PDV d'Alizée 14

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En faite, je sais que j'ai tellement de choses aux quelles réfléchir sur ma situation actuelle que je préfère plutôt ne penser à rien. Mon cerveau réfute la plupart de mes pensées, comme si il y a savait qu'il y avait trop d'informations à traiter. La seule chose dont je me rappelle, c'est de Tina. À sa seule évocation, je suis sur mon petit nuage alors je profite de rejouer la scène du baiser encore et encore. De temps en temps, je sens un petit courant de chaleur me traverser et la reste du temps je me rappelle à quel point c'était génial. Pourquoi me casser la tête à gâcher mon euphorie avec des pensées négatives alors que je peux simplement profiter ?

Ma tête est posée contre la vitre, faisant légèrement trembler mon champs de vision. Je regarde lassement les derniers bâtiments de Kassel défiler. Le jour se lève gentiment. Le ciel, gris jusqu'à mon départ commence à se teinter des couleurs de l'aurore.

Les sièges à carreaux rouges et bleus de mon compartiment  sont vides, comme la plus grande partie du train, faisant contradiction avec mon premier trajet. 

-Alizée ? demande quelqu'un qui a priori se trouve dans le couloir.

Je lève la tête.

-Maxime ? Salut. Qu'est-ce que tu fais là ?

Le garçon qui vient de la classe voisine sourit en dévoilant son appareil dentaire.

-Voyage linguistique organisé bébé, comme toi je suppose.

Je fronce les sourcils, un peu gênée et surprise. 

-Pourquoi tu m'appelles bébé ? On se connaît à peine.

Il caresse ses cheveux attachés en une longue queue de cheval noir et se laisse tomber sur le siège à côté du mien. 

-Pas besoin de connaître une fille pour qu'elle soit sexy. J'aime bien donner ce surnom aux jolies filles. 

Je n'en revient pas. C'est la première fois que je vois quelqu'un avec un comportement pareil. Je le connais à peine. En temps normal, j'aurais été flattée, mais en l'occurrence, je suis plutôt gênée. 

-J'ai cru comprendre que tu kiffais pas mal la petite blonde chez qui tu as séjourné. 

Une vague de peur me submerge. Il nous a vues. J'ai des visions cauchemardesques des visages effrayés appartenants aux autres élèves quand il leurs aura raconté ce qu'il a vu sur le quai. Ils n'ont pas vraiment plus l'habitude que moi de ce genres d'histoires mais quelques choses me dit qu'il vaut mieux que ça reste confidentiel un moment. Je ne sais pas si toutes les choses que j'ai ressenties ont un sens, mais on dirait bien que dorénavant, il sera plus difficile de concilier ma vie sociale et amoureuse.

-Mais n'hésite pas à me sonner si jamais il y aurait moyen toi et moi Nathalie.

 -Nathalie ?(NDA: pour Fanny :)

-Ouais je préfère Nathalie qu'Alizée comme blaz, ça te dérange pas j'espère ?

Bon, ok, il est vraiment chelou ce type. Je suis abasourdie devant son offre. Il veut qu'il se passe quelque chose ? Lui et moi ? Il est vraiment tombé sur la tête. Je ne lui ai jamais parlé avant aujourd'hui.

-Vas-y appelle comme tu veux, en revanche, pour ce qui de toi et moi, je décline. Je ne te connais même pas.

-Je peux t'appeler comme je veux ? Vraiment ? Tu vas regretter d'avoir dit ça ! Allé, comme je suis un bon garçon...

-Si j'étais toi je réfléchirais à deux fois avant de te qualifier ainsi, je le coupe pour le taquiner. 

Je me mets à le taquiner, oui, c'est bizarre. Mais je me rappelle vite de mon comportement et des ces effets ces derniers jours. En comparaison à tout ça, sympathiser avec Maxime me paraît banale. 

Il rit et fait mine de me taper en réaction.

-Allé, comme je suis un bon garçon... ou pas, tu peux annuler ton autorisation de te faire appeler comme je veux en me faisant un bisous, dit-il en me tendant sa joue.

Je trouve que Maxime n'est pas séduisant et une chose est sûre, même sur la joue je n'ai pas envie de lui faire un bisou. 

-Prépare déjà tes surnoms alors.



Toi, moi et la choseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant