Chapitre 27: Partie 1

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Alix avait enfin fini de m'initier à tout ce qu'elle savait et il était temps maintenant pour moi de partir après ces 2 mois dans cette église. Gomy, Laurent et moi rassemblions nos affaires pour prendre la route en fin de soirée. Je proposai à Alix de nous accompagner dans notre quête mais celle-ci refusa de peur de redevenir complètement un démon. Elle nous aida donc à préparer nos affaires et me prépara un petit sac avec un crucifix en bois et de l'eau bénite.

Il était maintenant temps de partir à la poursuite de la vouivre. Après les adieux, les conseils et mises en garde d'Alix, nous partions en direction des marais pour trouver cette créature.
Ce qui m'étonnait le plus c'était qu'à notre sortie du champ de protection du bouclier qui entourait l'église aucun démon n'avait attaqué, alors qu'Alix disait qu'ils nous observaient. Attendaient-ils le moment de faiblesse ? Avaient-ils pris peur face à mes entraînements ?
Arrivés près du marais à deux pas de l'église ou nous étions précédemment, nous redoublions d'attention afin de trouver un signe même petit de la présence de notre cible. Nous étions dans les buissons face à un lac assez boueux et il y avait beaucoup de faunes et de flores différentes. Nous étions toujours dans la forêt humaine, et nous redoutions l'arrivée d'un humain, mais à cette heure les présences humaines se faisaient rares. Soudain, nous vîmes du remous dans l'eau pas celui d'un poisson mais celui d'une grosse créature. La vouivre allait enfin se montrer. Nous étions attentifs, prêts à attaquer dès qu'elle serait en position de faiblesse. Je vis une tête de serpent sortir de l'eau puis le corps pour enfin se poser sur le bord du lac. Cette créature était un mélange de serpent et de chauve-souris. Elle avait un corps pour ramper et des ailes pour voler, ce qui la faisait ressembler étrangement à un dragon. Sur son front une pierre rouge brillait et réfléchissait les derniers rayons de soleil, c'était l'escarboucle. Avec la pénombre j'avais du mal à percevoir les couleurs de ses écailles, pour moi elles étaient rouges.
Crachait-elle du feu ? Les humains avaient-ils connaissance de cette bête dans leur forêt ? Sûrement pas, pour eux ce ne devrait être qu'un mythe, une créature imaginaire comme nous. Je ne connaissais pas vraiment les humains, celle qui s'y connaissait le mieux était ma mère qui avait vécu auprès d'eux pendant environ seize ans. Elle n'en parlait pas souvent mais ne les dénigrait pas pour autant puisque mon grand-père en était un.

C'était le moment idéal pour attaquer car la créature venait de s'étendre sur la zone d'herbe juste à côté de nous. Je me dirigeai lentement vers elle mais elle releva la tête à une vitesse affolante me regardant, il avait une ouïe très développée. Je mis mes mains en avant et reculai lentement, je sentais la peur en moi. Il fallait que je trouve une solution et vite ! Je pris mon envol et c'était au premier battement d'ailes qu'il lança un jet de feu que j'avais évité de justesse. Au moins nous étions fixés, il crachait du feu. Je m'élevai dans le ciel et il me suivait, une chance pour moi qu'il était assez lent alors que dans l'eau il se débrouillait à la perfection. Je devais trouver un moyen de lui dérober son escarboucle.
Le point faible d'une créature type feu et eau était une créature type glace ou eau. Cependant, l'eau n'allait pas être efficace car c'était son environnement, sa maison. Il fallait donc une créature type glace. La glace le gèlerait, je pourrais ainsi récupérer son escarboucle assez facilement. Comment aillais-je faire ?
J'imaginai donc un dragon blanc cracheur de glace qui pourrait bien m'aider dans ma situation de poursuite. Quand soudain, une lueur m'entoura et quand celle-ci fut dissipée, j'étais devenu ce même dragon que j'avais imaginé auparavant. J'avais enfin acquis un nouveau don: la métamorphose. Sauf que mon dragon blanc avait en réalité une aile noire comme moi. Gomy et Laurent après avoir étaient éblouis par la lueur m'entourant, avaient fait un pas en arrière en voyant ma métamorphose. La vouivre me suivait toujours, je m'arrêtai et me retournai vers lui crachant à mon tour un jet de glace sur lui. Elle se glaça et commença à perdre de l'altitude, je fonçai droit sur elle, me glissai sous son ventre et ralentis sa chute. Gomy et Laurent accoururent vers moi me félicitant pour ma métamorphose et qu'ils avaient trouvé ça fascinant et génial. Comment allais-je faire pour retrouver mon corps ?
Gomy me proposa de refaire la même chose que pour prendre la forme du dragon blanc. Il disait que si ça avait marché dans ce sens, ça marcherai dans l'autre. J'imaginais donc mon corps et je retrouvai mon physique sans douleur et sans difficulté. Tout cela toujours accompagné d'une lueur. J'avais donc compris comment marchait mon nouveau don.
Je pris une flèche de mon arc et la plantai dans le crâne de la vouivre pour extraire l'escarboucle. Je plaçai une pierre de la même forme que Laurent avait soigneusement taillé pendant mon combat. Puis avec Laurent nous poussions avec difficulté le corps de la vouivre dans le lac pour que son corps puisse dégeler tranquillement. Ainsi aucuns humains ne trouveraient son corps à l'aube.
Nous reprenions donc la route vers la forêt magique pour trouver le magicien qui nous donnera la lyre d'Orphée.

La route n'était pas très longue jusque la demeure du sorcier. Quand, on eut franchi la forêt enchanté quelque chose me dérangea. En effet, nous étions le soir mais aucune lumière, aucune lune à l'horizon, le ciel était noir. Les ténèbres avaient envahi notre monde mais surtout le monde humain et les dieux ne faisaient plus leurs travails. Cela allait être très gênant, et il ne fallait pas que les humains apprennent notre existence. Ils allaient bien trouver une explication scientifique comme ils le faisaient à chaque fois. Comme ce qu'ils appellent les « éclipses » en réalité ce n'était que les deux frères et sœurs qui se disputaient provoquant une petite dérégulation. Lorsqu'ils pensaient naïvement que la nature créait leurs quatre saisons alors que c'était bien les elfes qui se chargeaient de ça. Le plus dur pour eux était ce qu'ils appelaient « les cauchemars », si il savait ce qu'il se passait réellement. Les démons passaient des nuits à s'introduire chez eux, les manipulant avec leurs pouvoirs pour qu'ils aient peur. Ma mère me racontait souvent ces petites légendes humaines qu'elle avait découvertes autrement en apprenant sa véritable identité. Malgré mon fort caractère, mon âge et mon esprit positif j'avais extrêmement peur et étais très angoissé sous ce ciel noir. Néanmoins il ne fallait plus tarder, si le ciel était ainsi c'était que les enfers prenaient le dessus, commençaient à dominer notre monde. Je me ressaisissais et rassurai Gomy et Laurent. Le temps était maintenant compté.
Nous nous pressions donc de rejoindre la maison du sorcier.

La fille papillon [Tome 2] / TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant