Le tournage avait été plus court que prévu, aussi je m'étais octroyée une dernière journée complète à Paris avant de retourner chez moi.
Après avoir quitté l'équipe à l'entrepôt, j'étais rentrée à l'hôtel, épuisée par la charge émotionnelle de cette journée. Il m'avait fallu une dizaine de minutes pour m'endormir d'un sommeil profond.
Je m'étais réveillée sur les coups de 8 heures le lendemain, mais n'avais pu me résoudre à me lever tout de suite, si bien que je m'étais rendormie jusqu'à midi.
Je grognai en me frottant le visage, culpabilisant de ne pas m'être levée plus tôt. C'était ma dernière journée à Paris et je voulais en profiter. Je n'avais pas vraiment eu le temps de visiter la capitale pendant mon séjour, à l'exception du chemin que j'avais emprunté maintes fois entre l'hôtel et le studio. Je m'habillai en vitesse et zappai le petit déjeuner au profit d'une longue balade et d'un sandwich sur les quais.
J'arpentais les rues pendant des heures, contemplant l'architectures des vieux bâtiments, les cafés typiques tout droit sortis d'un film, ces vieux pavés foulés par des dizaines de passant, majoritairement des touristes asiatiques qui commentaient chaque mur, chaque porte, chaque fenêtre, se prenant en photo avec de grands sourires forcés pour montrer au monde qu'ils avaient exploré et colonisé la capitale française.
Je croisais sur mon chemin un nombre incalculable de vendeurs à la sauvette, au sourire charmeur, prêts à tout pour vous vendre une réplique de la Tour Eiffel, et qui avaient leur petit succès auprès de ces mêmes touristes qui s'arrêtaient inlassablement pour ramener chez eux un petit bout de vacances.
Je voyais beaucoup de couples, main dans la main, à étaler leur bonheur sans le faire exprès, images de papier glacé qui prenaient vie aux yeux de tous, et qui accentuaient cette sensation de se retrouver dans un film français un peu cliché, une comédie à l'eau de rose.
Je me sentais apaisée lorsque je retournai à l'hôtel, d'avoir pu enfin mettre de côté Maëlle pour me concentrer sur le monde alentour. Ces dernières semaines, tout tournait autour du clip, de la chorégraphie, de nos performances, et j'avais l'impression de me trouver dans l'œil du cyclone, au cœur des problèmes, au centre de leur attention.
C'était une pensée purement égocentrique, probablement due au fait que je ne voyais les choses que par mes propres sensations, mais cette idée d'avoir été le pivot de tous ses événements, aussi subjective soit-elle, avait exercé une pression sur moi que je ressentais pleinement, maintenant que c'était terminé.
Mon portable vibra et un message de Mariana s'afficha :
« J'arriiiive ! Je t'ai trouvé une tenue pour ce soir, tu vas être en bombe ! »
Je souris intérieurement à la lecture du message. Elle m'avait supplié, fidèle à elle-même, de lui laisser carte blanche pour un relooking, en vue de la soirée d'au-revoir de ce soir. L'idée que c'était probablement la dernière fois que je les revoyais tous me fit un pincement au cœur, et je décidai de chasser cette pensée en regroupant tous mes produits beauté sur mon lit.
Le choix était limité, Mariana n'aurait pas une grande marge de manœuvre en ce qui concernait le maquillage, et je me félicitais intérieurement de ne jamais avoir vraiment fourni ma petite trousse : une bébé crème, un mascara, un fard brun, un blush légèrement rosé, tirant ver les orange, et deux tubes de rouges à lèvres : un rose poudré peu pigmenté, et un rouge pour les chorégraphies qui s'y prêtaient.
Elle arriva en forme, une housse de vêtement à la main, elle enserra l'autre autour de mon cou avant de claquer un bisou sur ma joue.
- Alors, prête pour ce soir ?
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Parenthèse
Fanfiction"Ta façon de danser reflète ton âme, tu es quelqu'un de bien Maëlle."