En regardant les couleurs du jour qui se lève au loin, je me lève et m'adosse à une des colonne du porche.
-Alizée ?
-Oui ?
-J'ai une idée un peu foireuse...
-Vas-y toujours, de toutes façons au point où j'en suis, je soupire.
-Tu habites dans quelle région de France ?
-Ben enfaite j'habite en Suisse mais pas trop loin de la frontière. À Vallorbe.
-Vallorbe ? Attend je regarde où c'est.
-C'est juste très très perdu.
En attendant la fin des recherches de mon ami, je relève la tête et remarque un break blanc qui passe devant moi. Les gens sont fous de se lever si tôt.
-Ah ok, j'ai trouvé. ça devrait être faisable.
-Qu'est-ce qui devrait être faisable? je demande en me grattant la joue.
-Écoute, il t'est arrivé énormément de merdes ces temps-ci. ça ferait sans doute du bien de prendre en peu de recule pour tout le monde.
-ça, je te le fais pas dire, dis-je en levant la tête vers le plafond en signe de désespoir, dévoilant le béton écaillé du porche.
-Et si tu venais travailler avec nous à la ferme ? s'exclame-t-il.
-ça tombe à pic, reprend-t-il après mon silence, mon cousin s'est cassé la jambe en tombant d'une chaise quand il changeait une ampoule du coup il ne peut pas aider et mes parents cherche désespérément quiconque plus ou moins capable de marcher. On pourrait passer te prendre à la gare d'Yverdon-les-Bains !
Un instant, je souris, m'imaginant sous le soleil de la campagne, loin de Maxime ou de mon père Malheureusement, mon sourire s'efface bien trop vite.
-Tu oublies que je dois aller en cours...
-Ah oui, c'est vrai, vous n'avez pas comme nous encore deux semaines de vacances, fit-il déçu.
-Malheureusement, j'ajoute.
-Ben t'a qu'à sécher.
-Quoi ?
Ma voix résonne dans la quartier encore endormi.
-Mais t'es fou, je rajoute plus bas.
-Ben quoi ? Tu va pas me faire croire que tu comptais retourner à l'école.
-Bien sûre que si, tu crois quoi ?
-Et prendre le risque de laisser Maxime aller jusqu'au bout ?
Je me mords la lèvre.
-Ah juste, j'avais pas pensé à ça...
-Dans tous les cas, tu n'iras pas à l'école demain donc à deux ou trois jours près...tu as qu'à baratiner que tu avais la gastro ou la grippe, on te ramène dimanche soir et le tour est joué.
-Et tes parents, tu crois qu'il seront d'accord d'acceuillire une hors la loi sous leur toit ?
-"Hors la loi", il souffle, toujours les grands mots. Tu sais, ils veulent tellement une aide qu'il seraient prêts à accepter sans même se soucier de l'accord de ton père dans l'histoire.
-En même temps, ça, ça m'arrange.
Un frisson me traverse et je ferme mon anorak.
-Tu pourrais venir jusqu'à Yverdon-les-Bains doucoup ?
-Je n'ai rien du tout avec moi exepté une vielle veste et mon téléphone mais je devrais pouvoir me débrouiller.
-Okay, rendez-vous à huit heures, bonne chance.
Le bruit qui émmane du téléphone signifie que Morice a raccroché.
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Toi, moi et la chose
Teen FictionPendant un voyage linguistique en Allemagne, Alizée tombe follement amoureuse du frère de sa correspondante. Mais parviendra-t-elle à séduire un inconnu qui ne comprend pas un mot de ce qu'elle raconte avec comme seule arme son apparence ? Dans son...