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Le week-end était passé à une vitesse folle. J'avais à peine eu le temps de profiter de mes amis qu'ils étaient déjà partis. Ils m'avaient attendu le lundi soir après mes cours pour se boire un dernier verre avant de filer.

J'étais épuisée, autant physiquement que mentalement. Ils m'avaient complètement vidée. Je n'avais pas l'habitude d'être collée à des gens toute la journée, de nature plutôt solitaire, j'appréciais de me retrouver avec moi-même. Mais ce n'était pas ce soir que j'allais pouvoir de caler dans mon canapé.

18 heures sonnait, et je partis aussi vite que les élèves. Il fallait que je rendre, et que je me prépare avant mon rendez-vous.

Je me pris à réfléchir à ce que j'allais porter ce soir pour faire bonne impression. Préférait-il les gens sophistiqués, ou serait-il plus impressionné par un style naturel et décontracté ? Il fallait que je me maquille pour cacher mon visage... mais pas trop non plus, il n'allait sûrement pas me prendre au sérieux.

Je m'arrêtai un instant, et je sentis le coin de ma bouche se contracter en un sourire. N'importe quoi. Ma tenue n'aurait aucune importance, je ne cherchais pas à le séduire, ni à ce qu'il m'apprécie particulièrement, c'était lui qui voulait me voir. Oui, mais si, quand même. J'essayai de faire taire ma petite voix intérieure. Je détestais cette tendance que j'avais à me préoccuper de l'image que je renvoyais.

Arrivée chez moi, je fonçai sous la douche, et me maquillai légèrement. Un jean et un top noir feraient l'affaire. L'adrénaline montait, et une sensation de vertige se faisait rapidement sentir. Calme-toi. Il me restait 20 minutes pour me détendre, et je décidai de me faire chauffer une tisane.

Ca faisait longtemps que je n'avais pas eu d'entrevue avec des inconnus, mais je reconnaissais le goût de l'angoisse

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Ca faisait longtemps que je n'avais pas eu d'entrevue avec des inconnus, mais je reconnaissais le goût de l'angoisse. Je me voyais déjà fébrile, devant lui, essayant inutilement de lire sur son visage, tentant de percer le mystère de ses pensées. Malgré toutes mes tentatives, je n'ai jamais réussi à comprendre les autres, à déceler leurs songes, ou à anticiper leurs intentions. L'être humain était pour moi une énigme, que j'avais cessé de chercher à percer. Non par manque d'envie, plus par désespoir : je n'aimais pas me retrouver en difficulté.

Une fois ma tisane bue, je me dirigeais, tourmentée, vers la porte, et pris le chemin du pub.

Personne. A vrai dire si, le pub était bondé, animé par des rires et des éclats de joie, mais il n'était pas là. Je remis la terre en question : et si je m'étais trompée de jour ? De lieu ? S'il s'était foutu de moi ? Et si j'avais mal comprit, et qu'il ne m'avait jamais proposé ce rendez-vous ?

Ma tête commençait à tourner, et je me sentie mal, seule, à la vue de tous, au beau milieu d'une foule pleine d'entrain. Je me décidai à attendre un peu plus loin, je le verrai bien arriver. S'il vient. J'entamais un mouvement pour me retourner lorsque je sentis une pression sur mon épaule. Mes yeux passèrent de la main qui avait initié ce contact au visage de son détenteur, et me sentis instantanément rougir.

ParenthèseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant