Chapitre 34

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Gomy et moi décidions de rentrer dans ce palais. Le hall d'entrée était seulement éclairé par quelques lanternes qui faisaient danser sur les murs les ombres des flammes. Cette pièce éclairée par une lumière terne faisait apparaître quelques fresques folkloriques des dieux mais aussi des gravures en bas des murs faites de formes et de courbes qui s'accordaient parfaitement au reste de la pièce. Face à la porte d'entrée se trouvait un énorme escalier de pierre blanche. Vu de dehors on n'aurait jamais imaginé que ce bâtiment avait un étage. Des deux côtés de l'entrée se trouvaient deux autres portes. Je ne savais ni quoi cherché ni sur qui j'allais tomber, l'immensité de ce palais me faisait décidément perdre tous mes moyens.

— Mélody ! Ne te laisse pas déstabiliser par une pièce ! Tu as connu pire que ça !

— J'avais oublié que tu ressentais les émotions des gens !, rigolais-je à moitié.

— Ressaisis-toi bon sang ! Respires et fait ce qu'Alix t'a appris. C'est le stresse qui te fait perdre ton sang froid !

— Oui tu as surement raison cependant je suis un peu perdue, je ne sais pas ce qu'on cherche au juste.

— On va d'abord essayer de trouver où se cachent les détenus et on avisera par la suite. Pour l'instant calme toi et essaie de demander à ta mère où ils se trouvent.

— Ils m'ont déjà dit qu'ils ne savaient pas que c'était surement dans une sorte de sous-sol.

— Alors calme-toi pendant que je cherche une porte ou un endroit secret pour y accéder.

Je fermai les yeux pendant quelques secondes, me concentrant sur les crépitements des lanternes, le bruit des ailes de Gomy frappant l'air de la pièce, respirant l'air frais de la pièce, pris le temps de sentir l'odeur de la pierre et du bois qui brûlait avec les flammes. Soudain je sentis une odeur très familière que j'avais connue durant mon enfance. Je rouvris les yeux pour apercevoir Gomy devant une porte en bois qui se trouvait sous l'escalier.

— Je pense avoir trouvé le passage menant à tes parents, me dit-il.

— Oui et moi je sens son odeur !

— Un autre don ?, me demanda-t-il en penchant sa petite tête vers la droite.

— Je pense, parce que l'odeur me parait assez lointaine mais je la reconnaîtrais entre mille ! Cette odeur était sur mes doudous !

— Alors ne tardons pas et allons-y !, dit-il en m'entraînant dans les escaliers.

Nous nous trouvions maintenant dans une sorte de grotte avec des cellules taillées dedans. Nous trouvions à l'intérieur de nombreuses créatures, fées, dieux, déesses qui étaient enfermées derrière une grosse grille noire incassable. Je suivis son odeur à la trace pour arriver sur la dernière cellule. C'était là que je la vis recroquevillée dans un coin dans les bras de mon père. Elle avait une très mauvaise mine comme si elle n'avait pas dormi depuis plusieurs jours. Quand elle entendit mes pas, elle leva la tête et se précipita vers moi me tendant les bras à travers les barreaux.

— Ma fille, ma Mélody !, pleurait-elle immédiatement.

Sa voix était toute tremblante tellement elle était submergée par la joie. Je me rapprochai des barreaux et la serra dans mes bras comme je le pouvais. Elle m'avait tellement manquée que les larmes me montaient aux yeux. Mon père vînt à côté de nous pour m'essuyer ces larmes et me rassurer, me disant aussi des mots doux qui me faisaient pleurer encore plus. Ma mère se mit à son tour à pleurer submergée par ces retrouvailles. Nous avions tellement de chose à rattraper, tellement de choses à se dire, à se raconter.

La fille papillon [Tome 2] / TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant