Chapitre 29

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Le soleil n'était pas encore levé, mais il fallait à tout pris ranger le campement pour reprendre notre chemin car il ne fallait absolument pas croiser d'humains. Nous n'avions plus le temps de traîner, car le temps dans la forêt enchantée c'était dégradé, et devenait de plus en plus angoissant. Nous commencions à ranger nos affaires et partions pour enfin traverser la forêt humaine.

Elle était très peu différente de la nôtre à quelques exceptions près. Les arbres, l'herbe; toute la verdure étaient moins verdoyante que la nôtre. Les arbres étaient plus d'un vert bouteille alors que les notre étaient d'un vert pomme presque idéal. Dans leur forêt il y avait beaucoup moins de créatures. La nôtre à chaque recoins, on pouvait trouver une créature magique qui se reposait, mangeait, buvait ou même marchait devant nous. Ici, il n'y avait que très peu d'animaux. Il y avait des créatures volantes passant de temps à autres ou des êtres à 4 pattes avec de grandes cornes en bois sur le crâne et leurs petits ou leurs femelles qui étaient assez rare de croiser. Gomy m'expliqua que c'était des oiseaux, des cerfs et des biches. Cependant, ils avaient beaucoup plus de créatures miniatures que Gomy appelait: des insectes. Le temps chez eux était toujours aussi sombre et angoissant. Il fallait se dépêcher !

Nous commencions à marcher entre les arbres en suivant Gomy qui connaissait très bien cette forêt. Nous étions tous angoissés à l'idée de croiser des humains. Quand soudain, ce que nous redoutions, arriva. Devant nous se dressait un groupe d'hommes armes à la main, des armes qui n'existaient pas dans notre monde. En quelques secondes, l'un d'entre eux prit peur et tira un coup dans notre direction. Malheureusement Laurent fut touché par un projectile que nous n'avions pas du tout vu passer. Nous étions paniqués, Gomy m'ordonna donc d'essayer de soigner Laurent tandis qu'il s'occupait de ces barbares. Oui, des barbares car ces hommes n'avait même pas pris la peine de discuter comme dans notre monde, non il avait tiré de suite.

Laurent était couché à terre et était touché à la cuisse mais perdait énormément de sang. J'essayais de faire aller mes pouvoirs, mais rien n'y faisait, la blessure était trop profonde et causait beaucoup de dégâts dans sa cuisse. Quand j'essayais de le guérir, je ne soignais qu'une partie de l'ouverture que le projectile avait faite, et non l'hémorragie interne qu'elle avait provoquée. Je commençais à paniquer, les larmes coulaient sur mes joues et Laurent mit sa main sur ma joue pour l'essuyer. Il m'adressa quelques mots:

— Ne t'inquiète pas pour moi Mélody ! Je sais à présent que ce sont mes dernières minutes avec toi... J'ai été ravie de servir aux côtés de ta famille et à tes côtés. Tu es une fille formidable et courageuse comme ta mère. Tu lui ressemble tellement. Tu me fais penser à ma petite sœur. Elle était aussi déterminée, courageuse et attachante que toi. J'aurais aimé assister jusqu'au bout à cette guerre, te protéger jusqu'au bout. Je suis désolé Mélody, je n'ai pas était à la hauteur pour cette mission, dit-il les larmes aux yeux se retenant de crier dû à la douleur.

— Non Laurent ! Ne dit pas ça ! Nous allons trouver comme toujours une solution pour te sauver, et tu pourras nous suivre jusqu'au bout !, répondis-je sanglotant.

— Non Mélody, dit-il d'une voie très faible, j'ai vu l'Helhest, c'est donc finit pour moi. Merci pour tout, soufflait-il ces dernières paroles.

Et ses yeux se fermèrent, il était mort; dans mes bras. Les larmes et un cri de tristesse m'échappèrent. La colère contre ces hommes était plus grande que n'importe quelle insulte. Gomy se tourna vers moi arrêtant pendant un instant de contrôler les émotions du groupe d'assassins. En enlevant un bras du dessous du corps de Laurent je le tendis vers le groupe et cria "Sommeil", avant de les voir tous tomber au sol. J'avais maintenant des pouvoirs et cela m'était sorti naturellement. Gomy contrôla donc mes émotions car ma tristesse et ma colère avait déteint sur mon aile. Gomy avec son pouvoir essayait de me calmer. Quand il eut réussi après de longues minutes éprouvantes pour lui, Gomy se précipita vers moi me demandant ce qu'il c'était passé. Je lui expliquai que je n'avais pas réussi à sauver Laurent car c'était une blessure trop complexe et profonde pour moi. J'avais essayé mais je n'avais réussi qu'à reboucher une partie de la blessure sans soigner l'hémorragie interne lui expliquais-je entre mes sanglots.

Je suppliais Gomy de faire quelque chose, mais il me dit qu'on ne pouvait pas ressusciter un mort. Je lui demandai quelles étaient les armes qu'ils avaient et il m'expliqua que c'était des fusils de chasse. Il me demanda ensuite ce que Laurent m'avait dit avant de mourir car quelque chose l'intriguait: on ne pouvait pas mourir aussi rapidement d'une blessure par balle. Je lui racontai alors tout avec en prime beaucoup de larmes et sanglots, mais quand j'eus prononcé le mot "Helhest" il m'arrêta.

— Helhest ? Tu en es sûre ?, me dit-il.

— Oui pourquoi ?

— Il l'a vu ou entendu ?

— Il l'a vu je crois... Pourquoi ces questions sur ça ?

— Parce que l'Helhest est le cheval des enfers. C'est un cheval fantôme à 3 jambes monté par la mort. Quiconque le voit ou l'entend meurt. Ils peuvent mourir d'un accident, une maladie mais le fait de le voir ou entendre conduit forcément au décès.

— Il a donc dû le voir avant de croiser les humains ?, demandais-je entre deux larmes.

— Oui c'est possible, répondit Gomy.

— Pourquoi ne pas nous avoir prévenus alors ?, l'interrogeais-je. Nous aurions pu faire quelque chose !

— Parce qu'il savait qu'on ne pourrait rien faire pour lui, il ne voulait pas t'inquiéter Mélody, me rassura-t-il.

Je le pris une dernière fois dans mes bras. Ce centaure avait veillé sur toute ma famille. Recueillit par ma grand-mère, il avait suivi ma mère et me protégeais depuis le début, j'avais grandis à ses côtés. C'était tellement horrible comme situation. Enfin, Gomy me demanda de le lâcher car l'Helhest monté par la mort devait reprendre son corps pour l'emmener avec lui. Je me levai et regardai son corps disparaître sous les rayons de soleil qui illuminaient son poil soyeux, lui donnant des reflets dorés. Je restais planté devant l'herbe où reposait son corps pendant quelques secondes perdue dans mes pensées avant que Gomy me ramène à la réalité. Il fallait maintenant s'occuper des humains qui étaient endormis à même le sol. Il fallait leur effacer la mémoire et en un petit sort cela serait fait.

Nous reprenions donc la route quelques minutes plus tard en volant; les paroles de Laurent en tête, repassant en boucle cette scène horrible. Nous étions très bouleversés par cette perte, surtout moi. J'avertis donc ma mère par télépathie de ce tragique accident, et elle fut aussi bouleversée que moi. Nous devions néanmoins faire notre deuil car nous étions presque arrivés, d'après Gomy, à la forêt de l'hiver. La guerre n'était pas finie. Et je la gagnerais ! Pour Laurent ! En son honneur.

La fille papillon [Tome 2] / TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant