Nauséeuse, j'ai fait croire que je n'avais pas faim pour le riz et le poulet enduit de sauce au curry. J'aurai bien essayé de prendre une bouchée, mais le goût amer et métallique se mélangeait avec la sauce tiède et les bouts de chair de poulet brûlants me rappelaient la bouche de Maxime. Mon père et mon agresseur ne semblent pas se soucier de mon manque d'appétit et discutent tout normalement comme on discute quand on a des invités. Quand mon père demande au garçon à ma gauche ce qu'il a fait pendant les vacances, celui-ci réponds en me regardant fixement:
-J'ai aussi fait un voyage linguistique en Allemagne. C'est toujours chouette de rencontrer des vrais allemands. Pas vrai Alizée ?
Je sors mon plus beau sourire pour lui répondre :
-Oui, c'est vraiment très chouette.
-Ah oui, et le dimanche, je suis allé à spectacle de danse.
Mon père relève la tête du bon de poulet prêt à se faire embrocher par sa fourchette et demande perplexe à Maxime en haussant un sourcils:
-Ah ? Tu fais de la danse ?
-Oh, moi non. Mais les plus jolies filles oui, s'esclaffe Maxime.
Mon père semble d'autant plus soulager quand Maxime ajoute:
-La danse c'est pour les tapettes.
Mon papa ne fait qu'approuver en finissant de mâcher son morceau.
Quand lui et moi avons fini de ramener les assiettes et restes à la cuisine tandis que notre hôte se balade visiblement sur les réseaux sociaux, mon père regarde les aiguille de l'horloge en bois du séjour pour s'écrier:
-Comment ? Il est déjà passé 22 heures ? ça n'est pas très raisonnabl...
Avant qu'il a eu le temps de finir sa phrase, le son d'une sonnerie raisonne sur les murs du salon. Elle est très rapidement coupée par le propriétaire du téléphone qui n'aura pas eu besoin de bouger pour l'attraper.
-Oui allô maman ?... Une réunion ? Mais pourquoi ?... Sérieusement ?
Depuis que Maxime a raccroché, mon père n'a pas cesser de répéter de lui passer un bonjour de sa part mais mon sang se glace quand il raccroche et nous annonce la nouvelle.
-Il y a une réunion improvisée cette nuit. Elle demande si je peux rester dormir.
Avant même que je n'ai un eu le temps de réfléchir à la situation, mon père qui ne peut rien refuser au fils de la big boss au chignon serré s'exclame qu'il est d'accord et s'empresse de nous faire monter à l'étage pour nous présenter le formalités qu'incluent une nuit passée dans notre maison.
Arrivés en haut, mon père allume les lumières de l'étage. La lumière crue fait ressortir les souvenirs de ce qu'il s'est passé dans la pénombre et on distingue encore le coin de plié de la photo lors des réalisations des fantasmes du garçon qui se tient actuellement devant la porte de la petite chambre d'ami, coincée entre la mienne et la salle de bain.
Mon père ressort de sa chambre, les bras chargés des draps et d'un linge pour notre invité.
Je prétends être fatiguée et vouloir aller à présent me coucher.
-Déjà ? s'étonne Maxime.
-C'est une sage décision, dit mon père.
Je zappe volontairement le brossage de dents, pas question de prendre le risque de me retrouver seule à seul avec Maxime. J'enfile mon pyjama et me glisse sous la couette, tremblante et sombre dans un sommeil aussi agiter que sans rêves dans l'obscurité.
Je sens la couverture se frotter à ma peau à chaque fois que je me retourne dans l'espoir de soulager mon corps transpirant et courbaturé.
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Toi, moi et la chose
Teen FictionPendant un voyage linguistique en Allemagne, Alizée tombe follement amoureuse du frère de sa correspondante. Mais parviendra-t-elle à séduire un inconnu qui ne comprend pas un mot de ce qu'elle raconte avec comme seule arme son apparence ? Dans son...