Chapitre 13: Les Larmes d'une enfant

188 14 2
                                    


Hey, exceptionnellement, je vais intervenir en début de chapitre, et non à la fin comme d'habitude. J'interviens ici pour que vous ayez en tête les derniers mots et phrases du chapitre quand vous aurez fini de le lire, et pas mes commentaires. En parlant de commentaires, j'aimerais bien que vous me disiez  ce que vous avez pensé de ce chapitre. C'est un chapitre important, pas tant pour l'histoire que moi. J'aimerais savoir si j'ai réussi à bien retranscrire les émotions de Lily. C'est sensé être un chapitre triste, très triste (en même temps vous avez vu le titre, je crois que vous vous en doutez). Au début je pensais que ce serait le chapitre le plus long du livre, puis je l'ai écrit et je me suis dit qu'il allait être assez court (trop court). Mais finalement il fait bien parti des plus longs chapitres ! Bon, je crois que j'ai dit tous ce que j'avais à dire; bonne lecture !

➿➿🔸➿➿

 Je me suis réveillée très, très (très) tôt. Un pressentiment, un spidersens ce qui n'avertit vraiment d'un danger, m'a fait me lever à 4h ce matin. Ce n'est pas un sentiment de danger, mais ça a l'air assez sombre. En voyant que je n'arriverai pas à me rendormir, je décide donc de me lever, me laver et m'habiller. Je passe mon jean et un T-shirt Stark Industry, trouvé au rez-de-chaussée. Je  sors de ma chambre au moment où mon spidersens, soudain s'affole. Le sol se met à trembler, ma bouteille, posée sur la table de nuit, tombe. Mon petit doigt d'araignée me dit qu'il faut que je sorte du bâtiment. J'attrape donc mon pull Disney  et je cours à l'extérieur. Je suis très vite rejointe  par Pepper Potts, puis par Nat, Rhodes, Bruce et le Captain, et enfin par Rocket et Thor. Pas besoin de regarder sur mon lancer les positions du vaisseau et de Carol étant donné qu'ils sont, l'un comme l'autre, juste au-dessus de nous. Tandis que je regarde le vaisseau se poser, sans vraiment savoir pourquoi, mon cœur se met  à battre à mille à l'heure, je tremble. La tension est palpable, tout le monde redoute, d'une certaine manière, de voir qui va sortir de ce vaisseau. Ou qui, au contraire, ne va pas en sortir. Captain Marvel, qui jusque-là nous  tournais le dos  se retourne et croise le regard de Captain America. Celui-ci lui répond à sa question silencieuse  d'un signe de la tête: elle a mené à bien sa mission. La porte du vaisseau s'ouvre. Je me revois soudain  devant la porte chez tante May et oncle Ben, attendant que mes parents reviennent. Devant la porte de l'hôpital, attendant que le médecin me donne des nouvelles de mon oncle. Je suis devant cette porte, attendant  que mon jumeau  revienne de l'espace. Mon jumeau, qui a toujours été à mes côtés, à  attendre derrière toutes ces portes. Qui est aujourd'hui de l'autre côté.

  Une femme bleue aide un Tony Stark bien mal-en-point à descendre du vaisseau. Je retiens mon souffle. Mais personne d'autre n'en sort. Pendant quelques secondes, le temps est comme arrêté. Puis Roger réagit et va aider Stark. Ils se parlent, je n'entends pas. J'ai vaguement conscience que Pepper a rejoint le Captain et  Ironman. Que Rocket est  avec la femme  bleu. Que tout le monde est rentré dans le bâtiment. 

Je ne sais combien de temps je suis restée là. Face à ce vaisseau  vide. J'étais paralysée. Incapable de faire quoique ce soit. Ce vaisseau a ouvert en moi une faille. Non, une gouffre. Un gouffre énorme, de la taille d'un frère. Je réalise soudain que je suis seule. Totalement, complètement, irrémédiablement seule. Toute seule. Je me sent vide, vide et minuscule. L'univers entier se dresse devant moi pour m'engloutir. Il se  referme sur moi, je ne peux plus respirer, je suis prise au piège. Et je crie. Un cri de désespoir, de souffrance et de colère. Une chose, comme une boule de feu enfle  dans mon ventre. Mes parents m'avaient  promis qu'ils rentreraient. Oncle Ben m'avait promis que tout irait bien. Peter m'avait promis que je ne serai jamais toute seule. Ils avaient promis. Peter,  tu m'avais promis.

« Tu m'avais promis !»

 Je l'ai hurlé. La colère a pris le dessus. Furieuse, j'arrache mon pendentif et le jette au loin de toutes mes forces. En le  maudissant, en maudissant  le vaisseau, en maudissant  Peter, mes parents, oncle Ben, Thanos, les Avengers, les pierres d'infinités, l'univers. Puis, à bout de force, je tombe à genoux. Et je pleure. Je laisse couler des larmes énormes, des larmes d'une enfant. Une enfant seule et perdue. Au bout d'un moment, je me lève pour  récupérer  mon pendentif. Plus tard, mon spidersens m'avertit qu'un Avengers sort du QG et vient vers moi.  Je  prends conscience que je ne sais pas combien de temps s'est écoulé  depuis l'atterrissage du vaisseau. Que je ne sais pas quelle heure il est ; qu'il fait jour. L'Avengers s'agenouille face à moi. Je lève les yeux et croise le regard de Natasha. Je sais qu'elle a remarqué mes lanceurs posés  à côté de moi et mon pendentif que ma main serre si fort que mes articulations ont blanchi. Elle se penche vers moi et me prend dans ses bras. Je lui rends son étreinte et lui murmure :

« Les promesses, ça ne vaut rien.

–Je sais, me souffle-t-elle en retour. Je sais. »

Elle sait. Je m'accroche à elle comme si elle était ma bouée de sauvetage. Comme si elle était  la dernière chose qui me raccroche au monde réel. Ce que, en un sens, elle est. Je sens qu'elle s'accroche à moi aussi. Je réalise qu'elle a aussi, comme moi, beaucoup perdu.  J'enfouis mon visage dans le creux de son cou. Comme je le faisait avec May pendant des années. Et comme je le faisais avant avec ma mère. Et, toutes les deux, on pleure. On  pleure en silence tout ce que nous avons perdu. Et tous ceux  qui  nous ont été pris. 

La perte d'un être cher est une chose terrible. Le deuil  se manifeste différemment selon les personnes. Mais tous ressentent  la solitude. Un vide. Personne ne peut comprendre ce que vous ressentez. Même si cette personne a vécu la même sorte de perte. Personne ne comprend jamais vraiment. Car personne n'est  vous. Lui était moi. Au début, du moins. Ça a changé,  tout change. Mais le monde continue de tourner. À notre insu, la plupart du temps.  Certains vont baisser les bras, mais pas moi. Pas nous. Je vais me  battre pour lui. Pour moi. Et pour la moitié restante de l'univers. Celle  qui, en vérité, n'a pas eu la bonne pioche. Il est plus facile d'être absent que d'avoir à subir  une absence. 

Je suis seule. Mais je ne le suis pas. 


-1135-

-1121- avant révision le 30/11/2022

TwinsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant