- 8 -

3.3K 150 9
                                    

J'avais besoin de courage pour affronter la capitale. Je n'étais en vacances que depuis deux jours, et je partais déjà sur Paris. Nous ne devions travailler la chorégraphie que dans deux jours, mais j'avais envie de m'imprégner des locaux. Et de le revoir. Même si ça avait été dur à admettre pour moi, j'avais beaucoup pensé à Ken durant la fin de l'année scolaire. J'avais même eu envie de me faire jolie, et avait opté pour une robe aujourd'hui. Un peu trop décolletée à mon goût, j'avais utilisé une épingle à nourrice pour la refermer un peu : la pudeur prenait quand même le dessus. Comme je craignais le froid du nord, j'avais enfilé une veste en laine. On ne sait jamais.

Quelqu'un était censé venir me chercher à la gare

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Quelqu'un était censé venir me chercher à la gare. Après 25 minutes d'attente, je ne voyais toujours aucun visage connu et me décidai à envoyer un message à Ken : je n'avais communiqué que par son biais.

« SOS, je suis perdue à la gare. »

Deux minutes plus tard, sa réponse arriva.

« Bouge pas, j'arrive. »

Super. Je vais encore devoir poireauter. Pour passer le temps, je me pris un café et observai les gens. Tous avaient l'air de savoir ce qu'ils faisaient, où ils allaient. Je trouvais fascinant de voir tous ces corps animés poursuivre leurs buts, apporter leur pierre à l'édifice. Tous sauf moi. Cette masse me ramena à ma solitude. Je n'avais rien accompli, pour qui que ce soit. Evidemment, il était difficile d'aider les gens quand on les évitait, mais ça ne m'empêchais pas de ressentir un vide profond.

Je fus tirer de mes songes par un homme qui se racla la gorge. Oh non.

- Bon tu viens ?

Et si. Mekra se tenait devant moi et ne semblait pas prêt à attendre que je finisse mon café.

- Je ne savais pas que c'était toi qui venais.

- Tu croyais voir Ken hein ? Ben non, il est avec sa femme.

Il insista sur le dernier mot pour être sûr que je comprenne bien le message. Je soupirai et me levai, embarquant mon café. Je profitai du trajet pour essayer de calmer la situation.

- Merci d'être venue, je ne voulais pas déranger Ken, ni Sarah, je ne savais juste pas qui prévenir. Je n'ai que son numéro.

Il leva un sourcil.

- Je te donnerai le mien, tu passeras par moi maintenant.

Je planifiai évidemment de ne pas suivre ses ordres.

- Qu'est-ce que j'ai fait concrètement pour que tu méfies de moi ?

Il me lança un regard noir.

ParenthèseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant