CHAPITRE 7

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Léonore

J'avais encore mal au coeur. Le souvenir de mon père me faisait encore bien trop souffrir. Monsieur Douglas fut bien aimable de me consoler, enfin il avait essayé. Le fait qu'il me montre son inquiétude, me laissais entrevoir une faille et j'allais m'en servir, mais d'abord je devais faire d'autres choses. Je retournai dans le grenier pour les domestiques et je vit les autres domestiques dont Théodora m'avait parlé. La plus jeune devait être Debbie, et cette dernière s'approcha de moi, un sourire immense dessiné sur ses fines lèvres.

– Bonjour Léonore ! – dit-elle en me prenant dans ses bras – Théodora m'a dit que tu étais la nouvelle domestique des Douglas ! Quelle chance ! Apparement nous avons le même âge ! – m'expliqua-t-elle les yeux pétillant de joie – je suis certaine que nous allons bien nous entendre !
– Bonjour Debbie ? C'est ça ?
– Oui ! Debbie Lindsey – se présenta-t-elle toujours aussi enthousiaste.

Je ne sais si sa joie était due à la proximité de notre âge, ou si elle était due à sa simplicité d'esprit.

– À vrai dire, je suis contente d'avoir quelqu'un qui a mon âge – dit-elle en murmurant afin que les autres domestiques ne l'écoutent pas. – Tu dois être exténuée, mais avant d'aller te coucher, j'aimerais te présenter les autres domestiques.

J'hochai la tête positivement.

– Alors voici, Irma – dit-elle en montrant une dame d'âge mature, elle commençait à avoir des cheveux blanc – voilà Josephine, elle est assit à côté de Théodora – Josephine me salua de la main – et à côté de moi, il y a Katie.

Je les saluai toutes rapidement et m'enfermai dans ma chambre. Quelqu'un toqua à la porte, puis entra.

– Je sais qu'on ne se connait pas – commença Debbie en passant sa main dans ses long cheveux blonds – mais tu n'as pas l'air bien, est-ce que ça va ?
– Oui, oui, je suis simplement fatiguée.
– Oh, excuse-moi, Léonore, dans ce cas, je vais te laisser dormir – dit-elle en ouvrant la porte, elle resta un moment dans l'entrebâillement de la porte, puis elle se retourna – j'aime beaucoup ton prénom.

Je n'ai même pas eu le temps de la remercier qu'elle était déjà partie.

(***)

Les trois semaines étaient passées rapidement, et j'étais très heureuse de servir Edgar Douglas. Mon plan avançait merveilleusement bien. Il avait de la peine avec l'espagnol, mais il redoubla d'effort pour ne pas faire le ridicule devant sa fiancée. Son père mangeait souvent dehors le soir car il ne m'appréciait pas, et son fils me demandais toujours de manger avec lui. J'appréciais énormément sa compagnie. Monsieur Edgar Douglas était très intelligent, curieux, honnête et il était très charmant. Trop charmant. Je devais absolument me méfier de ses charmes. J'étais tombée une fois, je n'allais pas commettre la même erreur une deuxième fois. Nous étions devenus des amis, il me racontait ses problèmes d'avocat et moi je l'aidais comme j'avais aidé mon père. En gros je gagnais sa confiance facilement. La première fois que je l'ai aidé il n'a pas du tout aimé. C'est vrai, les hommes n'ont jamais aimé les femmes plus maline et plus intelligente qu'eux, malheureusement pour lui, mon père m'avait appris tout ce qu'il savait en droit.

Aujourd'hui venait mademoiselle Rosalina Valverde de Castilla, et monsieur Douglas fils et monsieur Douglas étaient tout les deux très angoissés. Le père voulait que tout soit parfait, si parfait qu'il m'a fait nettoyé cinq fois l'argenterie. La porte sonna et je l'ouvrit. Une jeune femme dont la beauté était tout à fait discutable entra en me bousculant.

– Ou sont les Douglas ? – demanda-t-elle avec son accent espagnol – je suis la señorita Rosalina Valverde de Castilla. – Elle posa ses deux valises presque sur mes pieds – qu'attendez-vous pour les prendre ?

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