PDV d'Alizée 7

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"Tu plais Alizée, quelqu'un ici est fou amoureux de toi" Les paroles de Moris résonnent encore dans ma tête quand je retourne au salon. "Alexia, blieben, Hause" Tandis qu'elles se mélangent aux images d'Alexia dans le lit du frère de Tina. Je me rassois sur la chaise en essayant de comprendre. J'ai beau essayer de mon résonner, mon cœur s'accélère tout seul de manière illogique. Mon crush serait-il amoureux de moi ? Plus je réfléchis moins j'ai de doutes. Le frère de Tina serait-il une de ces personnes peu maligne qui essaie de rendre jaloux pour avoir plus d'attention ? De toutes façons, le frère de Tina est le seul garçon à qui j'ai parlé. ça ne peut être que lui. Il aurait donc utiliser Alexia. Une vague d'espoir me traverse et je ne peux m'empêcher de sourire. Au fur à et mesure que la futur piste de dance est mise en place, mes doutes se dissipent. Il est amoureux de moi, il est amoureux de moi!

La porte de la salle de bains s'ouvre alors sur Tina qui porte un robe vintage. Elle est plutôt mignonne avec ses motifs fleuris. 

-Ich habe habe ein Geschenk für dir (=j'ai un cadeau pour toi),dit-elle en souriant.

Elle me prend par la main et m'amène dans sa chambre. Après avoir franchi le pas de la porte, je me met à paniquer. Sur le tient trône fièrement l'alter ego de la robe fleuri en attendant sa nouvelle propriétaire, c'est-à-dire moi. Mais comment expliquer à Tina que j'ai déjà acheté des habits sous son nez pour l'occasion et que je dois absolument les mettre pour séduire son frère qui a apparemment flashé sur moi, alors qu'elle déteste les filles qui draguent son frère ?

Tina prend alors la fameuse robe dans ses mains et commente son choix en expliquant que ma robe m'ira très bien au teint ainsi que sa forme est idéale pour ma morphologie et que nous serons ainsi assorties ce soir. Elle rayonne; l'achat de cette robe est visiblement très enthousiasmant pour elle et elle tient le robe du bout des doigts comme la septième merveille du monde. Ce comportement me met encore plus dans le pétrin. J'ai carrément l'impression de devoir mettre un râteau à un mec. En suivant ce raisonnement, je me dit qu'il vaut mieux que je lui dise maintenant plutôt que de me pointer à la fête avec mes vêtements de pimbêche. 

-Gut, ich bin glücklich aber... j'essaie de commencer à expliquer, aber... euh... ich habe anderen Kleidungen  gekauft gestern... ( je suis chanceuse et heureuse mais j'ai acheté des autres habits hier)

Je vois tristement le visage de mon amie se décomposer en passant de l'étonnement au désespoir. ça me met mal. Très mal. Mais après tout, quand son frère et moi serons mariés, elle oubliera sans doute cet épisode. Je la vois refouler des larmes avant de réprimer sèchement un "ok" et de sortir de la chambre en claquant la porte. 

Après tout, ce n'est qu'une robe. Elle n'a qu'à pas se mettre dans des états pareils. Oui, j'ai gâché sa surprise, mais ce n'est pas la fin du monde non plus. Nous nous verrons encore et nous aurons d'autres occasions de nous assortir, mais pourtant, je me sens quand même mal. Je me plie en quatre pour séduire son frère et je ne lui ai même pas dit. Au fond de moi, quelque chose s'agite. J'ai blessé ma correspondante et ça ne plaît visiblement pas à cette chose à l'intérieur de moi. Je repense au discours sur les différentes couches de nous-même dans la première lettre de Tina et comprend enfin ce qu'elle voulait dire. Je ne devrais pas m'en vouloir. Je ne voudrais pas m'en vouloir. Pourtant, je m'en veux. Et ça, je ne le choisis pas. 

Maintenant que la salle de bains est libre, ma palette de maquillage aux couleurs fades et ma jupe sans âme m'attendent. Je sors alors tristement de la pièce pour rejoindre la pièce à de l'autre côté du sombre couloir. 




Toi, moi et la choseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant