CHAPITRE 22

150 17 0
                                    

Lester

Léonore m'avait dit oui. J'allais me m'unir à elle pour la vie. Je me demandais si Edgar l'aimait encore. Il avait été heureux pour nous, alors je pensais que finalement il était tombé amoureux de sa fiancée.

(***)

Elle s'allongea à mes côtés, dans mon lit. Sa chaleur me réchauffait et je me collai à son dos.

– J'ai très envie d'être à notre nuit de noce – murmurai-je à son oreille avant de la mordiller.

Elle se retourna et posa sa main sur ma joue.

– Moi aussi, je sais que je suis une femme et que je ne devrais pas le dire, mais j'ai également hâte.
– Je suis si heureux que tu aies accepté.
– Petite question, à combien de femmes as-tu dis que tu voulais te marier avec ?

Sa question m'impacta. Je ne m'y attendais pas du tout.

– À aucune, juste à toi.

Et c'était la vraie vérité.

– Comment puis-je te croire ?
– C'est un risque à prendre.
– Je te fais confiance, c'était une blague.

Elle regarda sa bague de fiançailles.

– J'aime tellement cette bague... et j'aime tellement que ça soit toi et pas une autre personne.

Je remarquai qu'elle portai encore mon cadeau au cou. Mon regard descendit un peu plus bas... je secouai la tête pour me retenir.

(***)

La nouvelle année arriva et je la commençai de la meilleur manière. Ma fiancée se réveillait à mes côtés dans mon lit, vêtue de sa simple robe de chambre beige. Nous avions bu beaucoup de champagne et nous nous étions beaucoup embrassés.

– Une nouvelle année – soupirai-je à son oreille avant de la prendre dans mes bras. – Tu sais ce que cela signifie ?
– Deux mariages – rétorqua-t-elle en posant sa main sur ma joue – Edgar et l'espagnole puis toi et moi.
– Tu vas être ma femme.
– On devrait choisir une date, qu'est-ce que tu penses du 30 mai ? – demanda-t-elle en caressant ma joue.
– Je ne peux pas attendre, je veux être ton mari maintenant.
– Dis plutôt que tu as très envie de passer la nuit de noce – elle rigola – ne t'en fais pas tu n'es pas le seul.
– Le 4 mars ? Est-ce que ça t'irais ?
– C'est parfait. Il faut que je demande à madame Ryans de confectionner ma robe de mariée. – dit-elle en se levant.
– Ou est-ce que tu vas ? – j'attrapai son bras et la tirai vers moi.
– J'allais nous préparer le petit-déjeuner.
– Reste encore avec moi, je veux encore te sentir dans mes bras.

Elle se repositionne dans mes bras, face à moi et je regardai ses lèvres. Elles avaient un goût exquis. Mes yeux descendirent jusqu'à son cou puis revinrent à ses yeux noisettes.

– Je t'aime tellement.
– Je sais Léonore, tu me l'as déjà dit des centaines de fois. – dis-je gentiment en caressant son épaule.

Elle leva sa main et observa encore sa bague de fiançailles.

– La bague me plaît beaucoup, regarde comme le diamant reflète la lumière du soleil – ma fiancée bougeait sa main dans tout les sens, ses yeux ne quittaient pas la bague.
– J'ai beaucoup hésité avant de la choisir. – expliquai-je en prenant sa main dans la mienne – il y en avait plusieurs, elles étaient toutes magnifiques, mais c'est celle là qui avait le plus grand diamant.
– Tu as dû payer une fortune.
– Aucune somme d'argent n'équivaut l'amour que j'éprouve pour toi.

Léonore m'embrassa avant de se lever.

– Je meurs de faim, je vais te faire à manger.

Je m'habillai et sortis de la chambre. J'aidai ma chérie à mettre la table. Nous mangeâmes un succulent petit-déjeuner et après nous allâmes nous dégourdir les jambes dans Londres.

(***)

Nous entrions dans la boutique de madame Ryans et cette dernière me sourit.

