Si Maxime a bien essayé de presser sa main rugueuse contre ma bouche sèche, mon père n'est pas dupe. Il allumes d'un geste vif la lumière blanche et la scène se matérialise sous ses yeux grands ouverts. Mon épaule dénudée par un t-shirt déplacé dans ce qui semble avoir été une lutte. Le caleçon apparent et foncé de Maxime. Et mon regards horrifié. Il n'en faut plus à mon père pour comprendre la scène qui vient de se passer et s'approcher à grands pas de Maxime qui a l'air de chercher une excuse crédible. Mon père, dans un geste sec, remonte le pantalon de Maxime sans prendre le temps de lui demander la permission ni même de le regarder.
Puis, il regarde Maxime dans les yeux pendant un instant. Les yeux foncés et durs de Maxime ne font pas le poids devant le regard enragé de mon père qui reste silencieux un petit moment tout en ne lâchant pas Maxime du regard. Je n'ai même pas le temps de me demandé ce qu'il va se passer que mon père assène une claque monumentale au garçon qui se tient chétivement devant lui. Le bruit de la peau de mon père contre celle de mon agresseur résonne dans toute la maison quand malgré tous les efforts consentis, je peux bel et bien apercevoir la larme brillante au coin de l'œil de Maxime mais je peux également voir une lueur de détermination et de haine foncer ses yeux. Le garçon se redresse et dit clairement :
-Si vous ne supportez pas qu'on gars respectable comme moi s'approprie votre fille, comment allez vous réagir si je vous dit qu'elle se tape sa correspondante.
Mon père, à l'entente de la nouvelle, se tourne vers moi, se retourne vers Maxime et enfin revient vers moi.
-C'est la vérité, Alizée ?
Je voudrais être n'importe où d'autre que dans cette pièce à l'ambiance lourde et devant mon silence, mon père répète d'un voix tremblante :
-Alizée, as-tu bien oui ou non une relation autre qu'amical avec Tina ?
Maxime s'avance.
-Vous pouvez me croire monsieur...
-Toi, tu la ferme si t'en veux pas une deuxième..
À l'aboiement de mon père, le corps de Maxime redevient aussitôt la petite masse chétive calée au coin de la pièce. C'est durant un silence insoutenable que le bruit de la braguette que Maxime remonte vient agresser l'espace de la pièce.
-C'est bon, me soulage mon père en brisant le silence, j'ai compris dehors. Tous les deux.
J'ignore si c'est un soulagement ou au contraire une préoccupation mais mon père ne dit plus aucun mot. Il ferme juste la marche, accompagnant Maxime et moi jusqu'au dehors. Maxime attrape son anorak et je fais de même en remerciant tous les dieux d'avoir laisser mon portable dans la grande poche de celui-ci.
Mon père retient la porte et sans m'adresser un regard, la claque derrière nous. Il a beau faire très sombre, la lumière du lampadaire m'aveugle tandis qu'un frisson de froid me parcourt l'échine. Je n'ai pas le temps de me soucier de lui que Maxime est déjà en train de me tourner le dos; il se contente de soupirer et me cracher dessus dans un bruit de salive.
-Tu as tout gâcher.
J'esquive la masse mousseuse et le regarde s'éloigner pourtant on ne peut pas dire que ça me soulage. Enfaite, je n'ai même pas la force de réfléchir à la situation, c'est à peine si j'ai encore le discernement de ce qui est bon ou mauvais pour moi. Les choses me semblent d'ailleurs plutôt mauvaises lorsque je vomis sur le gazon et le faite de m'allonger sur le béton froid du perron m'appelle comme si c'était une bonne chose.
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Toi, moi et la chose
Novela JuvenilPendant un voyage linguistique en Allemagne, Alizée tombe follement amoureuse du frère de sa correspondante. Mais parviendra-t-elle à séduire un inconnu qui ne comprend pas un mot de ce qu'elle raconte avec comme seule arme son apparence ? Dans son...