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J'avais perdu l'habitude de prendre mon temps. Après avoir pris un bon petit déjeuner, pris un bain, fait du tri dans les vêtements que j'avais apportés, je m'assis sur mon lit. Bon. Il fallait que je trouve une occupation constructive.

Mon ordinateur m'attendait sagement sur le bout de mon lit. Je savais qu'il fallait que je travaille, que je continue de préparer ma rentrée, mais je ne me sentais pas la force de le faire aujourd'hui. Je restai un temps à le regarder, cherchant de la motivation, comme s'il allait s'ouvrir et me sommer de travailler de lui-même. J'attendais un signe, quelque chose qui ferait taire ma flemme, mais rien ne se passa. Je soupirai résignée et détournai le regard.

Il était l'heure de manger, j'entrepris de me lever lorsque quelqu'un frappa à la porte.

- Oui ?

La porte s'ouvrit, et je vis trois personnes entrer dans la chambre. Ken était venu avec du renfort.

- On t'a ramené un grec, on s'est dit que tu allais avoir la dalle ! fit joyeusement 2zer.

Un grec ? Si j'ai faim ? Mon esprit se tournait vers Ken, et je rougis. Le tunisien se baissa et sortit d'un sac en plastique 4 cartons jaunes. Ah, un grec. Calme-toi Maëlle. Je sentis mes joues rougir un peu plus. Ken me fit un sourire entendu, 2zer quant à lui n'avait pas remarqué mes humeurs tant il était occupé à distribuer ses victuailles.

- J'espère que tu aimes ça, me demanda Mariana à côté de lui, on ne savait pas quoi te prendre.

- C'est parfait, j'allais justement sortir pour aller manger un truc !

Je passai le repas à le regarder le couple assis par terre, devant moi. Ils avaient l'air tellement heureux, comme s'ils avaient trouvé l'équilibre parfait entre leurs deux caractères. Ils ne dégoulinaient pas d'amour à outrance, ils se contentaient de la présence de l'autre, une parfaite symbiose sans aucun ajout superflu.

A la fin du repas, les garçons s'en allèrent. Avant de passer la porte, 2zer me lança :

- Je te confie Mariana, elle te tiendra compagnie !

Je lui souris.

Effectivement, Mariana était de bonne compagnie. Nous avions passé l'après-midi à parler, de sa vie avec 2zer, avec les garçons, de mon boulot à Grenoble, de nos projets pour le futur... elle m'avait raconté qu'elle travaillait en collaboration avec une petite marque de vêtement pour sortir sa propre collection. Je lui avais avoué je ne portais pas beaucoup d'intérêt à la façon dont je m'habillais, et lorsqu'elle jeta un coup d'œil aux vêtements que j'avais apportés avec moi, elle poussa un cri.

- No mames ! C'est pas possible ça, il va falloir faire quelque chose !

Elle se rua sur mon ordinateur et y ouvrit tout un tas de site dont je ne connaissais pas les noms. Deux heures plus tard, mon compte en banque avait fondu, nous avions commandé des tas d'articles qui devaient arrivés dans la semaine. Elle s'extasiait sur une paire de bottine quand on tambourina à la porte. Je m'écriai :

- Venez la récupérer, ma carte bleue va pleurer !

La porte s'ouvrit, et Sarah, furieuse, déboula. Elle avait la mâchoire contractée, les lèvres serrées, et soufflait du nez. Mais le plus choquant, c'était ses yeux. Ils étaient rouges, ses pupilles étaient complètement rentrées sur elles-mêmes, ce qui lui donnait un air terrifiant.

- Il est où ?

Mariana se leva et s'approcha d'elle.

- De qui tu parles ma chérie ?

ParenthèseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant