Chapitre 27: partie 2

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Durant notre route, nous devions constamment nous cacher pour ne pas être repéré par les créatures maléfiques qui passaient au-dessus de nos têtes. Je ne savais pas ce qu'elles faisaient, hantée les humains ou commencer à s'installer parmi eux ou continuer de kidnapper des créatures magiques puissantes. Nous continuions notre route le regard toujours porté vers le ciel à l'affut de tout danger. C'était quand un craquement de bois retentit dans mon dos que je pris mon arc en main tirant ma flèche derrière moi. Gomy se cachait dans mes cheveux et Laurent était prêt à attaquer. Les bruits se faisaient plus forts et plus nombreux mais étaient très légers. Quand j'aperçus plein de petits yeux jaunes au loin qui se rapprochaient de nous dangereusement. Ce n'était absolument pas des lucioles mais bien des chimpayas. Des petites bêtes couvertes d'épines sur le dos, marchant sur deux pattes le plus souvent. Ils avaient d'énormes yeux jaunes malgré leurs petites tailles mais avaient le même pouvoir que Gomy manipuler les sentiments et surtout mes visions. C'était quand ils furent tous près de moi que je commençais à avoir mal à la tête essayant de reculer difficilement en tenant ma tête. Laurent me soutenait me demandant ce qu'il m'arrivait mais je n'eus pas le temps de lui expliquer qu'ils étaient déjà dans ma tête. Ils me parlaient tous en même temps, jouaient avec mes visions et mes pensées. Ils me torturaient l'esprit et je devais réagir très vite avant que ma deuxième aile ne devienne noire. Je ne pouvais pas prendre mon envol car les démons dans le ciel risqueraient de me remarquer. Les voix dans ma tête se faisaient plus fortes, ma vision se troublait et la colère prenait place. Laurent me chuchotait des paroles que je ne parvenais même pas à entendre, j'avais entendu « attention à ton aile elle commence à devenir noire ». Je devais absolument réagir, je n'avais pas la force de prendre l'eau sacrée ou le crucifix dans mon sac et l'escarboucle en projetant une lumière aveuglante ne ferait qu'attirer d'autres démons. J'essayais de faire difficilement le vide dans ma tête, m'imaginais des choses paisibles et de respirer et les voix s'étouffèrent. Quand j'ouvris les yeux j'étais assise à terre entouré de ces chimpayas alors que mes amis étaient en retrait ne pouvant rien faire. Laurent avait essayé de me sauver mais l'un d'eux lui avait fait voir les pires horreurs en prenant possession de lui. J'avais enfin une idée, je commençai à battre fortement des ailes devant moi pour les faire reculer. Un d'eux avait essayé de m'envoyer ses épines mais mon bouclier les avait arrêtées. Les petites créatures commençaient à s'envoler au loin dans la forêt et je courus vers Laurent pour l'aider à son tour. Après tout le monde en sécurité, nous devions reprendre la route.

Quelques minutes plus tard, nous étions devant une grande maison très ancienne faite de pierres grises et beiges abimées par le temps. Derrière le toit j'apercevais une tour ronde avec un toit en forme de cône noir. Sur le côté droit de la maison un rosier grimpant avait tracé son chemin entre les pierres et les fenêtres et donnait de la gaieté à la maison avec sa jolie couleur rose. De plus un grand et splendide balcon en bois se dressait au-dessus de la porte d'entrée. Je m'approchai de la porte d'entrée et toquai.
Un homme assez grand munit d'un manteau à capuche bleu avec de beaux dessins argentés m'ouvrit. Je ne pouvais pas décrire son visage à cause de sa capuche, j'apercevais seulement ses yeux qui projetaient une lueur bleue turquoise. (média)

Après avoir fait les présentations et avoir expliqué au sorcier le pourquoi de notre venue. Il nous fit entrer et assoir dans son salon à la décoration très ancienne.

— Ma petite avant de te lancer dans une invocation. Sais-tu l'histoire d'Orphée et sa lyre ?, me demanda le sorcier sans dévoiler son visage.

— Pas du tout, je n'ai entendu que de brèves histoires sur celui-ci.

— Alors je vais t'expliquer, Orphée aimait follement une jeune femme prénommée Eurydice. Celle-ci avait pour habitude d'allait se baigner dans un fleuve en compagnie des naïades. Un berger les épiant depuis plusieurs jours leurs fit des avances. Elles les refusèrent mais il les poursuivit, Eurydice se fit mordre par un serpent mortel et décéda dans les minutes qui suivirent. Orphée ne supportant pas la mort de sa bien-aimée décida d'aller la chercher en enfer. Orphée avait reçu une lyre à sept cordes par Apollon. Étant fils d'une Muse, Orphée décida de leur rendre hommage en ajoutant deux cordes à sa lyre symbolisant les neuf muses. Orphée avait un don pour la musique et il charma les enfers tout entier y compris Perséphone. Perséphone ébahie par son courage et son amour prit la décision de renvoyer Orphée et sa bien-aimée dans le monde des mortels. Seulement, il y avait une condition ! Ne jamais se retourner avant leur arrivée dans ce monde ! Ce qu'il a malheureusement fait. Eurydice fut aspirée par les enfers, laissant Orphée seul dans son désespoir.
C'est pourquoi la lyre d'Orphée et si unique et te servira dans ta quête en enfer. Une lyre comporte cinq à huit cordes au maximum, ici il y en a neuf ce qui la rend spéciale.

J'étais moi-même charmée par cette histoire. La fin était tragique mais elle était remplie d'émotions et d'amour.
Le magicien m'expliqua que nous allions invoquer Orphée pour qu'il nous donne sa lyre si précieuse. Je redoutais quand même ce moment puisque comme le disait le sorcier cette lyre était unique et il devait donc y être très attaché.
Le sorcier bougea quelques meubles et fit un cercle de poudre blanche sur le sol. Seul lui sera à l'intérieur de ce cercle, nous ne serions que des spectateurs.
Il commença à invoquer:

"Je t'invoque toi Orphée
Qui a su charmer
Les enfers tout entiers
Avec tes notes profondes
Nous voulons ta lyre
pour sauver le monde."

Un homme apparut devant le sorcier un peu transparent tel un fantôme. Ils parlèrent dans une langue étrangère sûrement du grec ancien. Et il lui donna la lyre un peu à contre cœur. Gomy l'avait senti puisqu'il ressentait aussi les émotions des personnes y compris les morts. Le magicien nous donna la lyre à neuf cordes et nous invita à nous reposer chez lui avant de reprendre la route vers le Cap Ténare en Laconie.

La fille papillon [Tome 2] / TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant