A l'entrée des souterrains du C.I.S.I, au nord du Dashgaïh.
*•*•*•*
Spoty le sentait mal, et pas seulement parce que l'odeur s'échappant de l'entrée était nauséabonde. Comme l'avait prédit Stéphane, la sorcière-fantôme, un garde était bien posté devant la porte menant aux souterrains.
Son énergie, faible et d'un marron fade, était similaire à celle des autres sorciers du C.I.S.I. sous la coupe du Néant et de Guillaume. Spoty les remarqua à l'instant même où il posait le pied à l'intérieur de la chaumière de Feuille d'Automne et un frisson lui parcourut l'échine.
Cependant, faible ou pas, le sorcier constituait un obstacle à l'entrée dans les souterrains, obstacle dont il fallait se débarrasser au plus vite. Le temps était compté.
— Qu'est-ce qu'on fait ? murmura-t-il à l'oreille de Cahan.
Ce dernier posa un doigt sur sa bouche pour le faire taire et s'avança jusqu'à sa cible d'une démarche agile et silencieuse.
— Dyha ! lança-t-il devant le nez du garde qui eut un mouvement de recul.
Il ne l'avait pas vu venir, les yeux rivés sur Zed et Spoty restés à l'entrée.
— Halte ! Que venez-vous faire ici ? Possédez-vous une invitation ?
De là où il était, Spoty retint un rire. Une invitation pour pénétrer dans les souterrains de la mort ? En voilà une bonne.
Mais Cahan ne s'émut pas du langage du garde. À la place, il se transforma puis entreprit d'articuler en détachant chaque son un mot que ni Zed ni Spoty n'avaient déjà entendu. Cela ressemblait à quelque chose comme « ariamnémoyk ».
Ce n'était pas du sircien, Zed en était persuadé. Ce n'était pas non plus du krusivmi car Spoty, dans l'espoir de rassasier sa soif de savoir, avait lu des ouvrages entiers dans cette langue et jamais n'avait-il rencontré de telles sonorités.
Ariamnémoyk. A-ri-a-mné-moyk.
— Que faites-vous ? demanda le garde, confus. Je ne comprends pas.
Moi non plus, eut envie de répondre Spoty, sa curiosité attisée par le comportement singulier de Cahan. Mais il se retint, de peur de le perturber, et comprit alors ce que le sorcier nomade entreprenait.
Les yeux du garde devinrent vitreux. Il se faisait hypnotiser.
— Maintenant, bouchez-vous les oreilles ! ordonna Cahan sans se retourner.
Le garde, encore lucide, voulut se protéger aussi mais le nomade fut plus réactif et lui emprisonna ses bras dans ses mains musclées. Le garde poussa un cri de rage.
— À nous deux, sourit Cahan dans sa barbe.
Il frappa dans ses mains et un nuage de poussière rose pâle apparut.
Une odeur colorée de confiseries envahit l'espace et Spoty retroussa son nez. Le sucré l'avait toujours écœuré.
Cahan lâcha les mains du garde puis l'accompagna dans une position assise au sol. Celui-ci n'émit aucune sorte de résistance, un sourire niais collé aux lèvres. Spoty et Zed s'approchèrent à pas de loup.
— On te laisse là, mon vieux, conclut Cahan. Mes potes et moi on a quelques affaires à régler là-dessous et ensuite on s'en va. Promis, ce sera pas long.
Le garde hocha vaguement la tête et répondit d'une voix distante :
— Fais-toi plaisir, Jérémy, y'a plein de nouveaux cadavres à l'intérieur. Tu devrais te régaler.
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Jusqu'à ce que le Soleil réduise tout en cendres
Fantasy/!\ Ceci est un deuxième tome. Afin d'apprécier l'histoire au mieux, il faut lire le premier (JL) d'abord. /!\ Tout a disparu derrière la Lune. Le soleil, la chaleur, la lumière... disparus. Tout ce qui était source de vie n'est plus. Avec l'éveil d...