– Ma fiancée et moi allons nous marier le 4 mars, est-ce que vous pourriez lui confectionner la robe de marier ? – quémandai-je en m'appuyant sur le comptoir. – Il me faudrait également un nouveau smoking pour l'occasion.
– Oui, elle n'a qu'à venir choisir le modèle et le tissus. – la vieille Ryans montrait les différentes étagères pleine d'échantillon.
– Pourriez-vous également lui confectionner quelques autres tenues ?

Léonore me regarda étonnée.

– Bien sûr ! – elle se tourna vers ma fiancée – vous pourriez revenir demain ? J'ai énormément de travail à finir pour aujourd'hui et je ne pourrai pas vous servir correctement.
– Aucun soucis, madame Ryans, je repasserai demain matin.

Nous nous en allâmes et rentrâmes à la maison.

– Me confectionner des tenues ? – s'écria-t-elle en me suivant dans le salon – Lester, je ne veux pas que tu me maintiennes. Je dois te rembourser l'argent que tu dépenses avec moi.

Voilà une idée bien hétéroclite. Je savais que ma fiancée était une avant-gardiste, une visionnaire et ce trait de sa personnalité me plaisait beaucoup.

– Chérie, je t'aime, dans trois mois tu seras ma femme. J'ai assez d'argent pour nous maintenir tout les deux, si tu veux travailler tu peux, mais je ne veux pas que tu serves dans une maison.
– J'aime beaucoup dessiner – commença-t-elle visiblement gênée de m'avouer ça – Tu pense que je pourrais confectionner des vêtements et les donner à madame Ryans ? Ou bien des bijoux et les donner à Forester ?
– C'est une bonne idée. Tu sais quoi ? Je vais demander à madame Ryans et à Forester de voir tes dessins, s'ils leurs plaisent et qu'ils te font travailler pour eux, j'amènerai une des chambre d'invité comme bureau.

Son sourire innocent fit que mon cœur rata un battement. Comment est-ce que j'étais le seul à avoir vu sa beauté ? Léonore Saint-Clair était bien plus qu'une simple femme. Elle était gracieuse, douce, belle, intelligente, mais surtout elle ne voulait pas ressembler aux autres. Ma fiancée avait du caractère ! Je me souviens la nuit du réveillon où elle m'avait demander si elle pouvait se faire confectionner un pantalon. Et bien elle l'aura ce pantalon et je me baladerai avec elle bras dessus bras dessous dans tout Londres. Je me souviens également le jour où elle voulait couper ses cheveux à la hauteur de sa mâchoire. Ou la fois où je l'ai surprise en train de fumer mes cigares en tenant un verre de whisky à la main, les pieds sur la table basse du salon. Tous ces petits détails ne faisaient que renforcer l'amour que je ressentais pour elle.

– Je vais aller de suite chez les Forester pour que tu aies une réponse, ma chérie, en attendant tu peux te reposer. – je sortis de l'appartement et toqua à celui des Forester.

La domestique m'ouvrit la porte et j'entrai.

– Que me vaut votre agréable visite ? – hasarda monsieur Forester sans perdre une minutes.
– Ma fiancée dessine beaucoup, et elle aimerait savoir si vous accepteriez de jeter un coup d'œil à ses dessins.
– Vous voulez dire que je crée des bijoux à partir de ses croquis ?
– C'est exact.
– Vous êtes en train de me dire que cela ne vous dérange pas de laisser votre future femme travailler ? J'en connais qui préférerai mourir plutôt que laisser leur femme ramener de l'argent à la maison.
– Que voulez-vous, j'aime Léonore, je ne peux pas lui interdire de faire qu'eux chose qu'elle aime.

Il frotta son menton, leva les yeux ciel tandis qu'il réfléchissait à la question.

– C'est d'accord. Je vais voir ce que je peux faire. J'irai vous visiter dans quelques jours, je pars à Liverpool pendant une semaine, pour trouvez un nouveau fournisseur d'argent. – il fit une pause, passa ses mains derrière son dos. – dites à votre future femme qu'elle a une semaine pour dessiner des croquis intéressants, beaux et innovants.

La DomestiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant