Parenthèse

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- Tu vas finir par t'installer ici, fis-je à Ken en guise de bonjour avant de l'embrasser.

Il avait encore passé la soirée dans ma chambre. La nuit avait été aussi douce que la dernière fois, même si beaucoup plus animée. Je l'observai, profitant de ne l'avoir que pour moi.

- En parlant de ça, commença Ken.

Aïe, je ne le sentais pas ce coup là. Il soupira avant de reprendre.

- Sarah m'a appelé hier, elle rentre ce soir, elle veut parler.

- Oh.

C'est tout ce que j'avais trouvé à répondre. Je n'étais évidemment pas jalouse, mais j'aurais aimé passer encore plus de temps avec lui. Si si, tu es jalouse Maëlle. L'important c'est qu'il soit heureux. Ma conscience ricana sous mon nez.

Il passa son pouce sur mes lèvres avant d'y poser sa bouche.

- Allez, file sous la douche, dernière journée au studio pour toi !

Je lui souris aussi sincèrement que possible et m'exécutai. Je tirai partie de ce moment de détente pour me raisonner. Il ne se passait rien avec lui. A part tous ces moments de tendresse. Oui, mais ça n'était rien. Juste un petit crochet en dehors des limites, un jeu agréable, c'était tout.

Je n'avais pas le droit d'être jalouse, il était avec Sarah, et je le savais. Le contrat était implicite, mais je l'avais accepté sans broncher. Je m'étais jetée dans la gueule du loup en pleine conscience, j'avais attendu qu'il me croque les bras ouverts, aussi il était hors de question que je me laisse abattre. 

Une fois la voiture garée devant le studio, il passa sa main sur ma nuque.

- Ce midi je viens te chercher, on va essayer des tenues pour toi avec Elisa et Mariana.

- Tu ne m'avais pas prévenu.

- Je te préviens là. A plus tard.

Son ton était ferme, beaucoup trop froid. Je ne comprenais pas son changement de comportement mais ne bronchai pas, et partis rejoindre Ambre et Hugo. 

Quatre heures plus tard, je me retrouvais devant la salle à attendre Ken. C'était la dernière fois que je venais ici, et je ressentais déjà la nostalgie de ce moment. 

 La voiture du brun arriva en trombe et il se pencha pour ouvrir avant de s'adresser à moi.

- Désolé je suis à la bourre, j'avais des affaires à régler.

Je lançai un dernier regard à la salle avant de monter dans la voiture. Il avait l'air tendu, ses yeux plissés et ses sourcils froncés le trahissaient.

- Ça va ? osai-je d'une petite voix.

Il hocha la tête d'un coup sec.

- Il y a un problème ? insistai-je.

- Non.

Ça voix était rauque. Je me mordis la lèvre.

- Ken...

- Ça va je te dis, ça ne te concerne pas.

Il ne mit pas longtemps à se garer devant un immeuble. Une fois le moteur éteint, il resta immobile. Je n'osai plus bouger. Il prit ma main et la posa sur sa joue. Ce geste me fit sourire, à ce moment précis, c'était lui l'enfant. Il avait besoin de réconfort, et je ne me fis pas prier pour lui en donner.