Fleur de Soie

Chapitre 9 : Lever le voile

2080 mots

Soudainement, la porte du local de danse s'ouvre dans un vacarme digne de notre maknae. À bout de souffle et visiblement paniqué, il nous observe avec confusion. Alors qu'il s'empresse vers nous, je remarque que Seokjin baisse à nouveau sa tête, observant sa sœur endormie.

- Que s'est-il passé? demande hâtivement celui qui vient arriver. Pourquoi faites-vous tous cette tête d'enterrement? Qu'y a-t-il de si urgent?

- Du calme, Kookie, tout est réglé, fait Hoseok afin de le calmer. Viens ici, nous allons t'expliquer.

Une fois que Jungkook est assis avec nous, fermant notre petit cercle, nous pouvons enfin répéter pour une dernière fois cette histoire sordide. Pendant ce temps, notre hyung reste aux côtés de sa sœur, surveillant patiemment son sommeil.

Hoseok débute le récit en expliquant ce qui a motivé Na-Yung à rester au studio. En fait, même si les garçons se sentaient épuisés, la jeune fille voulait pratiquer encore un peu afin de s'améliorer rapidement. De plus, elle tenait à attendre son frère ici, comme il lui avait promis d'aller la chercher une fois sa réunion avec moi et Yoongi terminée. Hoseok et Jimin, alors, n'y avaient rien vu de mal. Avant de la quitter, ils lui avaient laissé quelques couvertures au cas où une petite sieste serait bienvenue. La jeune fille les avait chaudement remerciés.

Ensuite, de ce que Na-Yung nous a raconté, vers 22h30, elle se serait sentie fatiguée et elle se serait préparée à roupiller dans le studio de danse. Tout en laissant la radio jouer afin de se faire bercer par les musiques classiques, la jeune fille aurait installé son recoin douillet et elle se serait endormie tranquillement. Or, brusquement, alors qu'elle était bien ancrée au pays des rêves, elle se serait réveillée en sursaut en se sentant bousculée. Elle qui dormait préalablement sur le côté était dorénavant sur le dos, tout à coup soumise à un homme qu'elle n'avait jamais vu auparavant. À peine avait-elle pris conscience de la situation qu'elle était réduite au silence par deux mains fortes qui serraient son cou. L'inconnu lui avait dit qu'il était employé par son patron pour lui faire du mal. Son intention était, évidemment, de la violer, car il tentait de la dévêtir. Na-Yung, sous l'adrénaline, se débattait furieusement. Heureusement, elle arrivait à tenir tête à l'intrus ; réussissant à causer une brèche dans son étreinte autour de son cou, la jeune fille avait eu l'occasion de pousser un cri assez fort pour pouvoir alerter quiconque se trouverait dans le couloir. Aussitôt, l'homme, pour la punir, vint serrer son cou encore plus solidement, plus déterminé que jamais à assouvir ses désirs.

Par chance, Yoongi, qui était parti de notre réunion, avait entendu le cri de détresse en atteignant la jonction des couloirs. Se fiant à ses instincts, il avait marché vers la porte menant au local de danse. Il était, heureusement, parvenu à interrompre la scène. À peine avait-il mis K.O. l'homme et vérifié l'état de Na-Yung que Yoongi s'était précipité à l'axe des couloirs et qu'il m'avait appelé frénétiquement. Entendant son cri désespéré, j'étais venu le rejoindre et j'avais constaté la terrible situation. Alors que Yoongi restait avec Na-Yung afin de veiller sur elle, j'étais parti chercher du renfort.

Or, pendant l'instant que j'étais absent, l'homme s'était remis des coups de Yoongi et il tentait de s'enfuir. Mon camarade ne l'a pas laissé faire et, à son tour, il s'était fait déjouer. Après avoir encaissé un coup dans le ventre et un autre au visage, le pauvre avait perdu connaissance. C'est pourquoi, lorsque j'étais arrivé sur les lieux avec Seokjin, que j'avais attaqué l'inconnu avec fureur, en colère qu'il ait fait du mal à des innocents, mais également en colère contre mon incapacité à prévenir cette tragédie. Après avoir réglé le compte à ce malfrat, j'avais passé le flambeau à mon hyung et j'étais parti en flèche chercher de l'aide. Il fut, curieusement, rapide de trouver des gardes de sécurité ; ceux-ci avaient été alertés qu'un individu s'était infiltré par effraction dans le bâtiment. En effet, un de leur collègue qui s'occupait des caméras de surveillance s'était fait attaquer et il avait donné l'alerte. C'est pourquoi les renforts avaient pu se mobiliser rapidement.