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5 jours avaient passés. 5 jours de travail acharné, à essayer de tirer le meilleur de chacun.

Ken arriva en fin de journée, comme à son habitude.

- J'adore, c'est vraiment l'esprit que je voulais.

Ambre et Eric se regardèrent, fiers comme des paons, cependant le visage de Ken le trahissait : il manquait d'enthousiasme.

- Mais... ? m'enquis-je.

Il me sourit, démasqué.

- Mais il manque quelque chose.

- Quoi ? demandèrent en cœur les chorégraphes.

Il me regarda un instant, hésitant. Je me décomposais. Il allait me virer du projet. Il s'était finalement rendu compte que j'allais bousiller son projet.

- Je sais que ça ne va pas te plaire, fit-il une main sur sa nuque.

- Vas-y, balance.

- Il manque un danseur. Ton pendant. Un mec un peu street. Un hip-hopper quoi.

Je me figeai. Eric jubilait.

- Je vois très bien la scène, un magnifique duo, des portées, ça va être sensuel, ça va être canonissime !

Je déglutis avec difficulté.

- Tu connais quelqu'un ? lui demanda Ambre.

- J'ai des idées, mais je suis ouvert à toute proposition.

Ambre et Eric prévoyaient déjà tous les changements nécessaires, la façon dont ils allaient modifier tel ou tel mouvement pour y inclure une autre personne, les moments d'ensemble... la moitié de la chorégraphie était déjà planifiée dans leur tête. Ils se mirent d'accord pour écrire toutes leurs idées pour demain avant de partir.

Je n'avais pas bougé. Ken m'interrogea du regard, je répondis par un sourire timide. J'essayais d'accepter ce changement soudain. Il fut le premier à rompre le silence.

- T'en es capable.

Je n'en étais pas si sûre.

- On a dansé ensemble, ajouta-t-il un sourire en coin.

J'ouvris la bouche et le referma. C'était vrai. J'avais beau me remémorer la scène, la tourner mille fois dans ma tête, je ne me souvenais pas avoir éprouvé une quelconque souffrance, ni même de gêne à son contact. C'était comme si... J'ai confiance en lui. Je grimaçai intérieurement.

Il attendait une réponse. Oui, mais c'était différent. Je ne pouvais pas lui l'avouer, j'avais déjà du mal à l'accepter. Je pris sur moi et lui décochai un autre sourire faux. Il n'était pas dupe. Il s'approcha de moi, rassurant.

- Ça ira, j'en suis persuadé.

Son téléphone sonna, il ne répondit pas. Il me fit signe de m'asseoir contre le miroir avec lui.

- Pourquoi tu paniques ?

La question était directe, je ne pouvais pas l'esquiver.

- Je n'aime pas qu'on me touche c'est tout, mais ça va le faire t'inquiète.

- Pourquoi ?

Je réfléchis un moment.

- Pour tout un tas de raisons.

ParenthèseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant