Parenthèse

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Je m'étais réveillée dans ses bras le dimanche, signe annonciateur de la journée que j'avais passée en sa compagnie. Nous avions traîné dans son appartement jusque très tard, à parler de lui, de ses projets, des gars et leur relation, je m'étais beaucoup confiée sur mes problèmes de sociabilisation, et il s'était livré une fois de plus sur sa relation avec Sarah.

Ça ne me faisait pas mal, je ne pouvais pas être jalouse de leur couple tant il était bancal. Je savais que Ken ne s'y retrouvait pas. Étrangement, je ressentais de la peine pour lui, il méritait d'être heureux. Je ne les jugeais pas, leur histoire était la leur, j'essayais juste d'être l'oreille dont il avait besoin, et de lui apporter le réconfort qu'il demandait silencieusement.

Nous avions profité de tous nos instants de tendresse, nos câlins, nos caresses, mais il était déjà temps pour moi de rentrer.

- Tu es sûre que tu ne veux pas rester ?

- Je bosse demain. Et puis le label paie ma chambre d'hôtel, autant que je sois dedans !

Ma remarque lui décocha un sourire.

- Je te ramène.

Sa voiture était garée devant l'hôtel. Lentement, je débouclai ma ceinture et me retournai vers lui.

- Je t'accompagne.

- Il ne vaut mieux pas, sinon tu vas rester, et je ne vais pas me reposer !

Il fit la moue avant de m'embrasser.

- Alors je te vois demain.

- Ça y est, tu t'es décidé à repasser ?

- Allez casse-toi, m'ignora-t-il.

Je lui tirai la langue avant de m'éclipser. Il était déjà 21 heures, le week-end était passé à une vitesse folle. J'enfilai ma nuisette et allai me brosser les dents. Je me dirigeais vers mon lit quand trois coups secs résonnèrent dans le silence de la chambre. Je n'eus même pas le temps de réagir que Ken entra et se dirigea vers moi. Il me jaugeait des pieds à la tête et son regard graveleux me fit soupirer.

- Je ne suis pas mécontent d'avoir changé d'avis, fit-il dans un sourire mutin. 

- Allez, viens, mais je te préviens, ce soir je dors !

Je m'installai sous la couette, rapidement rejointe par mon visiteur qui se colla contre moi.

- Tu m'en veux ? chuchota-t-il à mon oreille.

Ma réponse ne se fit pas attendre, je me retournai pour lui faire face, pris son visage entre mes mains et l'embrassai tendrement.

- Je préfère ça.

Il plaça sa main sur ma taille et s'assoupit rapidement. Finalement je n'avais rien à craindre de lui ce soir. Je collai mon nez à ses cheveux, cherchant à m'imprégner de son odeur et finis par trouver le sommeil.

Le lendemain fut plus difficile, j'avais l'impression d'avoir à peine fermé les yeux que le réveil sonnait déjà. J'entendis Ken grogner pendant que je cherchais désespérément à éteindre ce supplice auditif.

Je trouvai enfin mon portable et l'éteins dans un dernier sursaut d'énergie. Il fallait que je me lève. Mais je suis trop bien ici ! Il fallait que je me lève pour le projet, les entraînements étaient presque bouclés, c'était l'avant dernière fois que nous répétions en studio. Cette pensée provoqua un regain de courage, et je me levai, déterminée. Cependant Ken n'était pas du même avis, il enserra ma taille de son bras et me tira vers lui.

- Eh, je suis pas un doudou !

- A peine, me répondit-il la tête dans l'oreiller.

Il tourna son visage vers moi et me fit un petit sourire peu réveillé. Dès les premières lueurs du matin cet homme était beau comme un dieu. Ça ne lui arrivait jamais d'arrêter d'être sexy ? Je lui fis un petit bisou sur la joue et me leva fissa avant qu'il n'ait pu me rattraper. Il grogna encore.