Chapitre 35

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Reparti dans le hall de ce magnifique bâtiment de pierres blanches, il se retourna face à moi :

— Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Si tu veux que tout le monde soit sauvé tu dois te rallier à ma cause, me dit-il d'un ton sévère.

— Jamais ! Pourquoi ferais-je ça ?, demandais-je.

— Et bien tout simplement pour sauver tes parents.

— A quoi je vous servirai ?, essayais-je de comprendre.

— Tu as un grand nombre de dons et d'énormes pouvoirs d'une telle force que tu pourrais me battre.

— Merci pour le compliment mais vous savez qu'ici je suis inutile ! Mes pouvoirs ne marchent pas !, lui rappelais-je.

— Oui exact ! Mais c'est moi qui ait jeté un sort aux Enfers pour justement que les créatures que je garde et toi ne puissiez pas vous défendre, je peux l'enlever.

— Et que faire après ça ?

— Nous gouvernerons sur le monde magique !

— Vous êtes dingue ! Dans ce cas rien ne sert de rejoindre votre camp !, affirmais-je.

En effet, si je rejoignais son camp d'un côté il était vrai que j'allais libérer mes parents mais d'un autre je deviendrai diabolique. De plus, gouverner le monde magique avec ce tyran ne me plaisait gère car je décevrai mes parents d'être devenue un monstre. De plus, rien ne me disait qu'il n'allait rien leur faire après que je sois devenue diabolique. J'étais du bon côté et je voulais y rester. Je décidai de changer de sujet, mais ce n'était peut-être pas la meilleure idée que j'avais eu car il commençait à me manipuler.

— Vu ton jeune âge, tu dois avoir des parents. Où sont les tiens ?, lui demandais-je toujours sur mes gardes.

— Je les ai envoyés dans l'endroit le plus sombre des Enfers !, dit-il suivit d'un rire diabolique qui laissait apparaître ses dents blanches.

— Tu as envoyé tes propres parents au Tartare ?, choquais-je.

— Bien sûr que oui sinon ils m'auraient empêché de faire tout ça. Tu connais bien les Enfers, remarquait-il.

— Oui Gomy m'a expliqué sur le chemin.

— Ah ce traître ! Il mériterait un tout autre châtiment que toutes les créatures de ce monde ont subi de ma part pour m'avoir trahi ! disait-il avec une once de dégoût dans la voix.

Il continuait de marmonner des injures de plus en plus violentes les unes que les autres. A ces mots j'eus un frisson dans tout mon corps face à cette violence. J'étais vraiment devant le Diable ! Il avait fait du mal à ses propres parents, comment pouvait-on ? Après avoir fini de pester sur Gomy, il se mit face à moi et renchérit sur le même sujet avec une idée derrière la tête.

— Et toi tes parents ? Tu ne les détestes pas après tout ce qu'ils t'ont fait ?

— Comment les détester ? Pourquoi ? Que m'ont-ils fait pour que je puisse les détester ?, l'interrogeais-je.

— Justement rien ! N'es-tu pas en colère contre eux ?

— Pourquoi ?, demandais-je toujours intriguée par où il voulait en venir.

— Ils ont été si longtemps absents ! Ils ont raté tellement de choses dans ton apprentissage ! Tes anniversaires, tes joies, tes peines. Ils n'ont jamais été là pour t'épauler, pour te remonter le moral, te soigner les blessures physiques ou morales. Tu as du te débrouiller seule si jeune. Comment ne pas leur en vouloir ? Tu n'as pas eu une enfance facile, tu es plus forte que tu ne le crois et ce n'est pas grâce à tes parents. C'est grâce à toi ! Et seulement toi ! Tu ne dois rien à tes parents !

Il s'était arrêté de parler voyant qu'il avait touché le point sensible. Les larmes coulaient désormais sur mes joues sans que je ne puisse les arrêter. J'avais beaucoup souffert de l'absence de mes parents et il le savait et il jouait avec ça pour me manipuler. Je me sentais à ce moment perdue, je ne savais plus comment réagir, seule la tristesse prenait possession de moi. Gomy n'était même plus là pour m'aider car celui-ci était resté avec mes parents. C'était maintenant mon combat.

Face à mon silence, cet homme ailé continuait son discours sur mes parents pour provoquer en moi quelque chose. Il continuait de parler, de rabaisser mes parents, de remettre en cause leurs rôles, de me monter que ce n'était pas grâce à eux que j'étais devenue la fille que j'étais. La colère prenait donc possession de moi après la tristesse. C'était quand je vus un large sourire sur ses lèvres que je compris ce qu'il se passait. Quand je levai les yeux vers mes ailes, l'aile blanche qu'il me restait n'était maintenant plus qu'à moitié blanche. La peur me prit donc il fallait que je fasse quelque chose ! Je me rappelai donc de tous les pouvoirs et atouts que je possédais et je mis en pratique les consignes d'Alix. Sans que je puisse commencer une séance de respiration, je fus projetée contre l'énorme escalier de l'entrée. Il m'avait frappée au visage, c'était quand je passai ma main sur ma lèvre inférieure que je constatai qu'il ne m'avait pas loupée. Comment était-ce possible ? C'est là que je constatai que mon bouclier n'avait plus aucun effet. Je n'avais même pas remarqué qu'il n'allait plus quand ce monstre avait essayé d'étrangler ma mère et qu'il m'avait maintenue contre le mur. Il fallait à tout prix que je trouve une solution car il se rapprochait dangereusement de moi. Je décidai d'appliquer une autre tactique : la vérité et la provocation. Je pris mon envol pour l'éviter un minimum, néanmoins il avait aussi des ailes. Il me suivit dans mon élan pour se retrouver face à moi planant dans cette gigantesque pièce.

— Si mes parents ont été si absents c'est entièrement de ta faute ! Pourquoi me faire subir ça ? Tu manques d'affection et d'attention ? Tu veux que le monde entier te porte de l'attention, tout cela parce que tes parents ont aussi été absents ? C'est tellement pathétique !

J'avais touché la corde sensible ! Il s'énervait à son tour et fou de rage il me poursuivit. Je virevoltai dans toutes les pièces de cette immense demeure sans pouvoir les admirer. Je ne pouvais même pas les décrire tellement j'allais vite. Il fallait que je trouve un moyen de me sortir de là ! Mes pouvoirs et dons ne marchant plus il fallait que je combatte avec des objets et mes mains. Je me souvins des cours d'Alix avec mon arc, c'était la solution. Mon arc était toujours dans son étui accroché à mon dos. Je le sortis de sa pochette ainsi qu'une flèche et m'arrêta dans une des pièces. Trop occupé à l'attendre je n'avais toujours pas prêté attention à la décoration. Il ne tarda pas à arriver et je n'avais pas attendu une seconde pour lui lancer ma flèche dans l'épaule.

— C'est comme ça que tu comptes me tuer ?, m'annonçait-il.

Il retira la flèche de son épaule pour la laisser tomber sur le sol. Je lui lançai une deuxième puis une troisième mais il les enlevait avec une telle facilité que je laissai tomber l'arc. Il n'avait aucun effet puisque sa peau se régénérait à une vitesse fulgurante. Je décidai donc de me battre sans armes. Je me dirigeai vers lui et lui mit mon poing dans le visage à mon tour. Il atterrit contre un mur de la pièce et tomba à terre. Mon regard était maintenant plongé dans le vide et le regard interrogateur de cette créature était posé sur moi. J'avais eu une vision de mon enfance et j'étais choquée par ce que je venais de découvrir.

La fille papillon [Tome 2] / TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant