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Je les suivais, la tête baissée, honteuse de les avoir tous dérangés et m'aperçus rapidement qu'ils ne prenaient pas le bon chemin.

- Je suis venue par l'autre côté, osai-je d'une petite voix.

- On va chez moi, on prendra ma voiture pour te ramener, répondit-Ken.

Hugo s'arrêta à ma hauteur.

- Tu aurais pu me dire que tu étais occupé, je me serai démerdée.

Tout en parlant, je désignai les deux autres d'un signe de la tête.

- C'est eux qui ont voulu venir.

Je le regardai sans vraiment assimiler ce qu'il venait de me dire.

- Pour une raison de sécurité à ce qu'il parait, ajouta-t-il.

- C'est clair que ce ne sont pas tes petits bras qui vont me protéger, le raillai-je.

- Tu sais ce qu'ils te disent mes petits bras ?

Il m'attrapa par les épaule d'un bras et de sa main libre m'ébouriffa les cheveux.

- Arrête putain, t'es fou !

Je riais aux éclats et vis Mekra et Ken se retourner.

- J'aimerais rentrer, bougonna Ken.

Mon pas s'allongea pour les rejoindre. Ma cheville commençait sérieusement à tirer, mais je ne dis rien.

Deux minutes plus tard, nous étions déjà arrivés chez Ken. Son appartement était bruyant, enfumé, et pourtant il n'y avait presque personne : Doums, Framal et 2zer étaient assis sur un canapé au centre de la pièce, face à la télévision.

- Meeek ! fis Doums. Il faut que tu viennes mettre une raclée à ton frère, il est imbattable depuis ton départ.

Il avait une manette dans la main droite et l'agitait frénétiquement.

- 'Faut qu'on ramène le petit rat à l'hôtel, je lui apprendrai la vie après.

J'haussai un sourcil à l'entente du surnom.

- J'ai vraiment une gueule de rongeur ? glissai-je à Hugo.

Je pensais avoir parlé discrètement, mais tout le monde se retourna vers moi. Ken leva les yeux au ciel, Mekra eut un sourire moqueur, Doums et Framal s'esclaffèrent, quant à 2zer, il monta ses deux bras en couronne au-dessus de sa tête pour me mimer une danseuse. Ah.

Je sentis mes joues chauffer et fis mine de m'intéresser au carrelage de Ken. Celui-ci intervint auprès de Mekra.

- T'inquiète, je la ramène, Fram a apparemment besoin d'une bonne leçon.

Mekra jaugea Ken un instant, puis lui envoya un regard lourd de sous-entendu. Nul n'avait besoin de l'entendre parler pour comprendre l'avertissement muet de l'algérien. Ken répondit par un rapide hochement de tête et se tourna vers Hugo et moi.

- Je vous ramène tous les deux ou tu veux rester Hugo ?

- Je profiterai bien d'un taxi gratuit ! fit mon partenaire.

J'étais heureuse de ne pas me retrouvée seule avec Ken dans la voiture. Je m'approchais de la portière arrière, mais Ken me fit signe de monter à côté de lui.

- Je dépose Hugo avant, monte devant, avait-il répondu à mon interrogation silencieuse.

Je passai le trajet retournée vers le danseur pour lui parler de ma rencontre avec les filles.

ParenthèseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant