❅ XXII ❅

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La nuit tombait lentement en cette soirée de printemps, les magasins fermaient plus tard, ce qui enchantait plusieurs jeunes adultes qui cherchaient à faire la fête. Les nuages se dissipaient afin de laisser l'astre lunaire de faire le travail qu'elle faisait depuis des millions d'années ; veiller sur ce monde. Elle brillait tellement que les astronomes peinaient à apercevoir les étoiles qui logeaient tout autour, et commençaient à se réunir pour discuter de ce phénomène. Elle était heureuse, tout simplement. N'avait-on pas le droit de montrer sa joie au monde entier ? Plus le temps passait, plus sa lumière se faisait importante jusqu'à en illuminé une pièce noire. Et c'était dans l'une de ses nombreuses pièces que ce trouvait une télévision allumée sans aucun téléspectateur. Non, celui dormait paisiblement sur un petit canapé en bout de lit, un filet de bave sortant de sa bouche entrouverte, le corps empaqueté dans un léger duvet. Les acteurs jouaient dans le vide, parlaient d'affaire entre le personnage principale et son père, l'entreprise te revient. Sur le lit, juste derrière, il y avait un corps froid sous une couverture. Des fils étaient branchés à son torse, sortant de son pyjama blanc, puis reliés à une machine qui ne faisait qu'une ligne verte sur un fond noir. Il n'y avait pas de pouls, pas de vie. Le son était coupé. Mais c'est pourtant ce même corps qui se mit à lentement émerger, jusqu'à finalement ouvrir des yeux fatigués. Le son de la série, portant pas fort, lui agressa directement l'ouïe, ce qui le fit grogner. Quel doux réveil.

A l'aide de ses deux mains, il s'assit sur le matelas puis lâcha un profond soupir. Son regard balaya la pièce, c'était une chambre d'hôpital. La fatigue, omnisciente en lui jusqu'au plus profond l'empêchait de paniqué. Ont-ils touché sa peau glacée ? Vu son cœur qui ne battait pas ? Ces questions se rangeaient dans un coin de sa tête au fur et à mesure qu'il pensait. Ses fins doigts vinrent alors s'aventurer sous son haut de pyjama afin de décoller ses fils, puis doucement, il se dressa sur ses pieds, juste devant la baie vitrée. Celle-ci donnait une vue sur l'une des plus grandes rues de la ville, et le Lune dominait ce paysage. Il ne la regarda que très peu, et sa clarté diminua. Puis, comme si le temps passait au ralentit, il se mit à faire quelques pas jusqu'à se pointer devant le canapé, où Taehyung dormait. Il éteignit l'écran, son ouïe dansa, et il passa une main dans la chevelure noire du jeune. Oui, c'était les mêmes. Après quelques minutes à l'avoir observé, il sortit de sa chambre dans un silence impérial.

Les minutes passaient, une heure. L'astre céleste n'était plus aussi beau, et les nuages apparaissaient. Une sensation de caresse dans les cheveux réveilla alors doucement le jeune homme, qui finalement, se leva d'un coup par la panique. Il ne sentait plus la présence de Yoongi ! Sa tête se tourna de tous les côtés, le lit, la salle de bain, les chaises, il n'était plus là. Il regarda dehors, le ciel était assez couvert, les étoiles disparaissaient. Sur le toit, fut la première pensée qu'il eut. Il n'en était pas sûr, il en était certains. Où pouvait-il être sinon ? Alors, dans le plus grand des silences, il se leva sur toute sa hauteur, mit en boule son plaid et partit à son tour de la chambre. Les couloirs étaient déserts, on entendait la mort chuchoter à certains endroits. Les deux mains jointes devant lui, se triturant les doigts et les lèvres, il mettait difficilement un pied devant l'autre à cause de cette ambiance. Elle l'effrayait, si bien qu'il était à se retourner trois fois en une seconde afin de vérifier qu'il n'y avait personne de louche qui le suivait. Même aux carrefours, il anticipait toujours quelque chose qui pouvait surgir de n'importe où. Les lumières automatiques ne changeaient rien, c'était même pire car elles le firent sursauter plus d'une fois. Puis à sa plus grande joie, il arriva enfin à l'ascenseur et y entra aussi vite qu'un bref éclair. Il soupira, puis lâcha un rire, il se faisait pitié à lui-même d'avoir peur de ce genre de chose.

— Je regarde un peu trop de film je crois... Se dit-il pour se convaincre que tout allait bien.

Dernier étage, une frayeur bleue lorsque les portes s'ouvrirent sur un infirmier, puis direction l'extérieur. Il connaissait malheureusement bien cet hôpital. Le toit était le lieu où il s'y rendait le plus lorsqu'il passait ses journées ici. Les directeurs avaient tout fait pour que ce soit un lieu agréable en plaçant des bancs, des arbres entourés de pierres blanches, les malades aimaient venir. Après une vingtaine de mètres à chercher, il le trouva enfin. Ce ne fut pas difficile, surtout quand ses cheveux blancs s'illuminaient grâce à la lumière de la Lune. Il était dos à lui, à une quinzaine de mètres. Il brillait tellement qu'on pouvait le comparer à un ange. Oui voilà, un ange tombé du ciel. Il s'approcha à pas de loup jusqu'à presque pouvoir l'entendre respirer. Son cœur battait si fort, il stressait étrangement.

❝𝐂𝐎𝐄𝐔𝐑 𝐃𝐄 𝐆𝐋𝐀𝐂𝐄❞ ʸᵒᵒᶰᵗᵃᵉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant