partie 19

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Mya Amélie Diagne

Il faisait 6 h 35 quand j'avais ouvert les yeux. Je ne supportais pas ces lieux, ce lit et cette odeur nauséabonde qui se dégageait dans cette clinique.

Tout me dégoûtait, ma vie, ma famille, tout, je vous dis.

Cela faisait maintenant 5 jours depuis que j'y été admise. 5 jours que je pleurais en silence mon échec. Oui mon échec, car j'ai encore une fois échoué, je n'avais pas pu mourir.

J'aurais voulu y périr et me réveiller en enfer, plutôt que de devoir supporter encore ce monstre qui me sert de père.

D'après le médecin, j'avais eu de la chance, mais moi, je me considère comme une personne maudite.

On me dit que Dieu m'avait, une fois de plus, donné une chance.

Foutaises !

Il n'avait fait que prolonger mon enfer. Il voulait que je souffre encore, qu'on me torture.

Je ne comprenais pas le comportement de notre seigneur envers moi, quand je l'implorais pour qu'il me protège, il restait sans intervenir. Et lorsque que j'avais voulu mourir, il refusait de me prendre. Il m'était même arrivée à me demander s'il existait vraiment ?

Même si mes tentatives n'avaient pas abouti, je savais que la souffrance qui m'accompagnait, allait me tuer à petit feu.

Je savais que j'allais succomber à mes blessures de l'intérieur.

Elles étaient trop grandes et profondes, et me faisaient atrocement mal !

Ce qui est malheureux dans cette histoire, c'est que je suis condamnée à vivre avec. Il m'est impossible de partager mes ressentis avec quelqu'un au risque que mon père ne m'interne dans un asile psychiatrique encore une fois, à la seule différence que cette fois, ce serait pour le restant de mes jours.

Je préfère souffrir en liberté plutôt que de mourir de chagrin en étant enfermée.

De toute façon, personne ne me croira si jamais je venais à le dénoncer.

Et pour couronner le tout, j'en paierai le prix fort.

Je vais essayer de vivre avec et d'essayer de supporter pour mon frère.

Lui au moins, il mérite que j'essaie d'aller de l'avant.

Depuis que je suis ici, il est le seul que j'accepte de voir, la seule personne qui me soutienne, et qui m'aide malgré mon attitude insupportable.

Le pauvre, il ne quitte les lieux que pour aller se rafraîchir. Et il ne le fait que quand je dors.

Ce qui le dérange, c'est mon mutisme, je refuse de parler, je refuse de communiquer avec qui que ce soit. Et ce refus n'est dû qu'à ma peur. J'ai très peur de ce qui pourrait m'arriver si jamais j'ouvrais la bouche pour dénoncer Jules.

La seule fois où je l'ai fait, c'est quand je me suis réveillée après cet incident, cette garce d'Anna, l'autre idiote-là Khadija et mon connard de père voulait me voir.

J'ai refusé de les recevoir, mais Jules lui, c'était incrusté dans la chambre et j'avais tellement peur que je m'étais embarquée dans une crise d'hystérie.

Il montrait aux autres que ma situation le désolait, qu'il souffrait de me voir ainsi. Mais quand ils tournaient les yeux rek, il me menaçait, discrètement.

Moha et ses épouses semblaient désemparés, mais moi, je savais pourquoi je réagissais de la sorte.

J'étais tellement agitée que les infirmières m'avaient administré quelque chose pour que je me calme.

Règlement de comptesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant