CHAPITRE 2

326 25 7
                                    

Edgar

Quand mon père m'emmena au salon et que je vis la jeune demoiselle qui voulait être embauché, j'avais presque envie de lui rire au nez et de lui fermer la porte, mais mon père et ma mère m'avait éduqué pour ne jamais paraître impoli. Je la fis asseoir sur le canapé en face de moi. Ses vêtements ne correspondaient pas du tout à ceux d'une domestique. Je lui posai quelques questions et lui demandai de revenir le lendemain matin. Quelques minutes après le départ de mademoiselle Saint-Clair, une autre domestique toqua à la porte. Je peux vous dire que la deuxième domestique en était une vraie, mademoiselle Saint-Clair cachait quelque chose et mon insatiable curiosité avait très envie de découvrir son secret.

(***)

– Bonjour monsieur Douglas – dit-elle en me regardant droit dans les yeux.

Je souris et la salue en retour, je la fis entrer et asseoir.

– Est-ce que vous avez pris une décision ? – quémanda-t-elle, les yeux brillants d'espoir.

Je la reluquai rapidement, mademoiselle Saint-Clair ne portait plus le magnifique ensemble qu'elle portait hier, ses cheveux étaient attachés en un chignon parfait. Sa robe était rose pâle mais lui allait très bien au teint, Léonore Saint-Clair était ravissante.

– Tu n'es pas la domestique que j'ai choisi.

L'éclat d'espoir qu'avaient ses yeux, disparu en un instant, laissant place à de la déception.

– C'est trop injuste, monsieur Douglas, s'il vous plaît.
– Qu'est-ce qui est injuste ?
– C'est la première fois dans ma vie que je demande de l'aide, c'est trop injuste de me la refuser – se plaignit-elle en regardant la pointe de ses chaussures qui dépassaient sous sa robe.

Je soufflai, que faire ?

– As-tu un uniforme ?
– Non, monsieur Douglas.
– Bien – murmurai-je en tapotant mon index contre ma lèvre.– Je peux paraître charmant à première vu, mais détrompe-toi mademoiselle Saint-Clair, à la moindre faute que vous ferez, la porte vous attendra les bras ouverts.

Un sincère sourire se dessina sur son visage.

– Merci, monsieur Douglas.

Elle se leva d'un bond et me regarda excitée.

– Quand est-ce que je commence ?
– Tout de suite, viens avec moi, nous devons aller chez mes amis monsieur et madame Ryans, c'est une famille de tailleur, je leur demanderai de vous faire deux uniformes.
– Merci, monsieur Douglas.

(***)

– Je vais prendre ses mesures – m'avertit madame Ryans en emmenant mademoiselle Saint-Clair avec elle dans l'atelier.

Quelques minutes plus tard, ma domestique et madame Ryans reviennent vers moi.

– Monsieur Douglas, est-ce que c'est urgent d'avoir l'uniforme ? – quémanda la tailleuse en remettant ses lunettes sur son nez.
– Les avoir prêts pour demain, serait idéale – rétorquai-je avec mon éternel sourire aguicheur.
– Dans ce cas, vous pourrez venir les chercher demain matin.

Ma domestique et moi sortîmes de la boutique, et silencieusement elle s'arrêta devant l'escalier.

– Est-ce que je dois utiliser l'escalier réservé pour le service ? – ses yeux faisaient des aller-retours entre l'escalier principale, l'escalier pour le service et moi. Son expression était cocasse.
– Tu es une simple domestique, qu'est-ce qui te fait croire que tu peux utiliser l'escalier principal ? – questionnai-je froidement.

La DomestiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant