PDV d'Alizée 13

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Tina m'aide à faire passer ma valise du côté extérieur du pas de la porte. 

Les parents de ma correspondante m'ont annoncé une nouvelle que j'ignore si je dois qualifiée de bonne ou de mauvaise: Sélina qui était censée nous accompagner à la gare tandis que Bernard amenait Thierry à son entraînement de basket, doit amener Alexia de toute urgence à l'hôpital pour voir un proche hospitalisé dans la nuit. Tina et moi devons donc aller à la gare seules.

Tina et moi franchissons la clôture de la maisonnette pendant que Moris nous adresse un salut par la fenêtre de sa chambre. Dès que Tina a le dos tourné, il me fait un clin d'œil. Je ne sais pas si ce geste me réjouis vraiment mais je lui rend quand même la pareil en souriant.

Je suis quand même contente d'avoir réalisé ma mission commando pour avoir parlé avec Moris. Quand je pense que sans lui, rien de tout cela ne serait arrivé et que je serais encore en train de fantasmer sur Thierry. Ses énigmes incompréhensibles m'ont quand même bien avancée. ça me fait presque de la peine que de savoir que je ne le reverrai sans doute jamais car pour cela il faudrait que je retourne faire un voyage linguistique chez Tina, mais je ne suis clairement pas prête pour ça. Mais après tout, la vie nous fait toujours des surprises. 

Pendant quelques minutes, Tina et moi marchons en direction de la gare. Je fais bien attention à ne pas l'approcher. J'espère qu'aucun épisode de genre de cette nuit ne se reproduira. C'est quand même tellement plus simple d'être en couple avec un garçon !

Je vois bien que Tina essaie de renouer le contact. Elle se met à ma hauteur sur le trottoir et tente de sa rapprocher de moi. J'esquive ces tentatives de mon mieux.

C'est un dimanche et il est tôt. La rue est quasiment déserte. Seuls quelques courageux ont osé se lever et sortir. La plupart sont des promeneurs de chiens et les autres ont certainement été contraints de se lever, pour travailler par exemple.

Tina me tend mon billet quand nous arrivons devant la gare, déserte elle aussi. 

Nous avons quelques minutes d'avance alors nous attendons sur le quai désert. Je fais de mon mieux pour éviter le regard de Tina. Aucune de nous ne parle. C'est super gênant.

La train arrive en gare. Je m'apprête à me diriger vers un wagon quand je croise par mégarde le regard de Tina. Mais putain Alizée, qu'est-ce que tu fous encore ? Porte tes couilles un moment donné. Parfois, ok, tu peux être lâche, mais pas maintenant, abuse pas. 

Tu as tort de l'ignorer. Regarde comme elle est belle. Au pire tu t'en bat les couilles, elle habite dans un autre pays. Si tu rentres dans ce train sans rien faire maintenant tu vas le regretter . Alizée...

Je fait volte-face.

-Tina ?

Elle me regarde avec incompréhension. Je prends une grande inspiration. 3...2...1. Je m'élance vers elle et dépose un baiser sur ses lèvres. 

Mon cœur bat à tout rompre. 

Tina me regarde. Ses lèvres m'appellent.

La chose, ou plutôt moi, en veux encore et vite. 

Heureusement, Tina s'approche de moi, pour cette fois m'embrasser avec fougue.

Je revis la scène de cette nuit mais en mieux. 

Mon corps tout entier brûle de désir. C'est tout ce que je sais tellement le reste est indescriptible. 

Nous finissons par nous éloigner car le train ne va pas tarder à partir. 

Je lui jette un dernier regard avant de monter à bord en tout en bénissant la petite voix qui m'a fait vivre la chose la plus extraordinaire de ma vie.



Toi, moi et la choseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant