Chapitre 8 - D'un cataclysme et d'un lasso de feu

102 17 67
                                    

Quelque part dans les terres du C.I.S.I.

*•*•*•*

Des frissons parcoururent l'échine de Lumia. Malgré la quasi obscurité, cette étoile sombre l'avait hypnotisée. Mais ce n'était pas la seule modification dans le paysage du C.I.S.I qui la surprit. Autour de la chaumière de Feuille d'Automne se dressaient des dizaines de répliques plus ou moins bien réalisées.

Entre ces constructions de fortune, elle crut distinguer quelques mouvements. Sûrement les allers et venues de sorciers, pensa-t-elle. Mais malgré les théories toutes moins rationnelles les unes que les autres qu'elle tentait d'établir, rien ne semblait pouvoir justifier un tel chamboulement du mode de vie des sorciers du nord. S'ils vivaient sous terre, c'était pour de bonnes raison. Ce que la jeune fille avait devant les yeux n'était plus le C.I.S.I. Ajouté à cela, une aura peu rassurante se dégageait du spectacle qu'elle avait sous les yeux et laissait entrevoir les pires possibilités. Lumia frissonna.

— Par tous les dieux... souffla-t-elle.

D'un geste instinctif, elle se tourna vers l'endroit d'où elle venait pour mesurer l'approche de ses amis. Lorsqu'au bout d'une trop courte minute ils entrèrent dans son champ de vision, elle distingua le froncement des sourcils de Zed qui devait sûrement analyser sa réaction à elle.

— Soleil, où que tu sois, implora-t-elle, aide-moi. Aide-le, aide-nous à supporter un tel... cataclysme.

Heïna arriva à sa hauteur, mains sur les hanches, et planta son regard acéré sur le dôme.

— L'étoile noircie, constata-t-elle.

— Tu crois que c'est ce que je crois ? demanda Lumia dans un filet de voix.

La sorcière fronça les sourcils, se tourna vers son interlocutrice puis replongea ses iris grises sur la plaine.

— J'ai bien peur que oui.

— De quoi avez-vous peur ? pépia Spoty en les rejoignant.

Il semblait avoir retrouvé sa bonne humeur mais enfila très vite son masque de concentration et de réflexion lorsqu'il perçut l'angoisse et le choc de ses amies. Il se douta que quelque chose clochait et vit ses doutes se confirmer lorsqu'il distingua des flux sorciers dans la plaine. À la surface. 

— Depuis quand vivent-ils dehors ? s'offusqua-t-il.

— Certainement depuis qu'ils ne vivent plus dans les souterrains, railla Zed qui rejoignit en dernier le petit groupe à la lisière de la forêt. Quoique la population entière ne peut tenir dans ces... taudis.

Cahan observait le tout l'air serein, comme un chasseur repérant le terrain, décidant de la meilleure stratégie pour cueillir sa proie. Mais alors qu'il s'avançait pour rejoindre le cabanon branlant le plus proche, une déflagration à sa gauche l'obligea à bondir en arrière.

— Ils nous attaquent ! s'outra Lumia.

Certes, elle avait consciemment fait le choix d'abandonner son royaume et ne s'attendait pas à une haie d'honneur pour son retour. Mais un « Dyha » cordial aurait été plus bienvenu qu'une démonstration de force.

Heïna et Zed s'étaient transformés, et incarnaient désormais deux porteurs de Mars prêts à toutes les éventualités. D'un commun accord, ils dématérialisèrent leurs corps énergétiques qui partirent à la rencontre de ceux qui avaient osé s'en prendre à des enfants de leur peuple.

Deux garçonnets en posture de combat leur faisaient face. L'air grave, ils semblaient programmés pour s'en prendre à toute chose qui se mouvrait hors de la forêt. Ils devaient occuper le statut de garde, déduisit Cahan alors qu'Heïna lançait une première attaque.

Jusqu'à ce que le Soleil réduise tout en cendresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant