PDV d'Alizée 12 (partie 1)

23 0 0
                                    

Tina semble être encore en plein sommeil tandis qu'elle est occupée à repartir l'eau bouillante entre deux tasses; la sienne et la mienne. Les autres boivent du café. Je ne vous cache pas que se lever de si tôt pour attraper le train après la plus grosse fête que je n'aie jamais faite n'est pas une sinécure. 

Les événements de la vielle me perturbent tous. Je me suis prise un râteau d'un personne dont j'ignorais le prénom pour par la suite qu'il y aie ce truc bizarre cette nuit. Et si je n'étais pas hétéro ? Est ce-que Tina est moi... ? Les pensées se bousculent dans mon esprit et je suis de plus en plus inquiète. Les images de Tina et moi dans le futur se succèdent. Quand je pense qu'elle va elle aussi venir à la maison. Rien qu'en imaginant le malaise, je préférerais que je ne la revoie jamais. Du calme Alizée. Du calme. Ne tire pas conclusions hâtives. Les accidents et les erreurs, ça arrive.

-Was wählst du (=que choisis-tu) ? demande Tina.

-Comment ça ? je demande paniquée car j'ai l'impression qu'elle lit dans mes pensées.

-Brötchen oder Getreide (= petit pain ou céréales) ?

-Ah euh... Brötchen bitte.

Je n'ai pas encore osé regarder Tina dans les yeux depuis ce matin. Je prends le petit pain de sa main en prenant bien soin de l'évitée et va m'asseoir à la table.

Une fois que toute les chaises sont remplies, les parents de Tina et Thierry discutent de la fête: les choses à faire ou celles à éviter la prochaine fois. 

Pendant que je tartine tranquillement mon bout de pain de beurre, un souvenir me revient soudainement en tête. Tu le fais déjà. Indirectement et sans t'en rendre compte mais tu le fais déjà. Merde! J'étais tellement obnubilée par Thierry et Tina que j'en ai oublié Moris. Même avec le recule minimal, je me rends compte du sens de sa phrase: c'est moi la fille dont Moris est amoureux. C'est pour ça qu'il m'a dit que quelqu'un ici était amoureux de moi ! Il faut absolument que mette les choses au clair avec lui. Le pauvre !

Après le repas, tandis que nous quittons la table pour aller se préparer, je me dirige vers la chambre d'ami. Je dois parler à Moris. Dans un bruit métallique, je referme la serrure derrière moi et ouvre la fenêtre. Je me glisse à l'extérieur après avoir vérifié que la voie est libre. Je préfère faire cette petite escapade dans la discrétion plutôt que de demander à tous le monde la permission d'aller voir Moris. C'est bien plus rapide et plus pratique pour avoir une discussion sérieuse et en privé avec Moris. 

Tina m'a déjà montré où il habite et par chance, où est sa chambre. Je ne peux risquer de sonner à la porte et de réveiller ses parents. Je suis beaucoup trop timide pour ça. 

Je longe donc discrètement son jardin pour atteindre la fenêtre de sa chambre. Par chance et malgré l'heure matinale, il est déjà réveillé. Ouf.

Je toque à la fenêtre pour l'appeler. Après quelques coups, il se retourne pour venir me voir, étonné. Il ouvre la vitre et demande.

-Salut Alizée, que me vaut ta visite ? On dirait que tu es pleine mission commando. Tu aurais pu sonner à la porte tu sais.

Je lui souris.

-Salut Moris, je voulais te parler.

-Ok, bah entre alors, dit-il en me montrant l'intérieur, et heureusement que ma chambre est au rez-de-chaussée et non au dixième étage. À moins que tu sois bonne en escalade. 

Sa chambre est tapissée de dizaine de poster de BD et un énorme fouillis règne dans toute la pièce. 

-Je vais juste me chercher un verre d'eau, dit-il sur le pas de la pièce. Tu veux boire quelque chose ?

-Comme toi volontier.

En l'attendant, j'observe les différents posters et images de sa chambre avant de remarquer un carde avec une photo de Tina et lui. Sur le cliché, Tina est morte de rire en faisant des oreilles de bouc à Moris tandis que ce dernier sourit fièrement.

Moris arrive alors avec deux verres d'eau, il m'en donne un pour s'asseoir sur le lit à mes côtés.

-Donc, tu voulais me dire quoi ? demande-t-il.

Ah oui, la mission. Merde. Je dois lui expliquer que je ne suis pas intéressée. Moris est mignon, mais seulement comme un ami. 





Toi, moi et la choseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant