Toi, moi et la chose

PDV d'Alizée 11 (partie 2)

Tina et moi restons un moment dans le silence. Malgré tous les événements de la vielle, je suis étrangement sereine. 

-Merci, d'avoir porté ma robe. Même si c'était plus tard, ça m'a touchée, chuchote-t-elle, cette fois en français.

Elle n'est pas censée me parler français tant que je suis à Kassel, mais après cette soirée, je ne suis plus à ça près.

-De rien. Mit Spass. 

Quand je me suis sentie mieux après mon pseudo-malaise, à la fin de la convertation entre Moris et moi, je suis allée me débarasser de mes habits et de mon maquillage ridicule pour enfiler la robe de Tina. Elle était très belle et confortable à souhait. En faite, après la conversation que j'ai eue avec Moris, j'ai enfin passé une bonne soirée. A partir du moment au j'ai oublié Thierry, tout allait mieux. Je suis restée avec Moris et Tina le restant de la soirée. 

Je repense à mon râteau et à ma réaction. J'ai bien failli m'évanouir. Qu'est ce qu'on aurait fait si je m'étais évanouie au milieu de la foule ? Je me vois piétinée et moquée. 

-Danke Tina, pour m'avoir aidée à sortir quand je me sentais mal.

-De rien Alizée.

Elle tourne la tête vers moi et me regarde. Ses cheveux forment une cascade blonde se noyant sous le duvet. 

-Alizée ? chuchote-t-elle.

-Ja ?

-Je peux te poser une question ?

-Si tu veux.

-Est-ce que mon frère a refusé de sortir avec toi ?

-Oui.

-Ne t'inquiéte pas. Tu n'es la première à qui ça arrive.

-Ich weiss es (=je le sais)

Le silence règne . Tina et moi nous regardons un moment. Mon cœur s'accélère. Ses yeux. Ils sont magnifiques. Mon regard se perd dans chaque nuance de bleu. Il se passe quelque chose. Je le sais. Je le sens. 

Tina approche sa main de la mienne. Je fais de même. 

Nos doigts ne sont plus qu'à quelques centimètres. 

Elle m'effleure la paume du bout des doigts et éloigne aussitôt sa main de quelques millimètres.

Depuis le point où elle m'a touchée, je sens une vague de chaleur remonter dans tout mon corps.

La chose. Elle est là. Elle occupe toute la place, tout mon esprit. Chaque parcelle de mon corps en demande. 

J'approche alors ma main de la sienne. Nos doigts d'enlacent. 

Ce n'est plus une vague mais tout mon corps qui réagit. 

C'est chaud. C'est doux. C'est...incroyable.

Nous restons ainsi quelques instants à nous regarder, mais nous nous éloignons vite car un bruit vient nous perturbées. Je suis un peu déçue, j'aurais voulu rester comme ça plus longtemps. Une fois que les bruits de portes, de pas et de chasse d'eau ont cessé, Tina me dit.

-Bonne nuit.

-Gute nacht.

Je lui réponds juste avant de m'endormir.