un peu fusionnelle que j'entretiens avec Tina.

J'ouvre la bouche mais les idées se mélangent, il y a pas de début ni de fin, le sens de l'histoire de Tina ou de Maxime m'échappe d'autant que celles-ci me semblent étrangement compliquées. 

Je suis contrainte de refermer la bouche et sous le regard contraignant de mon père et je murmure:

-Euh non rien papa, ça n'est pas si important finalement.

Je vois dans le regard de mon père qu'il semble presque chercher un sens à mon comportements un instant mais il se remet vite un quête d'une autre publication instagram à pourrir et ne paraît même pas se soucier de Maxime qui lui lance un:

-Bon ! Alizée et moi allons aller un peu dans sa chambre, d'un ton joyeux.

Une vive douleur se repend dans ma côte après le passage brutal mais discret de son coude avant qu'il ne me tire par le bras en direction de l'escalier. 

Comme au milieu de la bibliothèque, j'aimerais trouver quelque chose à revendiquer mais toutes les idées qui viennent pourrait poser de gros problèmes entre Tina et moi voire nous mettre en danger. 

Je me prends les pieds sur plusieurs marches dans l'escaliers pendant que Maxime fait signe de le suivre plus rapidement.

Dans le couloir du premier étage les murs étroits recouverts de tableaux et de posters familiers en tous genre semblent presque m'agresser et contre toutes attentes, Maxime murmure suffisamment doucement pour que ni mon père, ni le voisinage ait la moindre idée sur ce qu'il se passe malgré la fenêtre ouverte donnant sur le gazon des habitants d'à côté:

-Alors maintenant que tu es d'accord, on va enfin pouvoir commencer...

Il se rapproche de moi et susurre la dernière partie de sa phrase au creux de mon oreille.

Sans même vraiment y réfléchir, cette fois, je le repousse assez violement et essaye tant bien que mal d'utiliser les dernières défenses qu'il me reste:

-Non ! Je n'ai jamais été d'accord et je ne le serai jamais !

Je prononce la fin de ma phrase un peu plus doucement que je ne l'ai commencée car je ne peux oublier qu'au moindre faux pas, je peux dire adieu à Tina. Pourtant, de l'extérieur, on pourrait avoir l'impression que Tina ne fait que de me créer de problèmes et que je suis en danger en ne dénonçant pas Maxime à mon père, mais la chose est plus forte que moi et elle est prête à tout pour garder le silence et nous protégées.

-Bon, tans pis, dit Maxime en commençant à descendre les premières marches de l'escalier, et bonne chance pour les prochaines minutes, quand ton père sera au courant au sujet de tu-sais-quoi.

-Non ! Maxime ! Reviens ici ! 

Maxime remonte les deux marches que nous séparaient avant de me regarder droit dans les yeux malgré l'obscurité de plus en plus présente à cause des lumières que personne n'a allumées. Ni l'auteur du chantage. Ni la victime.

-Alors comme ça, mademoiselle est d'accord.

Je recule sans même vraiment en avoir conscience vers le bout du couloir mais il m'attrape par les épaules pour me plaquer contre le mur sans que je ne puisse rien faire. Le bout de l'interrupteur et celui de la porte se font ressentir dans mon dos en même temps que je sens la photo de ma mer sur un plage à Hawai, celle où elle mange une glace en regardant mon père, se tordre sous les plis de mon tee-shirt. 

-On va commencé soft pour une première, souffle-t-il en faisant tourner une mèche de mes cheveux foncés autour de ses doigts.

Il braque ses lèvres rugueuses sur les miennes et je sens presque des bouts de peaux asséchés du contours da sa bouche pénétrer dans ma chair. Sa respiration saccadée s'accentue quand, lentement, il entrouvre peu à peu ses lèvres. Je décide d'arrêter le supplice de ses yeux fixes et vitreux en fermant les miens quand je remarque un ama jaune à la base de son œil gauche. Quand le noir complet prend le relais de la semi obscurité, Tina est là. Elle passe sa main dans ses longues boucles dorées mais soudain, le contact d'un corps mou et gluant sur la base de mon palais me fait rouvrir les paupières sur Maxime toujours absorbé par la tâche. Sans même y réfléchir, mes yeux se referment aussitôt et Tina revient. Cette fois, elle sourit et elle porte la robe à fleur de façon à ce que son épaule soit dénudée. Entourée de tissus, son épaule blanche et lisse ressort. Une vague de chaleur descend le long de mes vertèbres et ça en devient presque agréable mais ma langue se heurte à une barre métallique derrière les dents sales qui retiennent un bout de salade prisonnier. Le métal froid et coupant un d'appareil dentaire m'entaille la langue qui manifeste une douleur vive qui ne tarde à se rependre. Pendant que la vague de chaleur finissait son chemin, elle croise celui de la douleur et se transforme elle aussi en une douleur aigue. Je referme les yeux mais la seule chose que je ressens à part ce mal immense et le goût amer de métal. Je grimace de douleur; ça brûle de partout, j'ai l'impression que mon corps est plein d'acide quand j'entends un voix résonner dans les escaliers pour nous appeler à manger et que Maxime se dégage enfin après cette éternité.

***

Coucou tous le monde ! 

J'ai comme l'impression que la thématique de l'harcèlement sexuel vous plaît moins. Je me trompe ? Moi non plus je ne pensais pas forcément faire une intrigue la dessus mais l'histoire s'est profilée comme ça alors j'ai suivi le mouvement et comme la plupart du temps, je trouve ça interessant. J'espère que ce long chapitre 17 vous aura plu en tous cas j'ai adoré l'écrire.

Bisous


Toi, moi et la choseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant