Sa voix était calme mais son ton, son visage, tout son corps étaient menaçants. Sarah tourna les talons et emmena Eric avec lui. Je me sentais terriblement mal d'être la cause de tout ce bordel.
- Je suis désolée... Nek vraiment je te jure, je suis dés...
- Arrête Maëlle, t'y es pour rien, me défendit mon partenaire. Ton corps n'est pas fait pour se défoncer autant, c'était inévitable vu le rythme qu'on avait.
Ken soupira et demanda à Hugo et Ambre de fermer la salle et de déposer les clés chez lui. Je me levai difficilement et il s'approcha de moi, me tendant une main. Je pris appui sur son bras pour m'aider à marcher et sans que je comprenne ce qui m'arrivait, mon pied gauche quitta le sol et je me retrouvai dans ses bras.
- Lâche moi c'est bon, je peux marcher.
- Moins tu en fais, plus vite tu y retournes, se justifia-t-il.
- Je sais faire du cloche-pied. Repose-moi ! ajoutai-je voyant qu'il ne comptait pas me laisser marcher.
- Tu préfères aller dans les bras d'Hugo ?
Sa remarque aurait pu être drôle si elle n'avait pas été teintée de dégoût. Je ne sus quoi répondre et lui fis une moue désolée. Il me posa difficilement dans sa voiture et s'installa sur le siège conducteur.
- Mets ta ceinture, soupira-t-il.
Sa remarque me réveilla et, honteuse, je me rendis compte que j'avais les yeux rivés sur lui. Il démarra et se concentra sur la route, toujours énervé. Le silence pesant était dur à supporter, c'est pourquoi je décidai de le rompre.
- Tu es en colère ?
- Oui.
Ça ne m'avançait pas, évidemment qu'il était agacé, on ne voyait que ça.
- Je suis désolée...
- Je ne suis pas en colère contre toi.
Il s'arrêta là, me laissant consternée. Mon air surpris le fit réagir.
- Je n'aurais pas dû vous mettre autant de pression, ça ma faute ce qui est arrivé.
Chaton. Il avait l'air sincère, et le sérieux de son visage me fit l'effet d'un couteau dans le cœur. J'avais envie de le prendre dans mes bras, de m'imprégner de sa culpabilité pour l'en libérer.
- Pourquoi tu me regardes comme ça ?
- Pourquoi tu te fais autant de mal ?
Ce fut à son tour d'être surpris. Je m'expliquai.
- Tu ne peux pas te blâmer pour tout ce qu'il se passe, Sarah, ça, fis-je en montrant ma cheville, parfois il faut juste accepter que la route n'est une ligne droite et sûre.
En parlant je compris le problème : c'était un maniaque du contrôle. Toutes ses attitudes, ses exigences, ses réactions convergeaient en ce point : il vivait tous les imprévus comme des affronts.
- Tu sais que tu ne peux pas tout contrôler ? Le monde ne va pas s'arrêter si tu laisses les choses aller.
- Je sais.
- On dirait que tu as peur de lâcher prise. Tu cogites toujours, tu analyses tout, comme si tu pouvais contrer ce qui t'arrive, et ce qui arrive aux autres. Mais c'est impossible, fis-je en secouant ma tête.
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Parenthèse
Fanfiction"Ta façon de danser reflète ton âme, tu es quelqu'un de bien Maëlle."