Chapitre 11

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2020, France, quelque part.

Environ deux heures avant la tragique mort de Carline et Angelina, celles-ci scrutaient le mur en face d'elles, sans broncher. Que pouvaient-elles bien faire de toute façon ? Elles étaient coincées dans ce complexe, au milieu de loups-garous, alors que leur meilleure amie - visiblement une excellent menteuse - avait disparu pour rencontrer le maître de cet endroit. Elles attendaient donc et mourraient d'ennui. Jusqu'à ce qu'un loup entre et gentiment leur propose de se débarbouiller un peu. Le stress et l'inédit de ce moment les avait faites transpirer, pleurer, et elles ne refusèrent pas cette invitation.

Conduites dans une salle adjacente, Carline retourna s'asseoir sur un sofa, complètement éteinte d'épuisement et d'angoisse permanente, et Angelina s'enferma dans ce qui semblait constituer une salle de bain. Elle se nettoya d'abord le visage puisque ses larmes avaient tracé de tenaces sillons. Puis, elle enleva son haut, quand elle sentit un picotement sur son épaule. Reflet imparfait du miroir, elle discerna avec effarement une vilaine blessure. Examinant cette lacération de sa chair, suffisamment profonde pour saigner sur sa poitrine, elle se sidéra à ne pas l'avoir découverte auparavant. Elle se souvint de la poigne d'un loup, d'ongles la griffant, mais elle ne pensait pas la plaie aussi sérieuse. La douleur se réveilla à l'instant où elle posa ses yeux dessus et elle retint péniblement un gémissement.

Carline ne se doutait pas du tout de son état et elle désespérait complètement. Son monde venait de changer et elle déglutit faiblement. Comment était-elle passée d'humaine à humaine au sein d'un monde d'inhumain ? Sa naïveté envolée, elle perdait beaucoup dans cette histoire. Cependant, la sortant soudainement de ses réflexions négligées, un homme ouvrit brusquement la porte et la verrouilla tout autant bruyamment.

- En voilà une, mais y a pas la deuxième ! nota le blond qui - elle le reconnut - devait être le grossier personnage insultant les loups tantôt. Où est-elle ? J'espère pour vous deux qu'elle n'a pas décidé de s'enfuir, parce que je suis vraiment pas d'humeur à lui courir après !

Mentalement bien plus effrayée par cet individu beaucoup trop brutal et franc que par les loups-garous, Carline souffla discrètement et désigna d'un doigt vacillant la porte close à sa droite. Soupirant, Andreas souhaita s'assurer de la présence de l'autre mortelle et, comme précédemment, il pénétra dans la salle d'eau sans frapper.

- Quoi ?! s'étrangla une jeune femme, se retournant vivement, présumant que Carline s'impatientait ou Irène venait la chercher.

L'Ambassadeur ne sut si la chance lui souriait, ou pas. Cette humaine, à moitié dénudée, possédait des attributs féminins...plutôt alléchants ? Il appréciait la vue et ne détournerait le regard pour rien au monde. D'ailleurs, la brune  comprit rapidement son erreur et poussa un hoquet de terreur. Pudique de nature et très conservatrice, Angelina n'avait jamais montré ses formes avantageuses à qui que ce soit. Pas même à des amies lors de soirée pyjama. Ou dans les vestiaires avant un cours de sport. Non, elle attendait constamment d'être seule pour se changer.

- Pourquoi tenter de me dissimuler ce que j'admirerais avec plaisir ? souffla-t-il d'une voix qu'il ne maîtrisait plus. Davantage rauque, séductrice, comme il ne s'en était jamais servi. Point de pudeur en ma compagnie, jeune dame, puisque mes yeux de gentilhomme traiteront vos courbes de la plus douce et courtoise des manières.

Angelina lâcha un nouveau hoquet, qui tendit vers le cri de stupeur, et s'étouffa pratiquement sous les orbes étrangement bienveillants du blond. Effectivement, il doutait du rôle de la chance, puisqu'un élément lui fit perdre toute décence en une micro-seconde. L'odeur du sang. Elle ignorait son statut de vampire, elle ne pouvait pas comprendre la complexité de sa situation. Andreas contrôlait absolument toutes ses capacités d'être surnaturel, y compris sa soif de sang. En d'autre terme, il maintenait une emprise sur son double vampirique et s'empêchait de lui sauter dessus pour la vider entièrement.

L'Insurrection [En correction !!]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant