PDV d'Alizée 16

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Mon amie et moi montons les marches en direction de l'étage où se trouve la bibliothèque scolaire. 

Dans quelques instants, je parlerai avec Maxime et je saurai enfin ce qu'il me veut. 

Les couloirs du bâtiments sont vides en raison des élèves n'ont pas l'habitude de rester quand il finissent le plus tard et encore moins un lundi. Nos pas résonnent sur le sol froid quand Sophie me chuchote.

-Voilà, on y est presque. Vas-y déjà, je rentre après toi pour être plus discrète.

À ces mots, mon coeur accélère soudain puis un flot de pensées angoissantes m'assaille: Sophie va-t-elle se faire repèrer ? Maxime va-t-il encore me parler de chose bizarre et vais-je encore me sentir mal à cause de son regard ?

Je vois la porte de la pièce en question se rappprocher au fur et à mesure de mes pas. Quand je ne suis plus qu'à quelques centimètres, je prends une grande inspiration avant je bifurquer à l'intérieur. 

La bibliothéque scolaire n'est pas très grande. Dans la première partie de la pièce qui est délimitée par les quelques rayonnages, sont installées cinq chaises autour d'une table. Derrière les rayonnages se trouvent également une table et quelques chaises.

En cherchant Maxime du regard, je le vois derrière un rayonnage, en train de faire des signes pour m'inviter au fond. Même si je m'y sentirai moins en sécurité, je suis quand même soulagée qu'il ait choisi cet emplaçement; en effet, Sophie pourra rentrer dans la bibliothèque avec plus de discretion. 

Je traverse les rayons remplis tantôt de livres documentaires scientifiques, tantôt d'oeuvres de grands auteurs.

-Salut, dit Maxime quand j'arrive à sa hauteur.

-Salut, je lui réponds.

Il s'assied et me fait signe de l'imiter sur la chaises à côté de la sienne. Volontairement, je fais mine tant bien que mal de ne pas avoir remarqué son invitation et m'assied en face de lui. 

Il me regarde un moment. J'attends patiemment qu'il parle mais il a l'air décidé à garder de le silence. Il me fixe au point où je suis obligée de baisser les yeux tellement je suis mal à l'aise. Je prends alors, contre toutes attentes, la décision d'amorcer la conversation.

-Euh...de quoi voulais tu parler ?

-Parler ? Déjà ? Je voulais encore te regarder...

Je sens mon rythme cardiaque s'accélérer. Qu'est-ce que je fais là ? J'aurais du décliner son invitation. Je m'efforce de garder mon calme et lui réponds.

-Tu as dit que tu voulais parler. Alors maintenant, parle ou je m'en vais.

-Oh ça va. Tout de suite les menaces ! 

Je rêve ou je sens quelque chose frôler ma cuisse ?

-Je voulais parler de nous, Nathalie.

J'attape violament sa main sous la table et l'éloigne de ma jambe. 

Pour qui se prend-t-il ? Je sens d'abord la colère monter en moi. Je me rends compte qu'être en colère n'est peut-être pas la priorité quand je commence à avoir peur. Très peur. 

-Il n'y a jamais eu de nous. Et il n'y en aura jamais, je rajoute pour m'assurer qu'il a compris.

-Aller ! S'il te plaît Nathalie.

Malgrès la peur qui tétanise mes membres, la zone où il m'a touchée me brûle, gardant en mémoire le contact de sa main. 

Il se penche vers moi et me sussure.

-Tu me rends fou...

Je m'aprête à dégager sa main qui se met à remonter le long de ma cuisse mais soudain, plus rien. 

Impossible de bouger.  

J'entends mon coeur battre dans mes tempes et la vision de Maxime rapprochant son corps du mien devient presque floue.

Je sens sa main qui remonte, remonte, remonte.

Je n'arrive plus très bien à ressentir mes émotions. Je me rends vaguement compte que ce qu'il est en train de se passer est mal mais pas suffisament. 

Soudain, j'apperçois un silhouette traverser les rayonnages: Sophie. 

Maxime redscend alors sa main et finit par la dégager.

-Alizée, mauvaise nouvelle: mon père a découvert la tâche de vernis que tu avais faite la dernière fois chez moi. Il veut te voir immédiatment, explique Sophie. 

-Quelle tâch...

Mon état émotionnel est tellement déterrioré que j'ai bien failli ne pas me rappeller du plan. J'essaie alors de rattraper le coup.

-Oh non ! On est dans la merde ! J'arrive alors.

-Désolé Maxime, elle doit y aller, dit mon amie.

-Pas de soucis, fait-il, tout tranquille.


Toi, moi et la choseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant